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Petits Papiers Volants : Journal D'écriture 2003-2018
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Petits Papiers Volants : Journal D'écriture 2003-2018
Jeudi 3 juillet 2003
Un effleurement léger...
Quelque chose qui s'efface
Puis repasse.
Comme un souffle subreptice
Qui se glisserait là
Et qui rapetisse.
Impossible de ressentir
Ici et là
Ce qu'il s'en dégage
C'est infime et comme près de mourir
Et pourtant sans âge...
Un léger soupçon si ténu
Une stupeur indélébile
Elle est pourtant si habile...
Quelque chose émerge des mains nues.
Elle est comme un papillon
Aux ailes si fragiles
Qui sans un son
Car le silence s'est rendu
Sur cette plage
Recouvre cette page
Aux grains si lisses
Mordorée pleine d'une intense beauté.
Ce que l'on entrevoit maintenant
C'est l'éclat discret si attrayant
Pourtant plein d'une infinie transparence
Et si près d'atteindre l'essence
Volatile et sirupeuse.
Une errance qu'il eut voulu peindre
Mais l'image cette menteuse
N'offre rien d'autre qu'une illusion
Ineffaçable... si proche de la confusion
Comme un double sens
Qui serait à creuser
Dans les profondeurs hantées
Dans les entrailles contenues par sa pause.
Mais le temps du mystère
Est passé. Il est l'heure
Contenue dans le temps de l'horloge
L'instant s'est assoupi et sous la terre
Respirent les racines qui se logent
Sans se presser dans ses artères.
Quelle signification
Donner à cette émotion?
Aucune, j'en ai peur...
***
Un éclat léger.
Quelque chose s'est émiettée.
***
Courir sur la peau nue
Pour y grappiller
Sur ces grains à découverts
Tout le sel et le suc qu'elle contient.
***
Le passage du temps
Ce moment imperceptible où tout se joue.
***
Comment démasquer ce qui demeure dans l'ombre?
Peut-être en sondant le clair-obscur que l'on contient soi-même.
***
Ouvrant au hasard une page du Journal de Louis CALAFERTE, je découvre une de mes traces et un passage de son écriture que j'avais souligné.
"Vendredi 23 juillet
Il nous advient de déplorer que notre vie manque d'exceptionnel qui lui conférerait un certain relief ; sans voir que l'exceptionnel est nous-mêmes."
***
Le temps de clore l'instant
Et déjà s'apprêter à en vivre d'autres.
***
Cette chose magnifique entre toutes : ce que l'on entrevoit comme éclat de vie sur la prunelle aimée.
***
Où l'on revient toujours
Vers le corps
Sa profondeur et sa légèreté
Son évanescence et sa lourdeur
Sa sensualité et sa vanité
Sa grâce et sa candeur
Ses rougeurs et ses douleurs
Ce qui le tenaille et l'oppresse
L'encercle et qui m'apitoie
Ce sentiment cette prescience
Que ce qui l'atteint demeure
Ne peut être effacé
Ni non plus contenu
Mais plutôt démultiplié...
Démesuré mais à hauteur
D'homme... A taille humaine.
3 juillet 2003 suite
Oui, l’écriture toujours
Du corps et à travers le corps.
De là on atteint l’âme et
Ses sommets.
***
Enfin, je retrouve toutes mes nudités et loin de m’effrayer, elles ne sont pas loin de me plaire.
***
Ce serait comme s’il s’agissait de franchir un promontoire élevé, situé à des hauteurs que l’on penserait infranchissable.
***
Je retrouve le goût de la pensée. C’est elle qui se réfléchit sur le tain du miroir que mon âme me tend.
***
Ces puzzles infinis et si complexes… Que l’on veut imbriquer… D’une pièce l’autre, jusqu’à ce que ça s’emboîte.
***
Ecouter son propre silence enfermé en soi. Rien de plus intense alors que la nudité qu’il nous révèle.
***
Accomplir sa propre révolution. Sentir son axe et savoir refermer le cercle.
***
De ce jaillissement étrange naît tant de sonorité. Quelque chose d’inflexible et de tendu.
***
Il ne s’agit plus de comparer mais d’inventer tout simplement.
***
Toutes ces images que l’on voudrait peindre.
Est-ce avec la plume ou le pinceau qu’elles s’accompliront ?
***
Comme un refuge derrière lequel la porte resterait entrouverte.
***
Toujours cette histoire de temps et de passage.
On sent les passerelles qui nous permettent de repasser d’un endroit l’autre, d’un instant l’autre.
Pourtant, il y a toujours un mystère qui réside dans l’écoulement qui se fait en nous.
***
La lune se tend au-dessus des toits.
***
Je m’agrippe de toutes mes forces au sommet de la falaise que j’ai atteint si péniblement.
Il suffirait qu’un seul de mes doigts s’écarte pour que le vide m’accueille.
***
Rester vigilant pour tout ce qui m’entoure.
Savoir se tenir au seuil de l’attente.
Etre là et agiter de ce fait sa présence pour qu’elle ne s’efface pas.
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