

La Cité Perchée d'Ojexia - Partie 5 -
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La Cité Perchée d'Ojexia - Partie 5 -
L'Annexion
29 Arel, Année du Noroît,
Je n'ai pas pu écrire la suite des évènements hier soir, alors la mise à jour s'effectue ce matin.
Nous nous apprêtions à rentrer avec Florentin, un peu désemparés par notre interminable attente.
Quand la dernière braise rougeoyante du petit feu qu'il avait allumé faiblit tant qu'elle s'assombrit, quand le froid commençait à nous transpercer jusqu'à l'os, notre espoir de voir la cavalerie arriver s'était, lui aussi, éteint.
Alors que nous commencions à rentrer, gelés, fatigués, alors même que nous n’y croyions plus, le sol, lui, frissonnait sous nos pas à ce même instant.
Des grandes gorges tortueuses des falaises, ces sons tant attendus des sabots frappant le sol et des lourdes armures s'entrechoquant de parts en parts commençaient à résonner.
On percevait ce rythme ternaire qui s’approchait de plus en plus. Ils étaient tout proches, et nous, soulagés.
Quand enfin nous aperçûmes leurs ombres grandissantes, les gigantesques fanions brodés, mon émoi me submergeait et je ne pus retenir cette petite larme qui roulait le long de ma joue.
Le Maître du Roch ne s'est pas déplacé en personne mais il nous avait envoyé son plus fidèle homme de main, Luc.
Son armure métallique aurait pu m’aveugler tant elle flamboyait sous les rayons du soleil couchant.
Il n’a même pas daigné nous adresser la parole. J’imagine que c’est normal : il fallait agir vite et puis j’avais déjà communiqué toutes les précisions dans ma lettre à destination du Maître.
Ils sont passé devant, traversant le grand pont sans trop de discrétion. Entre leur nombre et le tintement assourdissant des armures, leur présence était évidente.
La petite centaine d'habitants de la cité d'Ojexia a plié devant le nombre de soldat. Du moins presque tous, il y a bien ces trois hommes, des frères, qui ont donné du fil à retordre à l'armée.
Acculés, effrayés, ils ont organisé une embuscade à la hâte et ont réussi à neutraliser un jeune écuyer.
Le pauvre s'est effondré dans une mare de sang et aurait poussé son dernier soupir en implorant la justice.
Justice fût rendue, leurs trois corps pendouillent chacun au bout d'une corde sous le grand porche de la tour de guet du village qui n'aura été d'aucune utilité face à notre invasion.
J'ai hâte de voir ces infâmes personnages se faire picorer par les bêtes.
La cité est sous contrôle et presque rien n'a changé : Florentin et moi dormons dans la même chambre que la veille, seulement notre porte est à présent fermée à double tour.
Les villageois sont un peu déboussolés par cette brutale annexion mais ça leur passera, comme ce fut mon cas il y a de cela bien longtemps.
Tout finit par passer.
Lucile Mossant

