

𝘈̀ 𝘭´𝘢𝘳𝘳𝘪𝘷𝘦́𝘦. E𝘵 𝘢𝘱𝘳𝘦̀𝘴 ?
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𝘈̀ 𝘭´𝘢𝘳𝘳𝘪𝘷𝘦́𝘦. E𝘵 𝘢𝘱𝘳𝘦̀𝘴 ?
Visite de contrôle … un 1er octobre à J.P. Avec radiothérapeute : dernière de la lignée des spécialistes entrées jadis en action.
Ces jours-ci, j’avance comme ces personnages penchés en avant essuyant une tempête : des objectifs pro plein la tête. Ça me demande d’être déterminée et robuste. Focus.
Mais un simple rendez-vous médical et me voici propulsée 5 ans en arrière.
J’arrive dans ce lieu familier comme une poche d’adulte : aux normes, fonctionnel, avec aucun trésor fantaisiste à dénicher à l’intérieur. Pour autant je remercie d’un sourire doux les sourires honnêtes qui m’accueillent à chaque bureau d’entrée.
Rendez-vous en 5 minutes : palpée-même si pas emballée, ni pesée (ça valait mieux).
Elle a demandé 𝙋ourquoi le suivi à Estaing, déjà ? A répondu, gênée 𝘼h oui …
Elle a demandé 𝙀t ce bras, déjà ? A répondu, gênée 𝘼h, oui …
Et j’ai pensé 𝙏u cherches vraiment le bâton… mais merci d’avoir demandé.
Elle a conclu pour que je reparte sur une note positive : « Dans un an, notre dernier rendez-vous et après, je vous libère. »
On a toutes les deux joué la sérénité heureuse même si on a toutes les deux scrutées et repérées, dans les yeux de l’autre, les petites bêtes qui 𝙩𝙞𝙨𝙨𝙚𝙣𝙩 l’incertitude dans les regards.
Je suis repartie en me demandant si l’on n’était jamais libre, une fois qu’on savait que 𝙘̧𝙖 n’arrivait pas qu’aux autres.
Au volant de ma voiture, tout est remonté comme un dégât des eaux éboulant mon sternum.
Sans véritable peur. Juste des pleurs face au constat d’être toujours là, debout, vainqueure.
Sans avoir une sécurité élémentaire pour mon avenir.
Sans avoir encore ma place dans ce monde aux allures de savant fou qui explose tout autant qu’il implose.
Sans plus avoir quelqu’un qui me prenne dans ses bras à l’arrivée.
Sans même un banalement tendre 𝙏u vois, je te l’avais bien dit, qui clôt la journée.
Je franchis les lignes d’arrivée. Mais des fois comme hier, le calendrier me tire les cheveux et la tête en arrière. M’arrête net et m’extirpe cette question qui n’attend plus de réponse : 𝙀t après ?


Jackie H 3 hours ago
Perso, vu le thème de la chanson, je préfère la version originale de Kate Bush... Mais je crois percevoir que celle-ci est plus fidèle à votre ressenti de ce moment-là...