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Au Va et vient !

Au Va et vient !

Published Nov 5, 2020 Updated Dec 11, 2022 Culture
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Au Va et vient !

Sarah comme tous les soirs descend à Filles du calvaire puis file place Daumesnil. Ramuntcho l’attend au Va et Vient.

Comme chaque soir, il l’embrasse au même endroit, de la même façon, lui parle de Raymond Domenech et d’Estelle, des lèvres charnues de Roselyne Bachelot. Il a encore de la mousse sur la bouche, il postillonne sur son visage sans vergogne ... Elle fait semblant de l’écouter. Son cœur, son esprit est ailleurs.

Pendant la pause déjeuner, elle sortait d’une boutique de lingerie féminine, quand un homme au regard de braise, à la voix grave et profonde, l’a faite chavirée en l’effleurant de sa belle main douce et longue.

Il l’a vue sortir. Il lui demande : Pourquoi cachez-vous cette lingerie sous votre bras ?

Et voilà Sarah qui se met à clamer tout le bonheur qu’elle trouve à acheter ces vêtements « Il était une soie, une femme qui vivait l’achat de lingerie fine comme une histoire d’amour. Elle adorait se laisser surprendre par la caresse froide qui glisse et chauffe sa peau. J’adoreeee ce moment à soie de corps à corps ».

Il sont devant le bar tabac « Le Saint-Claude ». L’homme aux belles mains lui lance : Je m’appelle Soizy. Je peux t’appeler ce soir ? J’ai envie de te parler tout simplement.

Il n’en fallait pas plus.

Ce soir, elle se retrouve encore au Va et Vient avec Ramuntcho qui paye sa 4ème tournée. Quand elle tente maladroitement de partager un dialogue authentique, il lui offre une écoute «bovine ». Il n’arrête pas d’aller pisser. Du coup, elle en profite pour s’éclipser chez elle.

Elle redevient la petite fille qui éclate de rire et jouit du présent sans états d’âme. Elle est l’adolescente amoureuse prête à tout pour croquer le bonheur qui l'enveloppe.

Le passé et le futur n’ont plus prises.
Seul compte le présent de l’amour qui la grise.

Elle en trébuche dans l’escalier. Pas facile de trouver la serrure, elle est si maladroite. Elle en rit toute seule ... C’est fou comme son cœur palpite fort. Sans enlever son manteau, elle se précipite pour appeler Soizy.

L’émotion la traverse comme un lance-flamme ; son corps s’embrase quand elle entend sa belle voix grave lui dire : J’aime te voir, t’entendre clamer ton amour pour la lingerie féminine. Tu es toujours accro comme çà ?

Elle n’écoute plus ce qu’il lui dit. Sa voix l’envoute. Chacun de ses mots lui fait l’effet d’un souffle brûlant sur son corps de braise. 

Elle ne sait plus quoi dire : Euh .. Oui pourquoi ?

Lui : Je ne sais pas .. J’ai aimé la passion qui t’anime ! Sais-tu qu’animer c’est aimer sans n (sans haine)

Elle, paralysée par l’émotion cherche à se détendre : Euh .. oui mais là c'est une passion d'alcôve ; on en parle entre filles en général.

Lui aussi feint de dissimuler le désir qui l’assaille : J'adore les confidences avant de se coucher. C'est le moment où on se libère, où les pensées, les sentiments, les ombres s'éclairent ... Comme si avant de dormir, il fallait se libérer de tout ce qu'on garde en secret.

Elle ne parvient plus à extraire un mot de sa bouche sèche et de son corps humide. Enfin, elle s’en sort par une diversion pour masquer le trouble qui l’envahit : « Oui les discussions sans fard quoi ! Moi, même seule, je m'achète de la lingerie ; çà fait partie des vêtements de l'âme je trouve ».

Lui : Moi je m'achète des fleurs, çà colore, parfume mon coeur et mon âme aussi. En fête, je ne suis pas du tout sensible aux dessous féminins, beaucoup plus aux situations cocasses, décalées, à l'humour qui vient s'acoquiner avec l'amour.

Elle : J’aime ces moments avec toi, cela me donne envie d'explorer et de partager plus nos sensibilités, se dévoiler dans la pénombre de la nuit, ensemble s’épanouir.

Une nouvelle fois, elle arrive à se dégager des frissons qui la font tressauter par un joli mot : Sais-tu que ... S’épanouir, c’est pas nuire ?

Je te laisse imaginer la suite ...

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