Alice : impossible, c'est pas moi, je vous jure sur la tête de mes enfants.

Magistrat : mais vous êtes célibataire sans enfants.

Alice :oui sur la tête de mes futurs enfants ça compte non? 

Magistrat : on va arrêter ça svp et donnez moi votre version des faits. Est-ce que vous confirmez votre délit "conduite irréprochable en état d'allégresse".

Alice: écoutez j'ai jamais souhaité en arriver là. Je vivais tranquillement depuis 15bans la même rue jamais un bonjour adressé aux voisins , jamais un sourire, je prenais souvent un air autain pour repousser leur discussions et dissuader les plus courageux à m'adresser un regard sympathique. Je dressait ma muraille patiemment, je m'éxaltais de voir le dégoût déformer leurs visages jusqu'à que je devienne l'ombre de mon ombre, c'était le plus beau cadeau qu'on puisse me faire.

Magistrat : alors comment expliquer vous les témoignages de vos voisins et votre entourage tous se rejoignent sur le fait que vous avez changer leur vie en bien ?

Alice : je ne sais pas comment s'est arrivé mais le seul souvenir qui me revient est celui d'un chien blessé que j'ai trouvé au coin de la rue abandonné à son sort, il m'a regardé avec son air de chien battu, j'ai essayé de résister mais sa blessure bien béante et quelque chose de presque mystique m'a attiré vers lui, je l'ai pris dans les bras malgré moi.

Je l'ai soigné, nourrit , câliné.

Doucement je le sortait, les gens venaient me parler, j'avais horreur, je ne répondait jamais.

Et puis un jour on descend l'escalier pour faire un peu d'exercice, mon chien que j'ai appelé Rex (oui c'est pas original j'admets mais mon intention du départ était de me débarrasser de lui dès qu'il reprenait un peu de force.)

Il s'approche de la porte du voisin du 2éme étage à gauche et il gratte à sa porte et puis il se poste sans vouloir bouger , il gémissait, j'ai tout tenté impossible de le faire changer d'avis, suite à une heure face à cette porte j'ai sonné,mon voisin est âgé Marchant avec canne.

Pour la première fois de ma vie je suis envahit par la peur , comme si mes membres ne me tenaient plus. J'ai appelé le gardien et l'histoire se termine par un voisin inconscient, tête ouverte, plein de sang. Visiblement il s'est cogné en perdant l'équilibre, emmené et soigné à l'hôpital, depuis je suis devenue le héros de l'immeuble. J'aimerai bien serrer les dents comme avant, mais mon sourire s'affichait malgré moi, jusqu'à que je sois dénoncé par le vieux grincheux qui vit au 5 ème étage dans l'immeuble d'en face.

Magistrat : au vue des faits et votre récit, je vous adresse mes sincères encouragements et annulera cette procédure au regard de la loi de protection des valeurs et le droit de sourire.