Ce récit se déroule en pays de Brocéliande, un royaume enchanteur où la magie d’hier, d’aujourd’hui et de demain tisse la trame de légendes éternelles. En ce berceau mythique de nombreuses histoires vivantes ou endormies, ces contes se murmurent depuis la nuit des temps devant l’âtre le soir à la veillée et illuminent les esprits des auditeurs d’une lueur mystique.

Au fil des âges, ces récits merveilleux se sont enrichis de fragments d’âme de leurs narrateurs successifs, s’ornant des joyaux de l’imagination humaine. Nous, doux rêveurs, nous appropriions des bribes de vie de créatures supposées chimériques, mais, en réalité, rares sont ceux qui ont croisé la route de la communauté magique et discerné les traces du « petit peuple ».

Pourtant, ce monde féérique n’est pas caché aux yeux des hommes.

Il suffit de si peu pour percevoir les signes de son existence.

Il suffit d’un cœur pur, capable de s’émerveiller, de retrouver le regard de l’enfance. De prêter l’oreille aux murmures des ruisseaux, d’entendre le rire cristallin des sylphides, ou de découvrir les chaudrons d’or dissimulés au pied des arcs-en-ciel par des lutins facétieux. Ce monde est un sanctuaire pour ceux qui savent voir au-delà des apparences, un lieu où chaque feuille, chaque brise, chaque étoile susurre des secrets à ceux qui savent écouter avec leurs âmes.

Au cœur de ce royaume magique vit notre héroïne. Une lutine maline, aux oreilles pointues et au regard espiègle, répondant au doux prénom d’Astréla. Elle est née, une nuit de pleine lune, d’un éclat d’étoile filante tombé sur une goutte de rosée mauve.

Depuis des siècles, elle habite une ravissante maisonnette nichée dans un champignon gigantesque, douillet et aménagé rien que pour elle. Son logis, entre les nervures du champignon, est un havre de paix. Les murs sont tapissés de mousses scintillantes, les fenêtres encadrées de lianes fleuries, et un parfum de miel et de lavande flotte en permanence dans l’air. Chaque coin de sa maison murmure une histoire : des coquillages ramassés au bord de ruisseaux, cachés, dissimulés par-ci, par-là, des plumes d’oiseaux rares et des pierres précieuses trouvées lors de ses errances nocturnes.

Tout un microcosme, féériquement merveilleux, cohabite dans la joie et la bienveillance, pourtant, parfois, notre jolie farfadette se sent un peu seule et incomprise parmi les fées, les magiciens, les korrigans et les esprits de l’eau. Elle possède bien sûr des pouvoirs fantastiques comme faire chanter les cascades et pousser les fleurs, jouer avec le temps et l’espace. Avec un simple claquement de talons, elle peut accélérer les secondes, arrêter les minutes ou faire disparaître les heures. Son rire peut réveiller les plantes endormies et ses larmes peuvent guérir les blessures les plus profondes.

Pourtant, au fond de son cœur, Astréla ressent une légère jalousie envers la puissance de l’Enchanteur ou les talents incroyables de la sublime Fée Viviane. Elle se sent souvent vulnérable et seule dans sa maison champignon, au fond de sa petite forêt enchantée, et contemple alors la lune depuis sa fenêtre, se demandant si elle trouvera, un jour, sa véritable place parmi les siens.

image réalisée avec Seelab et retravaillée avec Canva

La suite demain!