Journal intime J-23 : L’épreuve des grenouilles aux portes d’Orlath.

Coucou mes petits curieux,

Aujourd’hui, je vous écris avec un bon chocolat chaud et une ambiance tamisée…

Vous êtes prêts ? Accrochez-vous, car ce passage va vous donner des frissons…

Après avoir changé de route sur les indications de Yvan et Arthur, nous avons suivi un sentier plus discret menant au fameux chemin des grenouilles.

sir le chemin je repensais à ce qu’Arthur nous avait dit plus tôt, à travers la communication magique de la montre de Romane, il avait répondu :

« Disons que c’est un piège… vivant. Ceux qui ne savent pas résoudre l’énigme restent bloqués dans une illusion sans fin. »

Super rassurant.

Le sentier des grenouilles était plus mystérieux que prévu. En avançant, nous sentions le sol devenir plus spongieux sous nos pas, et une brume épaisse s’élevait tout autour de nous.

Le paysage se transformait à chaque mouvement, créant un véritable labyrinthe visuel.

Puis, d’un coup, des centaines de grenouilles apparurent, perchées sur des pierres qui flottaient sur une eau sombre. Elles étaient de toutes les tailles et couleurs : certaines étaient grosses et vert émeraude, d’autres minuscules et d’un bleu brillant.

“C’est… étrange,” murmurai-je.

Avant que Tim ou Romane ne puissent répondre, un coassement synchronisé résonna. L’eau ondula, et nous réalisâmes que nous étions entourés.

Puis une voix grave et ancienne s’éleva, comme si la terre elle-même parlait :

« Retrouverez-vous le Chant Perdu du Temple d’Orlath ? »

Un frisson me parcourut.

“Le quoi ?” demandai-je.

Romane et Valériane échangèrent un regard inquiet.

“C’est une chanson ancienne, liée au Temple d’Orlath,” expliqua Romane. “Un chant sacré, qui était chanté lors des cérémonies par les druides et les mages. Mais… personne ne le connaît en entier aujourd’hui.”

“Ce n’est pas bon signe,” grogna Tim.

Une première grenouille coassa un mot. Puis une deuxième, une troisième… jusqu’à ce que toutes chantonnent une syllabe différente.

“Elles nous donnent le chant en morceaux !” compris-je soudain.

“Il faut le reconstituer,” ajouta Valériane.

“Et si on se trompe ?” demandai-je, sentant la pression monter.

À cette question, la brume autour de nous se mit à tourbillonner, et la voix résonna à nouveau :

« Pour chaque erreur, l’eau montera. Trois erreurs… et vous serez piégés ici à jamais. »

“Génial, vraiment génial,” soufflai-je en croisant les bras.

Tout le monde se concentra sur les grenouilles, essayant d’assembler leurs mots pour former le chant.

“Il y a un ordre,” dit Romane. “Certaines grenouilles répètent une note… et d’autres ne chantent qu’une fois. Elles nous testent.”

Tim fronça les sourcils. “D’accord, mais qu’est-ce qu’on doit répondre ?”

Madame Olyse prit une inspiration. “Nous devons retrouver le titre du chant. Mais lequel… ?”

Tous réfléchissaient, mais moi, j’avais une idée.

“Je ne connais pas ce chant,” dis-je doucement, “mais j’ai l’habitude d’analyser les structures de phrases et de sons. Peut-être qu’on peut assembler les morceaux en écoutant les répétitions.”

Les autres me regardèrent, intrigués.

“Si certaines syllabes reviennent, c’est que ce sont des refrains ou des rimes,” continuai-je. “Si on élimine les répétitions inutiles, ça nous donnera peut-être un indice sur le titre.”

Romane eut une illumination.

“Oui ! Il faut chercher une suite logique !”

Nous nous concentrâmes tous sur les grenouilles, répétant doucement les syllabes qu’elles chantaient.

“Vive…” chuchota Valériane.

“Or…lath…” ajouta Romane.

“Où… les… royaumes…” compléta Tim.

Puis un déclic se fit dans l’esprit de Valériane.

“C’est ça ! Vive Orlath, où les royaumes sont protégés par les druides et les mages !”

Nous prîmes une grande inspiration et récitâmes le titre ensemble.

Un silence absolu s’installa. Puis…

Les grenouilles chantèrent à l’unisson, formant une mélodie mystique qui vibrait dans l’air.

L’eau commença à se retirer, les brumes se dissipèrent, et le chemin s’ouvrit devant nous.

Nous nous regardâmes, soulagés mais encore sous le choc.

“Bien joué,” souffla Tim en me donnant un léger coup d’épaule.

“Juste une question d’observation,” répondis-je avec un sourire nerveux.

Madame Olyse pointa l’entrée du Temple d’Orlath, qui se dressait désormais devant nous, ses statues de mages et de druides nous fixant.

“Il est temps d’y entrer,” dit-elle.

Nous échangions un dernier regard, puis nous franchîmes la porte, prêts à affronter Marcus… et ce qu’il préparait à l’intérieur.

Et voilà mes petits curieux ! Alors, vous auriez réussi cette épreuve ou vous auriez fini les pieds dans l’eau ?

La suite au chapitre 24… et croyez-moi, les ennuis ne font que commencer !