Au sein de l’immensité céleste, les premières étoiles géantes jaillissent. Baignées d’un halo de lumière éclatante, elles réchauffent les astres naissants qui gravitent autour d’elles. Cette énergie qu’elles déploient les consume. Elles se contractent et s’étirent, absorbées par le poids de leur propre gravité.

Nunael observe les derniers instants de ces boules de lumières qui offrent un dernier spectacle de couleurs et de lumière avant de se disloquer dans une ultime implosion. Leur héritage, un souffle de vie cosmique, s’éparpille dans le vide, semant les graines des mondes à venir.

Dans le sillage des géantes, Nunael porte son regard sur les étoiles naines. Leurs lumières douces et constantes offrent un havre pour les planètes en quête d’équilibre. Petit à petit, Les astres se regroupent et forment des galaxies. Nunael admire cette danse qui s’organise.

Pour donner un peu de rythme à cette harmonie céleste, Nunael se consacre à la conception de comètes. Ornées de leurs queues étincelantes, elles serpentent à travers l’univers, portant en elles les germes de la vie.

Là où résidaient autrefois les étoiles géantes, Nunael découvre d’immenses trous noirs. Elle s’approche. Ces puits absorbent tout : la lumière, les astres, la matière même. Elle pénètre dans le cœur de l’un d’eux, le traverse. La voilà de l’autre côté. Ce qu’elle découvre la déconcerte : des étoiles, des planètes, mais rien de ce qu’elle a pu créer. Elle préfère ne pas insister et revenir dans son propre univers.

Elle contemple son œuvre. Bientôt, elle atteindra la perfection, ce qu’elle appelle son alpha, mais, bien que touchée par la beauté de ce spectacle, une lassitude s’installe. Ce monde d’astres et de vide lui paraît soudainement incomplet. Elle aspire à une présence plus concrète, plus vibrante.

— J’ai besoin de vie, se dit-elle, son esprit enflammé par la vision d’un cosmos où non seulement les étoiles dansent, mais où la vie elle-même joue la symphonie la plus complexe et la plus magnifique de toutes.