Plus jamais
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Plus jamais
Source: Image de Pyxabay de InspiredImages
Cette histoire courte part d'un challenge avec des amies (Farfa et Aurore, merci), où je dois placer 3 mots que chacune m'a donnée.
Voici le résultat (les mots seront en gras et italique)
La rosée du matin. La douce fraîcheur humide sous les pieds quand on marche sur ce parterre de verdure. Cette sensation m’avait tellement manquée. Cela fait si longtemps que je n’avais pas pu profiter d’instants si simples, mais si apaisants. Cela fait vingt ans à présent. Déjà. La moitié de ma vie gâchée, parce que je me trouvais au mauvais endroit, au mauvais moment.
Ces dernières années furent atroces. Je me sentais sans âme, sans esprit. Juste un corps qui devait obéir à ces tyrans. C’était cela ou la mort. La seule chose qui me restait était l’espoir. L’espoir d’être enfin libre, de ne plus être forcé à ces basses et horribles besognes.
Quand je pus enfin revenir, ici, chez moi, j’avais beau être vidé de tout, incapable de penser, incapacité de rêver, d’imaginer autre chose que la dure réalité, j’ai senti la vie remplir ce corps fatigué. La joie de mes proches fut une contagion. Un sourire s’était de nouveau dessiné sur un visage meurtri. Le bonheur était de nouveau à porter, devant ce qui était avant ma vie.
Cela fait seulement une semaine que je suis revenu. Ma femme et mon fils, si grand maintenant, me remirent rapidement dans le train-train de la vie. Des parties de pétanque aux pique-niques en montagne avec un bon pâté en croûte, et ses cornichons, svp, c’était un régal. Quel plaisir d’entendre les hiboux hululer, ou de hurler en plaine sa joie de vivre jusqu’à s’en péter les amygdales.
Je ne veux plus repenser à ces années de galère, ces années où j’étais dans la panade comme le disait si bien mon oncle. Plus jamais je ne nettoierais les atrocités de la guerre, plus jamais je ne toucherais de cadavres sur les champs de bataille pour les amener à la morgue militaire. Plus jamais je ne verrais ces yeux livides, les orbites pleines de regret. Je ne veux plus de ce monde de haine, de violence inutile, qui n’engendre que tristesse et désolation. Non, plus jamais.