Chapitre 5
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Chapitre 5
Julia tira les vers du nez de Raoul sur ses préoccupations et avoua ses problèmes d'argent. Julia étant célibataire et ne commettant pas d'excès dans ses dépenses lui proposa de lui prêter la somme qu'il lui fallait. Elle lui avait retiré une épine du pied. Il ne promit pas de la rembourser, mais de lui rendre dans une autre manière. Julia ne fixa pas l'heure, sa compagnie était agréable et Raoul lui procura une sensation de bien-être. Ils se couchèrent à deux heures du matin, Julia bâillait d'une manière continue. Raoul était l'habitué d'être au lit à cette heure-là, il avait un sommeil court.
Les rayons du soleil traversèrent les rainures du volet, la maisonnée était levée, à l'éxception de Julia. Clara avait essayé de venir la voir à plusieurs reprises, Raoul l'empêchait, Julia était dans un sommeil profond. Par les voix, les portes, la cafetière, la vie tournait autour, mais Julia était bien décidée de dormir pendant huit heures pour être en forme. Elle se cachait sous la couette pour s'éloigner du vacarme. Clara aurait voulu que Julia s'occupe d'elle, elle se contrariait pour s'habiller d'une tenue qui ne lui plaisait pas. Raoul ne cédait pas, Clara pensait se concentrer sur Julia et obtenir un gain de cause. C'était une peine perdue, car Julia se serait alignée avec Raoul.
Il était dix heures passées, Julia se réveilla décalée par cette heure tardive, le réveil indiquait dix heures trente. Elle ne sera pas très efficace avec Raoul et elle se demandait quelle image aura Raoul d'elle ? Elle, vaseuse et pleine de sommeil, elle se leva hors du lit avec une chemise de Raoul. Elle était venue sans pyjama et de vêtements dans la maison, ils se trouvaien dans son coffre. Elle avait prévu de rester chez Raoul, mais elle préféra de ne pas montrer que tout était calculé à l'avance. Raoul ne lui dirait pas non pour une nuit d'amour, elle avait de nombreux atouts. Pendant sa nuit, elle avait médité, elle préférait pour elle de laisser Raoul à sa famille et surtout de ne pas voir Estelle pour le moment. Estelle ne vivrait pas très bien qu'une autre femme s'amourache aussi vite de Raoul. Raoul ne croierait pas ça, il était si en colère contre Estelle qu'il n'avait pas d'objectivité. Elle l'avait trompée et elle avait besoin d'aller voir ailleurs, un besoin maladif de sexe. Il lui fallait davantage, Raoul ne lui suffisait pas.
Julia se rhabilla de ses vêtements de la veille et ouvrit les volets pour aérer, elle se mit à la fenêtre, tandis que Raoul entra dans la chambre.
- Ah, c'est la grasse matinée !
- Mio amore, j'ai réfléchi, je vais te laisser avec ta fille et je reviendrai ce soir quand elle sera partie. Une confrontation avec ton ex, ça ne me dit rien !
- Clara t'a réclamée depuis ce matin.
- C'est trop chou !
Clara entendit la voix de Julia arriva en trombe jusqu'à elle.
- Julia !
Julia recula de la fenêtre et la referma.
- Oh ma puce !
Julia s'accroupit pour la prendre dans ses bras, elle l'embrassa sur ses joues.
- Pa ! Pa !
- Non, moi, c'est Julia !
- Si tu veux manger avec nous ce midi Julia, tu auras ta part.
- C'est gentil Raoul, je vais vous laisser entre vous. Je ne suis rien pour eux.
- En tout cas, tu représentes beaucoup pour moi, tu es dans mon cœur.
- Dans le mien aussi, je t'aime.
- Tu as raison, ce sera compliqué si tu es là avec Estelle et il vaut mieux aller petit à petit.
- Oui...Clara, je dois repartir chez moi, on se reverra bientôt.
- Oui !
Clara repartit en courant, Fabrice l'appelait. Julia sentit l'émotion monter, se blottit dans les bras de Raoul.
- Je peux te rejoindre chez toi après son départ, Fabrice peut se débrouiller tout seul, c'est un grand.
- Peut-être.
- Comment ça peut-être ?
- J'ai un peu rangement et de ménage qui m'attendent. Je voudrais…
- Je ne prêterai pas attention à ces détails.
- Remarque que j'ai ma journée pour ça.
- Sinon, tu reviens ce soir. Je t'appelle quand la voie est libre.
- Je te tiens au courant.
Julia releva la tête et embrassa Raoul, il la serra encore plus fort.
- Tu as peur que je t'échappe.
- Il n'y a pas de risque !
Ils touchaient leurs fronts, il fallait qu'ils se décident à se séparer pour quelques heures, c'était dur pour eux. Ni l'un ni l'autre se détachait, ils prenaient plaisir à écouter leurs respirations et à ressentir leurs sentiments envahir leurs corps. Raoul lui caressait le dos et un frisson secouait jusqu'à la colonne vertébrale. Julia se retourna avec un sourire.
- Je n'ai pas envie que les enfants nous surprennent et tu es encore chaud.
- Tu as raison.
Julia passa devant Raoul, Fabrice coloriait avec Clara sur des livres de coloriages. Julia passa sa main sur la tête de Clara.
- Coquine, je te dis au revoir et à bientôt.
- Vous partez Julia ?
Fabrice n'affichait pas de déception sur son visage, presque soulagé de savoir qu'elle rentrait chez elle. Non pas qu'il ne l'appréciait pas, mais parce qu'il avait besoin de se sentir mieux à l'aise. Julia n'était pas dupe, elle s'incrustait chez eux alors qu'elle connaissait Raoul à peine. Ses déboires ce qui le rendait plus maniable, car il semblait innocent et fragile psychologiquement. Et pourtant, selon elle, l'être humain n'avait plus de secret dans la perversité et la cruauté jusqu'où l'homme était capable. La face sombre de Raoul n'était pas encore mise à jour, car tout le monde en avait une.
- Oui, mais on se reverra.
Julia les embrassa chacun leur tour, Clara avait toujours son crayon dans la main. Raoul la ramena jusqu'à sa voiture et ils s'embrassèrent une dernière fois à l'abri des regards de ses enfants. Dès que Julia fut dans sa voiture, elle ressentait un goût de tristesse et de vide en elle. Le fait de se désunir pour quelques heures ou plus lui donnait toujours cette même impression sur le coup ensuite s'évapora au fil du temps.
Elle se dirigea vers le chemin du retour pour se retrouver désœuvrée et cette solitude qui l'habitait. Elle parcourut les rues jusqu'à son parking souterrain de son immeuble qui lui causait tant de crainte. Elle avait dans sa voiture une bombe lacrymogène dissimulée dans son sac, elle monta par des escaliers jusqu'à sa porte avec une sensation d'être épiée. L'angoisse lui comprima la poitrine, elle balaya des yeux tout autour d'elle, son cœur battait et un frémissement dans tout son corps la figea. Elle n'osa pas ouvrir la porte et introduit la clé dans la serrure tremblante de peur. Pourquoi ai-je cette sensation d'être surveillée et suivie ? Suis- je parano ? Se demanda-t-elle. Elle brava de courage en frappant un coup de pied dans la porte et en l'ouvrit largement. Après, elle entra dans son appartement et s'enferma. Tendue, elle se dévêtit et précipita sous la douche. L'eau s'écoula, elle se savonna le corps et sur les cheveux. Elle se couvrit d'un peignoir et se sécha tout en regardant un homme aux lunettes noires au teint basané portant un sweater à capuche sur la tête. Il fumait une cigarette, leva sa tête en l'air et son regard se dirigeait vers Julia ou une autre personne. Sa voisine de pallier parlait à sa fenêtre. Était-ce avec lui ? Elle ignorait, Julia le voyait derrière ses rideaux mais lui était-ce pareil ? Elle se montrant pas complètement en se protégeant. Elle passa sa main dans sa chevelure pour un brushing naturelle. Vers midi, elle se prépara une conserve de macédoine pour son entrée et chauffa de l'eau dans une casserole pour ses coquillettes. Elle se fit une vinaigrette et mangea debout en observant les allées et venues des piétons sur la digue. Elle se sentait moins seule dans sa vie aux allures de vacances. L'homme était toujours présent, le nez en l'air ou à faire les cents pas. Attendait-il quelqu'un ? Il se tournait parfois en direction de la mer. L'eau bouillait, avec trois bonnes poignées, elle jeta ses pâtes en pluie. La hotte était en route. L'homme était enracinée sur le pavé de la digue, Julia s'en inquiétait et cela devenait suspect. Après une heure sans s'asseoir, il s'éloigna enfin pour éviter l'éveil des soupçons. Julia envoya un message à Raoul :
- Mio amore, tout va bien ?
Raoul mangeait avec ses enfants. Le nom de Julia lui réveillait par un soubresaut du rythme cardiaque qui s'accélérait. Avec un sourire moqueur, Fabrice devinait l'auteur.
- Oui, ils sont sages, et toi ?
- Oui tout va bien.
Julia lava son petit saladier dans l'évier avec du produit de vaisselle. Au bout de huit minutes de cuisson, c'était prêt.
- Je vais déjeuner rapidement et je mets au travail.
- Bon courage, ma chérie.
- Mio amore, gros bisous.
- Gros bisous.
Julia mit la sauce tomate et s'asseya à sa table avec la baie devant elle. En peu de temps, elle dévora son plat . Puis, elle s'habilla d'un vêtement léger et nettoya sa gazinière, son plan de travail, son évier et passa l'aspirateur sur le sol. Elle lava le carrelage de la cuisine et de la salle de bains. L'heure passait, la journée lui parut longue et interminable sans Raoul, elle s'ennuyait de lui. Elle se replaça devant sa baie vitrée et l'homme était encore là. Le soleil était au zénith, sa posture ne changea pas, il surveillait quelqu'un et restait dans son quartier. Julia ne traitait pas qu'une seule affaire et n'avait pas qu'un seul client. Et si elle appelait son père ? Elle pourrait lui faire part de ses inquiétudes. Pourquoi de telles pensées lui venaient-elles ? Qui la menacerait ? Était-ce le fruit de son imagination ? Julia était en position de lotus sur son lit, elle téléphona à son père.
- Padre ? C'est Julia !
- Oui ! Comment vas-tu ?
- Bien !
- Et tes amours ? Et ton travail ?
- J'ai rencontré un homme formidable, on s'aime et il a déjà des enfants.
- Il faudra que tu me le présentes.
- C'est tout nouveau, mais si cela devient sérieux, je caserai cela dans mon agenda !
- Tu es une femme très occupée !
- Oui, dis, j'ai un homme qui semble traîner dans le coin et je ne sais pas ce qu'il trafique ou traque par ici. C'est quelqu'un qui ne marche pas à découvert.
- Comment ça ?
- Cela me fait penser à un dealer, il ne veut pas montrer son visage. Il est là depuis ce matin !… pendant mon repas, il n'était plus là et il est de retour. Il se tourne vers l'immeuble.
- Oui, bizarre, c'est peut-être un policier ou un gendarme en civil. Je peux me renseigner de mon côté et je te tiens au courant. Je sais qu'on est dimanche, mais il n'y a pas de congé pour les voyous ! En tout cas, tu restes chez toi !
- Merci padre.
- Je te rappelle ce soir.
Julia raccrocha. Elle mordilla les ongles, elle devait s'occuper de ses dix doigts. Peut-être qu'elle était alarmée pour rien, mais son intuition lui dictait que non. Elle se fixait sur lui et n'arrivait plus à se distraire, même les petits mots de Raoul ne l'apaisait plus. Son père allait-il avoir les renseignements qu'il désirait ? Il était dans le même milieu que sa fille.