La seule méthode efficace pour se connaître vraiment
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La seule méthode efficace pour se connaître vraiment
Il y a quelques années, j'étais une adulescente anxieuse.
Je manquais cruellement d'estime de moi.
Je me posais sans cesse des questions.
- " Quels vêtements dois-tu mettre ? Si tu mets ce décolleter avec cette jupe , cela risque de faire aguicheuse. Sans compter qu'il fait trop froid. Tu devrais prendre un col roulé. Mais si tu prends ce col roulé, tu vas ruiner toute ta tenue ?"
- " N'es-tu pas un peu trop maquillée ? Le noir sur les yeux ça assombrit vraiment ton regard. Tu devrais écouter les conseils de Marion et le mettre par dessus. Mais si tu le mets par-dessus, est-ce que cela ne risque pas d'être too much ?"
- "Ne lui parle pas de ce problème. Il va penser que tu es trop sensible. Pour réussir, tu ne dois pas montrer tes émotions. Le seul moyen de triompher est de ne rien laisser paraître et de cacher ses faiblesses. Il vaut mieux être crainte qu'appréciée. "
Voilà à quoi ressemblaient mes journées.
Un va-et-vient incessant de questionnements sans fin.
Le pire, c'est que ces questionnements étaient souvent futiles et autocentrées.
Oui, j'ai un peu honte de la fille que j'étais.
Cette fille était obsédée par le regard des autres.
Elle voulait plaire à tout prix.
Et pour cela, elle n'hésitait pas à se cacher derrière la froideur.
Coco Chanel disait qu'on pouvait mourir plusieurs fois dans une vie.
Et bien, heureusement cette partie de moi est morte.
Je ne cherche plus à plaire à tout prix.
Seul le regard de quelques personnes compte.
Je me fiche de ce que peuvent penser les gens sur mon apparence.
Je ne me maquille plus pour sortir sauf quand j'en ai envie.
Je passe beaucoup moins de temps à choisir mes vêtements.
La seule question que je me pose est : faut-il être habillée ou casual ?
Cela m'évite de devenir le centre d'attention et de commérages en arrivant en jogging Nike et en baskets dorés à un cocktail des anciens de l'EM.
Bon j'avoue, ça pourrait me faire rire.
Enfin, je n'essaye pas de cacher mes problèmes et mes blessures.
Au contraire, j'en parle assez ouvertement.
Désormais, je sais qui je suis.
Je sais quels types de relations je souhaite entretenir.
Je reconnais ceux qui tentent de m'influencer par la flatterie ou par l'argent.
Je sais que la destination compte moins que le voyage et qu'aucun accomplissement ne pourra m'apporter la sérénité.
Mes luttes me définissent. Je reste un être tourmenté et hyper-sensible.
Ce sont mes plus grandes qualités et mes plus grands défauts.
Aujourd'hui, je ne veux plus me changer ou m'améliorer.
Je veux encore moins changer les autres.
Le grand objectif de ma nouvelle vie est devenir moi : une fille curieuse qui aime apprendre et partager.
Comment j'ai fait cela ? Comment j'ai appris à savoir qui j'étais ?
Cette transformation n'a pas été immédiate.
Il n'y a pas eu d'évènement spécial qui a tout changé.
Non, je n'ai pas suivi un programme pour mieux me connaître et transformer ma vie.
J'ai passé énormément de temps seule à écrire, étudier la philosophie, la psychologie et la littérature.
J'ai dépassé mon éducation cartésienne avec la méditation et le yoga.
Les débuts ont été horribles. Le mot est faible.
Me retrouver face à moi-même toutes les semaines était une souffrance.
Je vivais entourée de déchets, mais je ne voulais pas l'assumer.
Je les avais rangés soigneusement dans un placard que je refusais d'ouvrir.
Aussi, je passais ma vie à être occupée : voyage, sport, conférences...
Tout était bon pour m'éviter de réfléchir vraiment.
Dans ce contexte, passer une heure à observer mes pensées était une torture.
La vérité est un plat qui se mange froid.
Je me suis accrochée et j'ai appris la valeur de la discipline.
Désormais, voilà 4 ans que je pratique toutes les semaines.
Cela m'a permis d'élargir ma conscience.
Pour autant, le voyage n'est jamais fini. Il n'est pas toujours agréable.
Je consulte régulièrement mes maîtres spirituels.
Ils m'aident à redresser la barre quand mon coeur tangue ou quand mes insécurités me rattrapent.
Désormais, je perçois toutes les expériences comme des opportunités pour mieux me connaître.
Pour autant, cela n'a pas supprimé les émotions négatives.
Je dirais même que je ressens les choses plus intensément.
La différence est que je m'attache au processus plus qu'aux résultats.
Surtout, j'ai compris qu'il n'y avait pas de "techniques" ou de "méthodes" pour mieux se connaître.
Élargir sa conscience demande de la pratique.
Acquérir un savoir demande un effort.
Savoir qui on est vraiment, pourquoi on désire accomplir ou posséder cela, quelles sont nos peurs et nos insécurités et leurs origines, pourquoi nous réagissons de telle façon exigent du temps.
Il faut aussi se poser les bonnes questions.
Quand avez-vous écouté le son du silence pour la dernière fois?
Pas besoin de viser un sommet.
10 minutes de silence.
5 petites minutes de silence.
Sans téléphones, sans écrans, sans sollicitations extérieures.
Le silence se fait rare dans nos sociétés bruyantes.
Pourtant, c'est dans ce silence que l'on trouve sa voix.
Personne ne nait lui-même.
Se connaître est un grand voyage.
Il faut bien toute la vie pour le réaliser.
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