Chapitre 14
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Chapitre 14
L'ambiance au Velvet Lantern a radicalement changé. La musique latino envahit les enceintes, et la salle semble se réchauffer. Certaines femmes dansent, se déhanchent avec énergie, tandis que d'autres discutent à table. Je me sens soudainement à l'écart de tout cela, et la cacophonie devient presque insupportable.
Lana me fait un signe de la main et s'éloigne. Elle m'indique qu'elle va fumer. Je la suis, la main fermement agrippée à ma canne. À mesure que je m'éloigne de la salle bruyante, je respire plus librement. L'air frais me fait du bien, loin de la chaleur étouffante du bar. Elle me tend une cigarette, mais je la refuse poliment, me contentant de la regarder allumer la sienne.
— Tu ne m'as pas l'air dans ton élément, dit-elle en observant mon visage, toujours marqué par l'agitation à l'intérieur. Je me suis dit que ça te ferait du bien de prendre l'air.
Je lui adresse un léger sourire. Elle a raison, mais je n'ai pas le courage de l'admettre totalement. Je me sens étranger à cet endroit, comme un intrus dans un monde qui n'est pas le mien.
— Tu sors où avec tes amies habituellement ? poursuit-elle, tentant de briser le silence.
Je grimace, légèrement gênée par la question. Ma vie sociale est tellement réduite, tellement différente de celle de la plupart des gens ici.
— Disons que ma seule amie vit en Louisiane...
Je me mords la lèvre, hésitante. Je pourrais lui parler de Jaxon, mais cela semble tellement inapproprié ici, tellement décalé. Mentionner qu'un des plus célèbres chanteurs de métal est un « ami » me paraîtrait presque ridicule. Je me contente donc de détourner la conversation.
— Je... je ne fréquente pas vraiment ce genre de lieux... Ni ce type de musique, répondis-je, en me mordant la lèvre.
Lana me fixe un instant, l'air curieux, puis elle hoche lentement la tête. Elle semble comprendre, mais elle continue malgré tout.
— Et ton amie, tu la vois parfois ? Ça fait loin d'ici, la Louisiane.
Je fronce les sourcils, une légère grimace apparaissant sur mon visage. Loin, oui. Trop loin.
— Pas vraiment, avoué-je, en détournant les yeux. Elle ne sait même pas, pour...
Je fais un geste vague de la main, désignant la canne appuyée contre mon côté. La simple mention de cet objet me tord l'estomac, comme si cela réveillait quelque chose de lourd et de douloureux en moi. Pourquoi est-ce si difficile de mettre des mots là-dessus ?
Lana me regarde, un air de compréhension dans les yeux, mais sans insister. Elle a l'air de percevoir la difficulté derrière mes paroles. Elle sait que ce n'est pas seulement la distance qui me sépare de Savannah, mais bien plus que ça. Elle ne le dit pas, mais je sens qu'elle attend que je sois prête à en parler. Elle sait aussi que le silence, parfois, en dit plus que les mots.
— Ça doit être dur, soupire-t-elle. Mais ça ne veut pas dire que tu dois tout affronter seule, tu sais. Je suis sûr que ça ne changera rien à votre amitié.
Je hoche la tête, un petit sourire faible apparaissant sur mes lèvres. Elle ne comprend pas tout, mais elle fait l'effort d'essayer. C'est déjà beaucoup plus que ce que je pourrais espérer de la part de n'importe qui d'autre.
— En fait, je vous ai menti à vous aussi, avoué-je, la voix presque coupée par l'hésitation. Sur de longs trajets, ou même lors de journées comme celle-ci, je devrais me déplacer en fauteuil roulant. Rester debout me fait un mal de chien.
Je laisse échapper un soupir, comme pour relâcher la pression qui m'oppressait depuis que l'idée d'en parler avait germé dans mon esprit. Mais en prononçant ces mots, un pincement douloureux se fait immédiatement ressentir dans ma hanche. La douleur se diffuse lentement, comme un avertissement silencieux qui confirme tout ce que je viens de dire. Elle me fait grimacer, me forçant à poser ma main contre ma hanche, cherchant inconsciemment un moyen de soulager l'inconfort.
Lana me regarde, les yeux grands ouverts, mais elle ne semble pas choquée. Elle hoche doucement la tête, visiblement plus attentive, comme si elle savait que ce n'était pas une simple déclaration, mais un moment de vulnérabilité qu'elle ne devait pas minimiser. Elle ne dit rien tout de suite, mais ses silences parlent plus que des mots.
Je garde la tête baissée, évitant son regard. C'est étrange de dire ces choses à voix haute. Ça ne rend pas la douleur moins présente, mais d'un autre côté, il y a un soulagement étrange à ne plus cacher la vérité, à l'admettre à quelqu'un d'autre que moi.
— Je pense que tu devrais rentrer, Avery, et c'est la médecin qui parle. Tu as forcé plus que tu ne pouvais. Je t'appelle un taxi, dit-elle en tendant le bras pour interpeller un véhicule.
Je me sens soudainement un peu perdue, mais j'apprécie son attention. L'idée de rentrer chez moi, loin de l'agitation du bar, me soulage, même si le trajet en taxi ne sera pas facile pour moi. La douleur dans ma hanche est encore présente, lancinante, et je sais que je ne tiendrais pas longtemps debout.
Je la remercie intérieurement alors que je m'installe douloureusement à l'arrière de la voiture. Le siège est confortable, mais chaque mouvement me rappelle ma faiblesse. Le trajet me semble interminable, chaque minute m'offrant l'occasion de repenser à ce que j'ai dit à Lana, mais aussi à ce que je n'ai pas encore eu le courage de dire à Savannah.
Le taxi s'arrête lentement devant mon immeuble. Je lui tends un billet avant de descendre et de rejoindre mon hall. Une fois rentrée, je ressens le besoin irrépressible de parler à Savannah. Je cherche notre dernière conversation sur Instagram.
Elle décroche après quelques secondes.
— Hey, Savannah.
Sa tête apparaît à l'écran au moment où je m'allonge douloureusement sur mon canapé-lit.
— Salut Avery, comment tu vas ? Tu sembles un peu fatiguée...
Je serre les dents en sentant la douleur revenir. Je prends une profonde inspiration. Il est temps de lui dire. J'ai besoin qu'elle sache.
— Écoute, il faut que je t'avoue quelque chose. C'est difficile à dire, mais... je dois te dire la vérité.
Je lui raconte tout. Le concert, Crimson Shadow, la réaction de Damian Stones, le fauteuil... et même ma soirée avec le groupe de soutien. Je ne veux plus être seule. Nous continuons à parler durant quelques heures avant de raccrocher. Un sentiment de libération se fit ressentir.
Prince Of Panodyssey Alias Alexandre Leforestier vor 7 Stunden
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