Chapitre 1 - Une rencontre inattendue
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Chapitre 1 - Une rencontre inattendue
Hier, midi annoncé au cadran de l’horloge accrochée au mur du café, je prenais mon rituel expresso. Assis sur une table en face de la rue, je contemplais les passants. Ils étaient pressés et se bousculaient pour emprunter le passage piéton avant que le feu ne passe au rouge. La plupart des passants étaient tellement absorbés par leurs smartphones qu’ils en oubliaient de regarder là où ils marchaient. Et, alors que je continuais de contempler la nature humaine dans toute sa splendeur, le temps s’arrêta. Plus précisément, il ralentit. Cela me fit un choc. Alors que tout le monde était presque à l’arrêt, moi, je pouvais me mouvoir comme je le voulais. J’esquissais un léger geste de la main devant la tête de la serveuse, mais celle-ci ne réagit pas. C’est alors qu’elle apparut, vêtue d’une longue tunique noire et d’une capuche, cachant le moindre de ses traits. Je ne voyais pas trop qui cela pouvait bien être jusqu’à que j’aperçoive sa paire d’ailes et la faux. À cet instant précis, je compris qui j’avais en face de moi… L’archange de la mort, Azrael. Mais pourquoi la vois-je ? Est-ce que cela voudrait dire que… Non ? Impossible ! C’est encore trop tôt ! Et pourtant ma pire crainte se révéla lorsqu’elle me regarda de ses yeux glacials. Un frisson parcourut tout mon être. Alors que je m’apprêtais à entamer mon premier pas pour me diriger vers elle, résolu, celle-ci tendit la main et me fit signe de m’arrêter. L’archange vint s’asseoir au comptoir et se servit un café.
— Ah, ça faisait longtemps que je n’en avais pas bu, dit-elle.
Puis elle se tourna vers moi.
— Tu en fais une drôle de tête…
— C’est juste que…
— Oh oui bien sûr ! Tu es surpris de me voir. N’ait crainte, je ne te veux aucun mal. Enfin, il est l’heure pour toi de mourir, mais c’est tout.
— Me voilà rassuré… Après tout, c’est une belle journée pour cela.
— Exactement.
— C’était rhétorique comme réponse.
— Ah vous les humains ! Vous vous prenez pour les plus intelligents. Je savais très bien que c’était de la rhétorique. Tout ce que tu crois connaître, je l’ai enseigné à ceux qui te l’ont inculqué.
— Comment c’est possible puisque tu ne viens chercher que ceux qui vont mourir ?
— Très bonne remarque… Disons qu’il m’est arrivé de me tromper sur la date et l’heure de la mort de certains.
Je m’assis à côté d’elle, prenant un café à mon tour.
— Comment pouvez-vous vous tromper ?
— Depuis quand ça intéresse les humains nos histoires ? demanda l’archange, interloquée par l’intérêt que je lui portais.
— Eh bien, pour ma part, depuis que j’ai appris que je vais mourir.
— Bon alors si tu veux vraiment savoir, voilà pourquoi je me trompe de temps en temps. Il se trouve que vous êtes 7 milliards sur Terre, mais ça, tu dois déjà être au courant. Toutes les minutes, il y a des décès donc je dois cavaler dans beaucoup d’endroits.
— Mais alors à l’heure où on parle, ceux qui sont censés mourir, comment font-ils ?
— J’ai des subalternes qui s’en chargent. Tu ne pensais quand même pas que je faisais tout moi-même. Je ne suis pas comme ce fichu Père-Noël. Toujours à se vanter qu’il est le plus fort. Si le patron le voulait, je lui arracherais son ego et j’en ferais de la charpie pour Cerbère.
— Attendez… Donc le Père-Noël existe… Pourtant on ne reçoit jamais de cadeaux de sa part…
— Si, si, dit-elle en riant. Enfaite on a inventé un système très simple, mais qui marche du tonnerre. On a eu cette idée lors d’une soirée. On était complètement bourrés et on a pensé que ça serait bien d’entrer dans votre cortex cérébral et d’aller voir le nerf.
— J’ai du mal à saisir…
— Pour faire simple, on vous fait croire que vous avez acheté le cadeau en grande surface alors que c’est le Père-Noël qui les apporte.
— Je vois… Vous nous manipulez donc.
— Appelle ça comme tu veux… Mais moi je vois plus ça comme un échange de bons procédés. Vous, vous ne perdez pas la face devant vos enfants et nous on rigole bien là-haut à vous regarder vous mentir à vous-mêmes.
— Pourtant il nous vole la vedette ce Père-Noël…
— Ah ! Donc toi aussi il t’énerve ! Je t’apprécie toi ! C’est dommage que mon café soit terminé… dit-elle en contemplant sa tasse. Désolé, mais je vais devoir t’emmener, c’est l’heure.
— Vous faites votre travail, rien de plus…
Elle me prit le bras et juste après, je me retrouvais devant une immense porte toute blanche. Mon premier voyage s’arrêta là, mais j’ai le sentiment qu’un deuxième allait commencer à partir de maintenant.