La légende de la Canne de Sucre, par Jean-Christophe Mojard

Pour rompre la ferveur, gorgée d’excitation,

De ces tendres chérubins piaillants dans l’église,

Le curé de Cologne fit faire des bonbons,

Mêlant le silence au péché de gourmandise.

L’artiste-confiseur surpassa la requête,

Symbolisant la crosse aux gardiens de brebis,

Courbant la sucrerie, pour figurer la tête

D’une canne de berger en forme de J.

À la pureté blanche, associée au Sauveur

Il fit courir autour de son doux bâtonnet

Une large raie rouge : le sang du Seigneur ;

Trois lignes plus fines : la Sainte-Trinité. 

 La légende de la Canne de Sucre, par Juliette Norel

Nichée au creux d'une vallée, une petite bourgade semblait sortir tout droit d'un conte de fées hivernal.

Les toits des maisons, recouverts de neige fraîche, étincelaient sous les premiers rayons dorés du soleil d'hiver.

Les cheminées fumaient doucement, libérant des volutes gracieuses qui dansaient avec le vent glacial, apportant l'odeur réconfortante du bois brûlé et des pâtisseries en train de cuire.

Les ruelles pavées, bordées de lanternes scintillantes, serpentaient entre les cottages de pierre. Chaque fenêtre s'illuminait à la lueur chaleureuse des bougies. Le silence paisible était parfois ponctué par le rire des enfants, emmitouflés dans leurs écharpes et bonnets colorés, construisant des bonhommes de neige et glissant joyeusement sur des traîneaux de bois.

Au cœur de ce village idyllique se trouvait l'atelier de Hans, le confiseur. Sa petite échoppe, aux murs en colombages et aux volets rouges, dégageait une aura de magie et de gourmandise.

Dès l'entrée, une clochette argentée annonçait joyeusement chaque visiteur, et l'air embaumait de parfums sucrés, promesse de délices inégalés.

À l'intérieur, l'atelier était un royaume de douceurs. Des étagères chargées de bocaux en verre scintillaient de mille et une couleurs, regorgeant de bonbons aux formes et aux saveurs infinies. Hans, avec son tablier immaculé et ses mains expertes, créait des douceurs délicieuses pour les enfants et ceux qui avaient su le rester.

Un Noël, alors qu'il cherchait une nouvelle idée pour ses confiseries, il eut une vision inspirée par l'esprit de Noël et l'amour qu'il portait envers son prochain.

Il prit alors un morceau de sucre blanc et, avec des gestes précis et délicats, le façonna en une forme allongée, semblable à une canne. Tandis qu'il travaillait, il ressentait la chaleur douce du sucre fondant sous ses doigts, le parfum sucré l’enivrant de ses effluves, exaltant ses sens et convoquant ses souvenirs d'enfance.

Il voulait que cette friandise raconte tout un poème, qu'elle porte en elle un message de joie et d'espoir.

Enfin, il ajouta des rayures rouges pour représenter l'amour et le don de soi, et une bande blanche pour symboliser la pureté.

La forme de la canne représentait quant à elle le bâton des bergers qui veillaient sur leurs troupeaux de brebis.

En offrant ces douceurs inédites aux enfants, Hans espérait à la fois, voir naître des sourires sincères, mais également leur rappeler ainsi les valeurs profondes de l'esprit de Noël.

Lorsque les enfants recevaient ces cannes de sucre, leurs yeux s'illuminaient de bonheur.

Chaque passage gourmand libérait une douceur exquise qui fondait lentement sur leur langue.

Le goût sucré éveillait leurs papilles, laissant une sensation de bonheur pur et réconfortant tandis que le délicat parfum des bonbons emplissait l'air d'une symphonie sensorielle de joie et de gourmandise.

Et c’est ainsi, que les cannes de sucre, avec leurs rayures rouges et blanches, devinrent un symbole de Noël, représentant l'amour, la pureté et le don de soi.

(images Selaab - retravaillées avec Canva)