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Moi, les profs et l'école

Moi, les profs et l'école

Veröffentlicht am 23, März, 2024 Aktualisiert am 20, Juli, 2024 Kultur
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Moi, les profs et l'école

Je ne suis plus inscrit dans une école ! Quoi de mieux pour commencer à parler de ce sujet que de dire qu'on n'est plus concerné ? Mais quand j'étais plus jeune que je ne le suis maintenant, j'ai bel et bien été enfermé dans cette prison lugubre que les gens appelle une salle de classe !

Les primaires

Je suis Belge, donc je parlerai en terme de système éducatif belge (ma logique est implacable). Ici, il y a l'école maternelle (de l'âge de deux ans jusqu'à six ans), les six années primaires (de six à douze ans) et les six années de secondaires (de douze à dix-huit). L'objectif des primaires est l'obtention du CEB (Certificat d'Étude de Base).

Et je regrette ces douces années d'insouciance !

J'ai fréquenté trois écoles pendant mes primaires. Rien que ça. J'ai quitté la première entre ma première primaire et ma deuxième, parce que mon grand frère s'était fait harcelé. Cette seconde école communale, nous l'avons quitté en plein milieu de ma quatrième parce que la directrice avait traîté mon petit frère de caractériel (ce qu'il n'est pas) et que ma mère n'est pas du genre à se laisser faire. Et j'ai eu mon CEB dans une dernière école catholique.

Je n'ai jamais vraiment été un élève à problèmes. Ça, c'était le boulot de mon petit frère. Le mien, c'était d'essayer de minimiser ses conneries aux yeux des profs et des surveillantes de la récré.

Malgré tout, j'ai eu mes moments de rires en faisant des blagues à une de mes enseignantes. Elle était assez sympa et tolérante. C'est aussi là que j'ai eu une des pires notes de ma vie : 4/10 en religion.

Pas comme certains qui vont suivre.

Les secondaires

Le CEB en poche, j'ai rejoins une athénée pour continuer ma scolarité. Nouvel objectif : le CE1D (Certificat d'Étude du 1er Degré) à la fin de la deuxième secondaire. J'ai retrouvé là-bas des élèves de ma deuxième école de primaire. Mais si vous pensez que ça a été des retrouvailles chaleureuses, vous vous trompez ! J'étais devenu, merci à une ex-amie, un lâcheur qui les avait abandonné. Et sur les dix classes de première secondaires, il a fallu que je sois dans la même que cette ex-amie.

L'année commençait divinement bien...

Mais j'ai eu deux amis avec qui j'ai passé beaucoup de temps et avec qui j'ai fait beaucoup de blagues ! En secondaire, j'étais un peu moins timide, et je me suis offert la liberté de faire un peu l'idiot. Eh, j'avais treize ans, c'est l'âge !

J'ai même réussi à être délégué de classe, et quand il fallait faire signer l'autorisation de sortir plus tôt à cause d'un prof absent auprès des éducatrices, c'était à moi de le faire. Donc c'était aussi moi qu'on engueulait si je l'oubliais.

C'est aussi à ce moment que j'avais commencé à dessiner. J'aimais bien prendre un crayon et gribouiller sur un coin de ma feuille pendant que le prof parlait. Mon enseignante de néerlandais n'avait pas apprécié que je dessine pendant son cours et m'a dit, je cite : "Elysio, retire tes dessins de ton bureau s'il te plaît.". Si ça n'avait pas été une prof capable de me mettre en retenue, j'aurais répondu "Et s'il ne me plaît pas ?". Mais je tenais à ma liberté, alors je les ai retiré, et je les ai mis sur mes genoux.

Elle ne pouvait rien dire ! J'avais respecté sa consigne ! Les dessins étaient sur mes genoux, plus sur la table ! Et j'ai continué à dessiner ma jolie monstruosité difforme (j'avais pas encore le sens des proportions).

Dans les options disponibles, j'avais pris le néerlandais, et le latin. Et ce dernier choix, je ne sais toujours pas si c'était une bonne ou une mauvaise idée. J'étais assez bon en latin, je comprenais vite et je savais répondre aux questions. Je savais tellement bien répondre que la prof en a eu marre que ce soit toujours moi qui lève la main.

Au bout de quelques semaines, elle a arrêté de m'interroger, mais continuait de poser des questions. En bon élève, je levais toujours la main, mais elle m'ignorait.

Après cinquante minutes le bras en l'air, je peux vous dire que j'avais des courbatures. J'ai fini par en avoir marre, j'ai pris une feuille et j'ai dessiné.

Pépite numéro 1 : Elysio le sorcier

Je me rappelerai toujours de ce jour en cours de sciences. Ce matin-là, j'étais à côté d'un de mes amis, et le professeur rendait les copies du dernier test en biologie. Il a fait le tour de la classe, mais à la fin, une fille n'avait pas reçu sa copie. Le prof a fouillé son sac, son bureau, ses tiroirs, mais ne l'a pas retrouvé. Il s'est excusé et a dit qu'il l'avait peut-être laissée chez lui et qu'il la lui rendrait quand il la trouverait.

Je me suis penché vers mon ami et je lui ai chuchoté d'un air moqueur : "Abracadabra, feuille, réapparais !". Et pile à ce moment, le professeur se redressait avec la page dans la main en disant : "Ah, je l'ai retrouvée !"

Ça été trop pour moi et mon copain. On a explosé de rire en plein cours, et toute la classe s'est tournée vers nous ! Le prof nous a regardé d'un air perplexe, et quand il nous a demandé pourquoi on riait, mon ami lui a tout expliqué.

Heureusement, il a été sympa, donc il ne nous a rien reproché. Il a repris son cours, et m'a même demandé de venir répondre au tableau. Quand je me suis levé et que je suis venu, mon ami a lancé depuis le fond de la classe :

"AU BÛCHER, LE SORCIER !!"

Pépite numéro 2 : L'avis des profs

Ma première secondaire, c'est aussi le moment où ma mère a soupçonné chez moi un TDAH. J'en avais parlé avant, mais voilà un petit rappel.

Le Trouble Déficitaire de l'Attention avec hyperactivité est un trouble qui provoque généralement de l'impulsivité, des problèmes de concentration, et un troisième truc que j'ai oublié. Ouais, j'ai vraiment des problèmes de concentrations...En plus, je suis hyperactif, donc je ne tiens pas en place.

Pour vérifier ses doutes, on a fait un bilan neurologique avec une personne compétente. Cette dernière voulait savoir ce que mes professeurs avaient remarqué et a demandé à trois d'entre eux de bien vouloir compléter un petit questionnaire.

Les trois heureux élus étaient mes professeurs de néerlandais, de français et de géographie. Et ces trois avis montraient un Elysio différent. Pour la première, j'étais un élève sage, délégué exemplaire, studieux et calme. Bref, un petit élève modèle comme on les aime. Je pense qu'elle n'avait pas grillé les dessins sur mes genoux....

Pour la seconde, j'étais un élève normal, pas un génie mais pas nul pour autant, généralement calme, sauf quand je  lançais des blagues débiles en plein cours. Osons le dire, j'étais ordinaire pour elle.

Mais le professeur de géographie n'avait pas du tout le même avis ! C'est plutôt normal, je lui en ai fait voir de toute les couleurs ! Pour lui, j'étais un élève bruyant, bavard, qui intervenait sans cesse en cours, qui ne sortait même pas son classeur et ne travaillait pas. En gros, la petite terreur qu'on a envie d'étrangler.

Ce prof avait un véritable problème : il était trop gentil. Et il en avait un deuxième : son cours était trop simple. Je n'avais pas besoin de travailler, de sortir mon cours et d'écouter, je connaissais déjà ce qu'il enseignait. Au moins, j'apportais de l'animation dans la classe, parce que la plupart des élèves prenaient leur téléphone pour jouer. Je n'exagère rien, ce pauvre professeur n'était vraiment pas respecté !

Une fois, après qu'il ait voulu, pour rire, me voler le clavier Bluetooth qui allait avec ma tablette, je me suis vengé en volant la télécommande du tableau blanc interactif et ses clés de voitures. Il les a cherché un moment, avant de commencer à me soupçonner. Mine de rien, il avait une sacrée patiente et un bon humour. Il a supporté toute mes blagues avec le sourire. Même quand mon ami et moi, on se lançait dans une simulation de combat dans la classe (il voulait devenir cascadeur), il se contentait de dire : "C'était drôle, les garçons. Vous allez vous asseoir ?".

Sans doute le prof le plus sympa que j'ai croisé !

Pépite numéro 3 : L'histoire et le crapaud

J'ai détesté les cours d'histoire ! Premièrement, parce que je n'ai pas de mémoire des dates. Tout rentre par une oreille et ressort par l'autre. Et deuxièmement, parce que je détestais la prof. Dans cette école, les profs d'histoires, c'était une catastrophe ! Moi j'avais la pimprenelle casse-pieds, et mon grand-frère avait eu la vieille sorcière raciste. Je ne rigole pas, elle était vraiment raciste ! Par exemple, quand elle a su qu'on avait de la famille allemande, elle l'a traîté de boche !

Heureusement, elle s'occupait des années supérieures, donc je n'étais pas dans sa classe. Moi, j'étais avec celle qu'on va appeler madame Y (pas X, ça me fait penser à Elon Musk). C'était une blonde grande et mince, qui adorait bien s'habiller. À chaque fois, elle venait avec une tenue toujours plus élégante, plus sexy, plus chère. Ça fait un peu cliché, mais c'est la vérité. Si elle s'habillait aussi bien, c'était pour celui que j'appelle le crapaud verruqueux. Ce n'était pas vraiment un crapaud, vous vous en doutez ! C'était le professeur de mathématiques de deuxième année secondaire, qui donnait cours dans la classe juste en face de la sienne. Ce type avait la réputation de descendre ses élèves en maths, avec des notes minables et en leur aboyant dessus dans un nuage de postillons. Et en effet, on l'entendait depuis le couloir.

Si je l'appelle le crapaud verruqueux, c'est parce qu'il avait une tête de crapaud, la silhouette d'un crapaud (assez trapu et large), avec des cheveux gris foncés et un regard de bouledogue. Ce type-là et madame Y, ils étaient comme, pardonnez-moi l'expression, cul et chemise.

Étant donné que Y avait une autorité pathétique, elle n'hésitait pas à appeler son crapaud d'amour pour lui demander de ramener l'ordre dans sa classe. Une fois, elle devait s'absenter pour je ne sais plus quelle broutille, et a été lui faire les yeux doux une demi-seconde avant qu'il ne débarque dans la classe pour nous surveiller.

Avec sa tête de douanier, je me sentais comme le plus dangereux narcotrafiquant entrain d'essayer de cacher sa came. Je sais qu'il ne faut pas juger les apparences, mais le caractère de ce type était imprimé sur son visage. Et ce n'est pas un compliment dans ce cas-ci. Encore une fois, j'étais avec mon ami le brûleur de sorcier, assis dans le fond de la classe. On pouvait presque entendre les mouches voler. À un moment, il s'est penché vers moi pour me demander si j'avais une cartouche d'encre en réserve.

Il avait à peine chuchoté sa phrase que le crapaud-bouledogne avait tourné sa tête vers nous et lançait d'une voix illégalement puissante et grave : "VOUS DEEEEUUUX DANS LE FOND, ON SE TAAAAAIIT !!!".

On a été à deux doigts d'avoir le même fou rire qu'en sciences. J'ai baissé la tête pour plaquer une main sur ma bouche tellement j'avais envie de rire. Mais je savais que je devais me retenir, sinon soit moi, soit le prof risquait de voler par la fenêtre. Vu mon mètre cinquante et mes quarante-cinq kilos tout mouillé, contre son bon mètre septante-cinq (soixante-quinze si vous êtes français) et son bon cent kilos, je savais déjà qui allait dégager en premier.

Et on était au quatrième étage. Ça m'a aidé à me calmer.

La deuxième fois que je l'ai vu, il était à vingt centimètre de moi. Quand la cloche sonnait la reprise des cours, on devait se mettre en file devant la porte de la classe et attendre la prof. Ce jour-là, Y a décidé de manière tout à fait arbitraire de nous faire attendre dix minutes, le temps de prendre son café bien chaud (ça prend une minute) et de monter quatre étages en talons aiguilles (voilà les neuf minutes manquantes). Comme tout bons ados de cet âge-là, les autres élèves ont commencé à parler alors que les autres cours avaient lieu. Après cinq minutes, la porte de la classe d'en-face s'est ouverte et le crapaud verruqueux a débarqué, furax !

Il s'est planté devant nous, et j'ai regretté de m'être mis à l'avant de la file, et a dit de sa voix délicate et empreinte de bienveillance :

"UN PEU DE SILEEEENCE, LES JEUUNES !!"

C'est terrible à dire, mais quand il hurlait comme ça, j'avais envie de rire. Et là, c'était d'autant plus difficile que j'étais juste devant lui et qu'il le remarquerait forcément.

Il a délaissé ses élèves pour nous surveiller jusqu'à l'arrivée de Y, qui a chaleureusement remercié son crapaud chéri avant de se décider à donner son cours.

 

Ce sont les expériences les plus marquantes que j'ai eue avec mes professeurs durant ma scolarité en école. Maintenant, je n'y suis plus, et c'est pas plus mal : j'ai encore plus de temps pour l'aïkido et pour écrire des histoires !

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Kommentar (5)

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Jackie H vor 7 Monaten

TDAH ? Alors tu es le frère spirituel de ma fille (qui elle aussi a DÉTESTÉ l'école tout du long, mis à part ses études supérieures en infographie 🙂)

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Elysio Anemo vor 7 Monaten

C'est difficile pour un TDAH de devoir rester six à huit heures sur sa chaise sans bouger. Je comprends qu'elle ait détesté !

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