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I - Nuit de débauche au royaume des artistes torturés

I - Nuit de débauche au royaume des artistes torturés

Published Feb 24, 2024 Updated Dec 19, 2024 Drama
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I - Nuit de débauche au royaume des artistes torturés

partie 1 - "Page blanche, moquette rouge et idées noires"


 


Le royaume des arts

 


Par-delà les frontières de la réalité, au fin fond de contrées demeurant rumeurs et vagues chuchotements, quelque part entre un rêve infantile et le délire d’un vieil homme, il existe un royaume où tout n’est que lumière. Loin de ce monde blafard dans lequel nous évoluons jour après jour. Loin de l’étouffement que l’on ressent le soir avant de s’endormir, de la boule au ventre qui se forme quelques instants avant qu’un réveil nous arrache à nos songes, nous jetant désarmés et désorientés dans l’arène de la réalité. À des années lumières de ce quotidien sans magie qui nous ronge, nous éteint. Qui nous ôte le sentiment des couleurs, remplaçant les arbres bleus de l’enfance par des murs de pierres imposants de banalités qu’aucun graffiti ne saurait égayer. Je vous parle d’un monde fait de grandes étendues de verdure, d’horizons sans limites, d’océans aux reflets argentés, de montagnes qui n’en finissent pas de s’élever et de grandes plaines d’herbes rouges qui s’étendent à perte de vue. Ce royaume est celui des arts. Il est le refuge de l’inspiration, la réserve naturelle de l’imagination.



 

Lucas

 


Encore une putain de soirée à errer seul dans l’appartement. Personne pour me tenir compagnie, pas même celle avec qui je partage le loyer et, accessoirement, ma vie. Quand je dis : « personne », j’omets de vous parler du chien, vautré comme une loque, à côté du tapis. Je l’omets certes, mais il faut bien reconnaître que sa conversation n’est pas des plus intéressantes. Même lorsqu’il est d’humeur bavarde, j’avoue avoir bien du mal à le comprendre.  


Encore une nuit glaciale, une soirée sans saveur, à écrire des foutaises sur une musique dépressive, accompagné d’une tasse de premier prix remplie de bière aromatisée à la tequila et au citron vert. Posé devant mon écran d’ordinateur, je cherche une inspiration égarée depuis quelques temps. Les yeux fixés sur la première page, encore blanche, d’un hypothétique futur roman. Les doigts en lévitation au-dessus du clavier, j’attends patiemment en me laissant porter par les Stones, Dylan et les Doors… J’ai pour rêve de devenir écrivain et je manque rarement d’imagination mais, ces derniers temps, la plume me fait mal et je pisse de l’encre.


Encore une soirée comme une autre dans ce grand salon dont le seul éclairage provient de la guirlande clignotante du sapin et du pauvre spot non défectueux d’un vieux jeu de lumière, souvenir d’antan, de cette époque ou les samedis soir rimaient avec amis, alcool et boîte de nuit. Ne croyez pas que cela me manque. Existe-t-il pire supplice que d’aller s’enfermer dans une pièce bruyante et enfumée, pleine de dégénérés simulant une crise d’épilepsie à chaque pas de danse ? Le calme, les lumières tamisées, les musiques douces aux mélodies obsédantes, voilà ce à quoi j’aspire.


Encore une nuit aux heures lentes à cogiter sur le sens de la vie, le pourquoi de l’existence et la raison de ma présence ici. J’aimerais tellement laisser une trace de mon passage sur Terre. Oh ! Je ne parle pas d’un grand chamboulement ! Je n’espère pas une rue à mon nom, ni ma tronche sur un billet de banque. Pourquoi viser haut lorsque l’on peut se contenter d’un simple mot sur un bout de mur, d’un vieil air que l’on sifflote, d’un poème chiffonné ou plié en bateau par un môme jouant près d’une pseudo-rivière prenant sa source dans le caniveau. Je ne suis pas de ceux qui révolutionnent le monde ; je vise seulement une place au royaume des artistes. Comme les grands penseurs d’autrefois, les poètes disparus, les rêveurs et les visionnaires, je souhaite offrir à mes contemporains, et à leur descendance, un peu d’impossible, d’improbable, d’inimaginable.


Qui suis-je ? Personne. Je ne suis pas ce genre de type, vous savez, celui qui reste gravé en mémoire après l’échange de quelques mots. Je suis plutôt quelconque, je sais me fondre dans la foule avec facilité, que je le désire ou non. Je ne cherche pas à rallier qui que ce soit à une grande et noble cause, je ne m’engage pas, je garde mon opinion et je n’irai pas chanter la gloire de mon pays sur un champ de mine ou un terrain de sport. Je tiens à garder le contrôle de ma vie. Il est tellement facile de se laisser porter par le flot du temps. Mais finir noyé par des vagues d’imprévu, très peu pour moi. D’autant plus que je ne sais pas nager. Mes tentatives ne sont bien souvent qu’une succession d’éclaboussures produites par le contact de l’eau et de mon corps de pantin totalement désarticulé. Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout cela. Ce qu’il faut comprendre c’est que je ne suis pas du genre à foncer la tête la première ; si je peux éviter de boire la tasse, j’aime autant. Trêve de métaphores aquatiques. Qui suis-je ? Je m’appelle Lucas... et je tiens à garder le contrôle de ma vie.


Alors, comment expliquer cet épais brouillard qui s’est installé dans ma tête depuis quelques jours ? Je ne saurais dire si tout cela provient de mon esprit tordu, mais j’ai la sensation que ma vie m’échappe, notamment depuis l’éloignement de celle qui illuminait mon quotidien il n’y a encore pas si longtemps. Il paraît que la complexité de la vie dépend de notre propension à la rendre difficile. Je vous assure que je ne cherche que la simplicité, et pourtant je m’empêtre malgré moi dans un bourbier, un putain de puits sans fond où l’on me gave de remises en question et d'interrogations sur un avenir toujours plus trouble au fil des heures...


Ce soir, je suis seul. Elle ? Elle est sortie, encore une fois, comme bien trop souvent ces derniers temps. Parfois je me dis que je l’ennuie, que, peut-être, nous nous sommes connus trop tôt, trop jeunes. Et que, comme dit le proverbe :


« Il faut bien que jeunesse se passe ».


Mais jeunesse doit-elle se passer sans moi ? Loin de moi ? Ah solitude quand tu nous tiens ! Quand le sentiment d’abandon prend le dessus sur le reste, quand une vie de couple ressemble davantage à une colocation, que reste-t-il ? Que dois-je faire ? L’attendre patiemment ? Attendre qu’Elle rentre, alcoolisée et encore subjuguée par le sentiment euphorisant d’avoir flirté avec l’interdit durant toute une soirée, et motivée plus que jamais à me balancer une rupture inévitable en pleine tronche ? Attendre, impuissant, ou laisser passer ma jeunesse et aller me siffler de l’alcool bon marché dans un bar de quartier, espérant qu’une quadragénaire en quête de viande fraîche daigne poser son cul à quelques centimètres de ma triste carcasse ? Allez, pourquoi pas ?




Les ballons qu’on ne retient pas



Je pourrais tout aussi bien rester ici. Me sortir les doigts du prose, et me concentrer sur ce qui compte réellement. Je pourrais fixer l’écran, écrire ce qui vient, comme ça vient, et ne pas penser à sa place. C’est vrai, après tout. Peut-être que je me fais des films, faute de faire des romans. Si ça se trouve, Elle s’ennuie autant que moi. Il se pourrait qu’Elle soit assise sur une vieille chaise dans un coin de pièce. Qu’Elle observe les autres danser sur des musiques qu’Elle refuse d’écouter. Des musiques nulles, avec des paroles nulles chantées par des chanteurs nuls. Elle se bouche les oreilles, peut-être. Elle ferme les yeux et imagine combien Elle serait mieux à mes côtés. Avec Dylan, avec les Stones, avec les Doors… avec le chien. Elle s’est tirée peut-être, de l’intérieur. Elle laisse le corps pour feinter les geôliers et s’envole mentalement vers un lieu plus agréable. Mais c’est dangereux de laisser traîner le corps. Un corps qui traîne attire les charognes. Peut-être s’est-elle faite aborder par un gars, un mauvais, un pas comme moi. C’est sûr qu’Elle s’est faite aborder par un gars, voire plusieurs. Elle, c’est le genre de personne qu’on croise et qu’on n’oublie pas. Elle, c’est ce genre de nana qui reste gravée en mémoire sans même avoir échangé le moindre mot. Oui, c’est sûr qu’Elle s’est faite aborder par un type. Et alors Elle l’a rembarré, peut-être, envoyé dans les roses comme on dit. Parce qu’Elle ne doute pas de nous, Elle. Elle n’est pas conne, pas comme moi. Elle sait, Elle, qu’on n’est pas comme les autres. Comme ces couples qui se voient partir sans se retenir. Parce que lâcher est moins épuisant que de porter. Il suffit simplement d’ouvrir les doigts et hop, tout s’en va, comme un ballon gonflé à l’hélium. On voit bien qu’il s’échappe, qu’il fonce vers les nuages, que le vent le malmène. On voit mais on baisse les bras parce que trop haut ! Ben oui ! Trop tard… Fallait pas ouvrir les doigts, fallait tenir fermement. Même si c’est fatigant, même si ça fait mal aux phalanges, aux articulations. Quand on tient un ballon qu’on aime, on le garde. On ne le laisse pas prendre de la distance. Parce qu’il arrive toujours un moment où la distance est telle qu’on ne peut plus rien y faire. On regarde, impuissants, en serrant les dents. On culpabilise et on ferme sa gueule, par fierté ou bêtise.


Alors, qui m’accompagne ce soir ? La fierté ou la bêtise ? Dans mon cas, les deux se rejoignent. Allez, Lucas ! Retourne t’asseoir à ton bureau et raconte-nous une histoire. Une qui tâche, qui ébranle, une qui reste en mémoire. Une histoire d’amour, bien sûr, un amour qui dure malgré la vie, malgré le temps qui passe. Oui, je vais plutôt faire ça. Rester là, c’est mieux.  Mais j’ai besoin de savoir. Est-Elle assise sur cette vieille chaise ou danse-t-elle entre les ailes des vautours...


Je lui envoie un message. Un petit SMS un peu candide qui traîne dans le coin, sans arrière-pensée, et qui se demande juste si tout se passe bien. Il la trouvera sur sa chaise, Elle lui fera signe, lui répondra que tout va bien mais qu’Elle s’ennuie un peu. Oui, c’est ça, Elle dira qu’Elle s’ennuie de moi…




Se laisser emporter



Pas de réponse… Le message est parti depuis un moment déjà. Elle l’a reçu, mais ne l’a pas lu. J’ai observé l’écran, quelques minutes, espérant voir apparaître le « vu » qui nous lierait l’un à l’autre. Ce petit « vu » qui validerait la théorie de la chaise, de l’ennui. Ce petit « vu » qui attesterait qu’à cet instant précis, Elle pense à moi, qu’Elle soit seule ou dans les bras d’un autre. Un petit mot comme un rappel, qu’Elle n’oublie pas que je suis là, que je l’attends dans notre appartement. Un petit « vu » pour crier que j’existe.


Toujours rien. Message reçu mais pas vu. Elle ne s’ennuie pas sur une chaise dans un coin de pièce. Elle s’amuse…


Évidemment qu’Elle s’amuse. Une soirée entre copines, sans surveillance, sans chaperon, sans engagement autour du cou, des poignets, des chevilles… Sans être obligé de se censurer, de se retenir. Sans craindre mon regard inquisiteur, sans peur d’être jugée. Comment ne pas profiter d’une telle nuit ? Une nuit qui transpire la liberté, qui suinte l’évasion, qui dégouline d’aisance et de désinvolture. Alors qu’ici, tout est devenu tellement sérieux et silencieux.


Quand l’ai-je entendu rire pour la dernière fois ? À quel moment son bonheur s’est-il changé en sourire de façade ? Est-ce ma faute ? Mais qu’est-ce que j’y peux, moi, si la vie d’adulte est chiante à mourir… Je n’ai pas voulu perdre cet emploi. Je ne m’y plaisais pas, c’est vrai, mais je tenais bon, pour nous, pour les factures… Je ne suis pas responsable du dépôt de bilan des entreprises de la ville. C’est l’affaire des actionnaires, des politicards et des grosses fortunes. Moi je n’ai aucune richesse, si ce n’est celle du cœur, mais elle n’a plus aucune valeur à notre époque.


C’est le brouillard, c’est ça ? La grisaille qui s’est abattue sur notre quotidien depuis que je rumine et tourne en rond dans ma cage ? C’est à cause de moi, bien sûr, c’est toujours à cause de moi si rien ne va. Pourtant j’essaie de mettre un peu de soleil dans notre pénombre. Mais est-ce suffisant ? Elle est une fleur, et une aussi jolie fleur a besoin d’être baignée de lumière pour s’épanouir. Et moi je ne suis plus qu’un nuage pour Elle. Elle se flétrit en ma présence, c’est pour ça qu’Elle prend racine dans d’autres jardins. C’est pour goûter aux lueurs des aurores quand je ne suis que crépuscule. Mais alors, que doit faire le nimbus que je suis pour éviter qu’Elle se fane ? Je ne peux pas pleuvoir sur Elle sans risquer de la noyer, ni la couvrir de neige sans lui glacer le cœur. Je ne peux pas squatter son ciel indéfiniment, Elle finirait par en mourir, d’une façon ou d’une autre. Que fait un nuage quand sa présence n’est plus désirée ? Il attrape le vent et se laisse emporter. 


D’un autre côté, j’ai aussi ma douleur à force de naviguer ainsi, sur un océan d’incertitude avec, pour horizon, un avenir brumeux. Elle n’a pas le monopole du ciel couvert. J’ai mes tempêtes, mes orages. Mes journées n’ont pas la quiétude d’un lac de montagne. J’ai mes vagues et je tangue. Mon corps est un navire et s’il n’a pas encore sombré, c’est parce qu’il est amarré à son port. Mais que se passerait-il s’il venait à manquer de place, si je ne pouvais plus accoster son rivage ? Je ne serais plus qu’un bateau fantôme en perdition dans les embruns de mes propres salines. Et c’est exactement ce qui est en train de se passer ! Ce soir, elle a fermé l’entrée du port, réservé mon emplacement à je ne sais quel caboteur à la coque percée en quête de bite d’amarrage. La lumière du phare est éteinte, mais je devine les fanions, les guirlandes, les cotillons… et j’entends la musique et les chansons à boire que le vent me rapporte. Et que fait un navire quand il ne peut afflanquer ? Il attrape le vent et se laisse emporter…



 

Désertion temporaire



C’est décidé, je ne vais pas rester là, à attendre que Madame daigne m’accorder une pensée. J’ai besoin d’air, de me changer les idées. Inutile de me morfondre devant ma page blanche, je n’écrirai rien tant que mon inspiration sera bridée par toutes ces entraves affectives. Je n’arrive pas à me concentrer et je perds mon temps, c’est frustrant et j’ai horreur de ça. J’arrête de me battre. Je pars, je quitte le QG, je déserte, rien qu’une fois. Ce soir, je ne reste pas sur ma vieille chaise à attendre de recevoir de l’attention. Ce soir, je veux être « vu ».


Toujours aucune nouvelle d’Elle... Elle s’en fout. J’avais raison. Je donne à bouffer au chien, j’éteins les lumières et je descends. Chaussures, veste, clé dans la serrure… Allez salut !


J’appelle l’ascenseur, une fois, deux fois… Comme si presser le bouton à plusieurs reprises allait le faire venir plus vite. Il s’en fout, lui, de ralentir mon élan. Il vient d’être appelé, sa lenteur ne va pas lui faire changer d’avis. Il ne va pas faire demi-tour ! On le sonne, il rapplique. Mais moi, j’attends. Et il n’arrive pas. C’est très long. Que suis-je en train de faire ? Je vais rentrer, c’est mieux. Oui, je vais faire demi-tour. Je vais retourner à ma porte : clé dans la serrure, tomber la veste, retirer les chaussures, rallumer les lumières, récupérer la bouffe du chien… Oui je vais faire ça.


Les portes de l’ascenseur s’ouvrent enfin. J’hésite. Et puis je me dis que ce n’est pas très élégant de snober l’ascenseur qu’on vient d’appeler. Il a répondu, lui, il est venu à moi et maintenant il m’attend, il me voit. Il tient ses portes pour moi.


Je monte à bord. Les portes se ferment. J’observe mon reflet dans le grand miroir. J’ai le regard d’un gars qui n’a aucune idée de ce qu’il est en train de faire. Je me dévisage et me juge. Je ne m’aime pas beaucoup.


L’ascenseur s’arrête, les portes s’ouvrent, je sors, laissant mon reflet derrière moi. Là où je vais, il ne me sera d’aucune utilité. 




Sans glaçons



Le « Fake Me » est le bar le plus proche de chez moi, si l’on ne considère pas le PMU de quartier, avec son jeu de fléchettes, son vieux flipper et son zinc inébranlable. Quant à la clientèle, un vrai festival de couleurs : la moustache blanche des amateurs de bières, le nez rouge des buveurs de vin et les idées noires des consommateurs de whisky. Pour ce qui est de la présence féminine, vous y rencontrerez des tatouées, des routières, des motardes et des garçons manqués vêtus de cuir et de franges ayant l’allure et l’odeur d’une rose poussée trop près d’une route nationale.


Difficile de passer à côté de l’enseigne aux néons cligno

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