Vincent Bolloré est un milliardaire français issu d'une prestigieuse famille d'industriels originaires de Bretagne.

Les premières mentions notables de la famille Bolloré remontent au XIXe siècle avec Mr Jean-René Bolloré (1818-1881) qui aurait ramené de Chine les secrets de fabrication d'un papier ultrafin. Ses héritiers fonderont la société OCB (Odet-Cascadec-Bolloré) qui produira ce papier fin qualitatif notammentpour la production de bibles et de papier à rouler le tabac.

En 1974, c'est Michel Bolloré (un proche de Georges Pompidou) qui hérite de l'entreprise familiale. La fin de vie de Michel ne sera pas joyeuse et il vendra alors en partie les sociétés détenues par la famille. C'est son fils, Vincent, arrivé aux affaires en 1981 qui redressera le groupe et en fera une véritable multinationale prospère.

Né le 1er Avril 1952, Vincent Bolloré devient donc le chef de la désormais riche et puissante famille Bolloré.

Il fera ses études à l'établissement Gerson, dans le 16e arrondissement de Paris, où il côtoiera le jeune Martin Bouygues.

À la fin de ses études, Vincent est titulaire d'un diplôme d'études d'université supérieures en droit des affaires ainsi que d'un doctorat en droit.

En 1981, il quitte la banque de Rothschild pour prendre la direction des affaire familiales. Il a alors 29 ans. Il parviendra en outre à redresser la situation financière compliquée léguée par son père au prix de la baisse d'un tiers du salaire des employés. L'entreprise se met à produire des sachets de thé, ainsi que des films plastiques. Elle entre en bourse en 1985.

En 1986, il ouvre les portes du marché africain en rachetant une société d'affrètement et de combustible.

Dès les années 1990, Vincent Bolloré rachète, fusionne, transforme plusieurs entreprises et gère une multinationale tout autant active dans la fabrication de papier que dans le transport maritime, ferroviaire ainsi que dans le secteur bancaire.

À partir des années 2000 il se lancera dans l'acquisition de divers médias, au point de fonder ce que l'on appelle aujourd'hui "l'empire médiatique Bolloré".

Sa fortune était estimée en 2024 à environ 10 Milliards de dollars.

L'empire médiatique Bolloré

On ne va pas faire dans le détail, mais sachez qu'en 2025, il devient extrêmement difficile de ne pas être influencé par au moins l'un des médias détenus par le milliardaire. Ce ne serait pas un problème si tous lesdits médias n'avaient pas vu leur ligne éditoriale étrangement virer vers l'extrême droite de l'échiquier politique juste après leur acquisition.

Et comme une image vaut parfois mieux que de longues explications, nous vous laissons vous faire votre propre idée, l'empire Bolloré, en 2023, ça ressemblait à ça: (Oh et vous pouvez rajouter Dailymotion!)

Ce vaste empire médiatique est aujourd'hui à la solde de la pensée de Vincent Bolloré: une pensée d'extrême droite. L'homme est un catholique pratiquant, persuadé de mener un "combat civilisationnel" contre les personnes issues de l'immigration.

Un tel quasi-monopole a de quoi inquiéter puisque le droit à l'information des françaises et des français se retrouve dans ces médias biaisé par leur ligne éditoriale néofasciste. Et certains médias s'en inquiètent, comme France 24:

Ou encore dans 20 minutes:

Ou encore dans Courrier International:

Les thématiques de l'extrême droite

Il est plutôt facile de comprendre lorsque vous êtes en face d'un média d'extrême droite. Trois sujets vont vous être rabâché jusqu'à plus-soif: l'immigration, l'identité, la sécurité.

On ne voit plus que ces sujets là de nos jours. Pourtant ce ne sont pas les sujets qui manquent! Emmanuel Macron vole des élections... L'affaire Bétharram révèle les complicités entre religieux et politiques sur fond d'affaires de pédophilie... Des ministres à peine censurés sont réinvestis dans le gouvernement suivant... La réforme des retraites refuse de se soumettre au vote de l'assemblée nationale...

Bref, des sujets il y en a.

Mais ceux que les milliardaires adorent, ce sont ceux qui protègent leurs intérêts privés. Et que propose la gauche pour eux?

De les taxer pour participer à la vie économique du pays... Pas très engageant je vous l'avoue.

Que propose la droite? Des privatisations à gogo! ça c'est déjà plus intéressant!

Et que propose l'extrême droite? La privatisation de France Télévision. Et là, vous avez toute leur attention. Car contrôler les médias, c'est manipuler les gens. Et manipuler les gens, c'est les faire agir dans votre intérêt et même parfois contre le leur.

L'état du journalisme en France

En France en 2025, le journalisme va très mal.

Pourquoi? Parce que même si officiellement le propriétaire de votre journal n'a pas le droit d'instaurer en ligne éditoriale sa propre pensée politique, il dispose de moyens de pression pour le faire de manière détournée. Il peut par exemple vous virer. Pratique.

Vincent Bolloré s'est toujours défendu en commission d'enquête d'interférer dans le travail des journalistes qui dépendent de lui. Mais en parallèle le virage "extrême-droite toute" que chacun de ses médias ont pris est plus que révélateur.

En refusant le droit aux françaises et aux française d'être informé, c'est au final la démocratie elle-même qui est prise en otage.

D'ailleurs, pourquoi s'embêter à travailler avec des journalistes désireux de faire correctement leur travail quand on peut... Je ne sais pas moi? Racheter l'École Supérieure de Journalisme par exemple? Naaaaan ça serait trop gros , ça va finir par se voir! ...

Donc si nous résumons:

Nous avons des médias aux mains de milliardaires qui s'en servent pour faire valoir leurs propres intérêts.

Ces milliardaires rachètent l'école supérieure de journalisme pour formater les journalistes de demain comme de bons petits soldats.

Et par extension condamnent les français à n'avoir accès qu'à une information tronquée, ce qui manipule les opinions ainsi que les votes.

Ce n'est plus que le vol de la démocratie là. Ça devient légèrement dystopique voir Orwellien!

Les clauses "de silence"

Et pour couronner le tout, sachez que les entreprises médiatiques ont le droit de faire signer à leurs ressortissants des "clauses de silence".

Vous connaissez peut-être, ces clauses sont parfois incluses dans les contrats des travailleurs pour qu'une fois qu'ils aient quitté l'entreprise ils ne soient pas libre d'aller dévoiler des secrets industriels ou autres.

En général ces clauses sont datées et précisent que l'employé n'a pas le droit de dévoiler des secrets de l'entreprises durant 5 , 7 voir 10 ans. En général passés ces dates, on considère les informations détenues comme obsolètes et l'employé a alors le droit de les révéler.

Sauf que chez Bolloré, ces clauses existent et sont légèrement différentes... Elles sont sans limite de date. Si vous travaillez un jour pour lui, à votre départ, vous signez une clause qui vous astreint à ne pas porter atteinte à sa personne, ses entreprises ou leur travail... et ce à jamais.

Ces clauses sont signées au départ des journalistes, et des départs, il y en a eu en masse! Dès l'annonce d'un rachat par le groupe Bolloré, sachant ce qui les attendait, de nombreux journalistes expérimentés et consciencieux ont fui leur travail. Mais se retrouvent aujourd'hui dans la situation où s'ils émettent la moindre critique envers leur ancien employeur, ils risquent les poursuites en justice. Seuls contre une multinationale.

Jean Baptiste Rivoire, un ancien journaliste d'investigation de Canal + avant son rachat par Bolloré est un exemple de journaliste qui a refusé de ne plus pouvoir exercer correctement son métier du fait de ces clauses de silence. Il a été condamné à verser 150 000€ à Mr Bolloré pour avoir dénoncé les pressions éditoriales. Il a aussi fondé Off Investigation, qui regroupe des journalistes résolus à ne plus se taire et à faire survivre les enquêtes journalistiques qui ont été bannies des médias Bolloré.

Comment résister aux médias des milliardaires?

Déjà, il faut les connaître. Je vous renvoie donc vers le site d'Acrimed, l'Observatoire des médias qui a fait une magnifique carte du paysage médiatique français disponible ici!

Privilégiez les médias indépendants. Et si possible neutres. Bien que ça se fasse de plus en plus rare.

Interrogez-vous sur ce que l'on vous montre, et surtout sur ce que l'on ne vous montre pas, pour cela le travail de Off investigation et de Reporter Sans Frontières est absolument essentiel.

Défendre une presse libre, c'est assurer la pluralité et la liberté d'expression.

Accepter une presse bâillonnée, c'est accepter de vivre dans un pays privé du droit d'informer, et donc accepter d'être manipulé.

Qu'elles soient de gauche ou de droite peu importe. La Presse est un contre-pouvoir essentiel et dans tous les régimes autoritaires elle a été réduite au silence.

Voir cela arriver en France et ne rien faire, c'est accepter la pente glissante vers l'autoritarisme.

Ce n'est pas demain qu'il faut agir.

Même aujourd'hui c'est peut-être déjà trop tard.

Bisou

Sources:

Forbes.fr

alternatives-economiques.fr

France 24

20 minutes

Courrier International

Reporter Sans Frontières (Reportage, recommandé pour mieux comprendre la situation)

Acrimed

Arrêt sur images (en ce qui concerne les clauses de silence)

Off Investigation

L'information selon Vincent Bolloré (RSF)