Samia, ma belle-fille... qui fait ses choix
On Panodyssey, you can read up to 10 publications per month without being logged in. Enjoy8 articles to discover this month.
To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free!
Log in
Samia, ma belle-fille... qui fait ses choix
J’ai été ta belle-mère pendant plus de 10 années,
On va te nommer Samia, et analyser : comme les autres, elle a fini placée.
C’est bien d’avoir du recul sur les enfants dont on s’est occupés.
C’est ce que je fais, dans cet écrit plein de regrets.
Bébé négligé, papa drogué, maman s’en fout, érythème fessier,
Banque alimentaire, une première pour moi ; honte et calvaire.
Un jour, j’ai 15 ans et j’entends raconter,
Par ta mère, qu’elle t’a trouvée à 2 mois, transat dans la fumée.
J’en ai d’autres : j’peux parler d’la violence de ton père.
Bangs, énormes relents de THC : la mort subite du nouveau-né, quelqu’un connaît ?
Non… soirées d’ecstasy, ménage pas fait,
Bébé dort dans un placard aménagé.
Ta chambre ? 7m² à tout péter, c'est ainsi qu'il grandit,
Et l’ASE qui, par son absence, brille.
Le juge semble-t-il, s'en est soucié un peu tard,
6 bébés avortés, le septième c’est ok… j'vois ton regard,
Baissé sur ton bébé, perdue, joyeux anniversaire, t'as 18 ans jeune fille.
Et ton père, qui te harcèle d’appels : 30 en une demi-journée,
Ça faisait longtemps, ma fille, tu m’as manqué !
J’sors de prison, on s’est pas vu d’puis 17 ans.
La faute à Céline, cette pute, et pourtant…
Si tu te rappelles bien, Samia, jusqu'à tes 7 ans, j’étais là…
Je ne me suis jamais opposée à c’que tu vois ton papa.
Depuis tes 12 mois, il refuse de te voir, d'prendre soin d'toi !
Je m’occupais de toi en vacances bien longtemps.
7 ou 8 ans, tu m’racontais les railleries des autres, tes tourments.
J’entends encore ta phrase “si c’était toi ma maman”.
Remercie ton beau-père, il a redressé la barre.
Pauvre enfant perdue, manipulée, j’imagine que ton papa se marre.
Lui qui parlait de détruire les freins de la voiture de ta mère,
Lui qui te surnommait “petite morue”, ne voulait pas être ton père.
Sans réfléchir, tu m’as balancée,
Ce n’est pas de ta faute, tu n’peux pas tout t’rappeler.
Souviens-toi juste du parfum Princesse,
Qu’à 6 ans, tu ramenais chez toi, pleine de liesse,
Soulagée que les autres élèves n’te disent plus que tu pues.
Tu fais erreur sur la personne, il a failli m'tuer,
Chérie, j’espère que ton père ne te décevra plus,
Et que ton choix de reparler à ce démon n'impactera pas ton bébé.