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9) Face à la covid-19 : le défi d'une aide-soignante

9) Face à la covid-19 : le défi d'une aide-soignante

Published Jun 27, 2025 Updated Jun 27, 2025 Biography
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9) Face à la covid-19 : le défi d'une aide-soignante

Face à la covid-19 : le défi d'une aide-soignante.


La COVID-19 a été une épreuve terrible pour moi, tant sur le plan professionnel que personnel.

Je travaillais comme aide-soignante en libéral, au sein d’une équipe pluridisciplinaire. J’aimais mon métier, le contact avec les patients et mes collègues, mais tout s’est effondré lorsque les nouveaux protocoles de soins ont été imposés : port du masque FFP1 ou chirurgical, et blouse.

Certains patients nous regardaient avec crainte, et nous faisions de notre mieux pour les apaiser. Mais pour moi, malentendante, le masque représentait une barrière insurmontable.

Je dépendais de la lecture labiale pour comprendre, et soudain, je me retrouvai coupée du monde. Cette situation m’a plongée dans une immense détresse, une angoisse et une déprime qui me submergeaient.

Je me rappelle particulièrement une patiente qui était réputée difficile avec mes collègues et moi-même, peu d’entre eux voulaient y retourner.

Un jour, alors que j’étais chargée de m’occuper d’elle, mon appareil auditif externe est tombé en panne.

Malheureusement, ce sont des incidents qu’on ne peut pas contrôler, malgré cela, je savais que je devais assurer mes responsabilités, et je me sentais prête à relever ce défi.

Ce jour-là a été l’un des plus longs de ma carrière. Sans mon appareil, je devais être encore plus vigilante et concentrée pour lire sur ses lèvres. La patiente n’était pas contente de me voir, estimant que je représentais un danger pour elle. Pourtant, j’avais pris soin d’avertir mes collègues et le bureau en amont afin de prévenir tout problème. J’ai également rassuré la patiente en lui expliquant qu’en cas de souci, j’appellerais immédiatement le 114 et qu’une infirmière serait mise au courant.

Avec le temps, elle s’est excusée pour son comportement. Ce moment m’a confirmé que mon handicap ne m’empêche pas d’accomplir mon travail correctement.

La clé réside dans la confiance, et ce jour-là, j’ai su répondre à ses angoisses.

Les réunions avec l’équipe, qui étaient déjà un calvaire, ont d’abord été arrêtées, puis reprises en petits groupes espacés. Cela nous a fait du bien, car ces réunions étaient essentielles pour le suivi des patients et pour exprimer nos difficultés, notamment liées à notre santé mentale durant la pandémie.

Pour ma part, elles m’ont permis de confier mes soucis et angoisses, plus encore que mes collègues.

Dans ma vie personnelle aussi, communiquer était devenu un défi.

Les masques et les vitres transparentes rendaient tout encore plus compliqué.

Je demandais souvent aux gens de parler plus fort, mais cela restait inefficace. Certains étaient gentils et ôtaient leur masque quelques minutes pour que je puisse lire sur leurs lèvres, d’autres refusaient.

Cette période a été psychologiquement très éprouvante, et j’ai dû faire face à ces difficultés avec peu de soutien. Pour me ressourcer, j’avais développé des habitudes personnelles, comme écouter de la musique après chaque visite de patient, ce qui m’aidait à garder le moral. J’ai aussi bénéficié de l’accompagnement d’une psychologue, qui m’a apporté un immense soulagement.

Malgré tout, jongler entre la nécessité de comprendre, la charge de travail importante et le stress constant m’a épuisée.

Heureusement, mes collègues formaient une équipe solidaire et attentive, ce qui m’a aidée à tenir.

Mais finalement, j’ai dû prendre une décision difficile : quitter mon poste.

Lorsque j’ai obtenu ma rupture conventionnelle, j’ai ressenti un mélange d’appréhension et de soulagement. Ce départ était nécessaire pour préserver ma santé mentale et réfléchir à ce que je voulais vraiment faire. Je me suis interrogée sur mes qualités et sur ce qui me faisait vibrer.

C’est alors que je me suis rappelée les paroles d’un patient : « Vous avez une écoute empathique, presque comme une psychologue. » Ces mots ont résonné en moi et planté une graine de réflexion.

Était-ce ma voie ? J’ai commencé à explorer cette idée, et c’est ainsi que j’ai découvert le domaine du coaching de vie.

Ce métier, qui mêle écoute et accompagnement, m’a semblé proche de ma vocation d’aide-soignante, tout en ouvrant une nouvelle perspective. Je savais que cette réorientation nécessiterait du courage, mais je sentais que j’étais prête. En parallèle, une autre passion s’est réveillée en moi : l’écriture.

Elle a pris une nouvelle dimension grâce à un atelier auquel je participe encore aujourd’hui. Cet atelier m’a permis de me perfectionner et d’explorer différentes techniques d’écriture, à travers des exercices variés, parfois simples, parfois complexes, mais toujours stimulants et ludiques. C’est au cours de cet atelier, en juin 2024, que j’ai écrit mon premier texte, intitulé Meurtre Paris-Moscou.

Né d’un exercice, ce texte a été le premier que j’ai osé publier sur Panodyssey, une plateforme dédiée aux auteurs et lecteurs que j’avais découverte durant l’été, en juillet 2024. Chaque thème proposé dans le concours Des Plumes Vagabondes m’a poussée à explorer des idées nouvelles, à repousser mes limites et à affiner ma plume.

Bien que je n’aie pas remporté ce concours, cette expérience m’a remplie de fierté : celle d’avoir participé, d'avoir osé et de m’être dépassée.

Depuis, je me suis relancée dans un autre défi : un concours d’écriture multiformat qui se termine à la fin de janvier 2025. Cette fois, j’explore un nouveau genre, la science-fantaisie, que je découvre avec enthousiasme. Même si je ne gagne pas, l’essentiel pour moi reste de participer, d’explorer cet univers inédit et de surprendre mes lecteurs tout en me surprenant moi-même.

L’écriture est devenue pour moi un véritable moteur. Romans, poèmes et même cet ouvrage que vous lisez : tout a commencé avec cet atelier et cette plateforme. Grâce à eux, j’ai pu repousser mes limites, explorer de nouveaux genres et partager mes écrits avec des lecteurs de tous horizons.

Tisser des liens et recevoir des retours précieux m’a permis de grandir et de trouver ma place en tant qu’auteure. Découvrir que mes histoires résonnent avec d’autres est une récompense inestimable.

Panodyssey m’a également offert une belle reconnaissance : quelques mois après mes débuts, je suis passée de la 38ᵉ à la 25ᵉ place parmi les auteurs les plus lus.

Pour quelqu’un qui commence à peine, c’est une vraie réussite.

Le coaching, quant à lui, m’a ouvert à la richesse de l’humain. J’y ai découvert la psychologie et compris la complexité de l’être humain.

Grâce à l’écriture, j’ai redécouvert des talents cachés que je prends plaisir à développer. Aujourd’hui, l’écriture occupe une place centrale dans ma vie, au point que j’envisage de mettre le coaching de côté pour m’y consacrer pleinement et partager mes œuvres avec un public encore plus large.

L’écriture et le coaching se complètent dans ma vie. À travers les mots, j’explore des histoires et des émotions ; à travers le coaching, je mets ces expériences au service des autres. Ces deux passions, bien que différentes, me permettent de grandir, d’apprendre et de partager avec sincérité.

Je me souviens d’un appel au secrétariat de l’hôpital de Montpellier, où je devais prendre rendez-vous pour un ajustement et une séance d’orthophonie annuelle.

La femme au téléphone m’a raconté l’histoire de son fils, sourd et isolé pendant la pandémie.

Il avait perdu son emploi et ne pouvait plus communiquer à cause des masques.

Je pouvais entendre la douleur dans sa voix.

Alors, je lui ai parlé de mes propres expériences et des obstacles que j’avais surmontés, à la fin de notre échange, elle m’a remerciée pour ma compassion.

Ce moment m’a profondément touchée et m’a rappelé que chaque conversation peut avoir un impact.

Lors d’un rendez-vous chez l’audioprothésiste, j’ai ressenti une forte émotion en écoutant un homme implanté raconter sa dépression pendant la pandémie, ses mots résonnaient en moi, car ils décrivaient une douleur que je connaissais bien.

Mais en même temps, j’ai ressenti une gratitude immense.

J’avais souffert, mais j’avais trouvé des ressources pour avancer, ce mélange de compassion pour lui et de reconnaissance pour ma propre résilience m’a confirmé que l’écoute et le soutien sont au cœur de ma mission.



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