Considéré comme de bonne famille Philippe en avait hérité les privilèges.

Mais que désignait exactement une « bonne famille » :
- Naître de parents considérés ? ✅
- Avoir bien été élevé par lesdits parents considérés ? 🆘
- Rester poli en toute circonstance ? ⚠️
- Ou disposer par l’intermédiaire de la famille en question, un minimum d’argent ? 💯

Là-dessus greffez dès l’école primaire les interactions avec des chenapans hors pair et vous obtiendrez le parcours chaotique de Philippe.

D’où le recours aux fameux « privilèges » :

grâce au holding familial il avait pu intégrer leur groupe de presse suite à un apprentissage dispensé par le service concerné.
Il s’était alors passionné pour les machines de l’imprimerie se métamorphosant en expert.
On lui avait même décerné - avec l’impression de créer une anomalie - le prix du Meilleur Ouvrier 1964.

Sur sa lancée il avait pu pistonner Eugène.
Ce dernier avait un coup de crayon avec un stock de vannes dont la moitié sans doute piquée à Cat : excellente combinaison pour devenir « la patte » du Cygne Libéré, journal présentant ses enquêtes sur fond de satire.

Le sujet de sa première chronique avait été consacré à Dior avec la collection du couturier en vogue à l’époque :

À travers le succès de sa rubrique Eugène avait entraîné le journal et la dynastie des Kaledler dans son ascension.
Tant de liens avaient été créés entre eux que Phil n’avait pas compris la fuite d’Eugène ni sa métamorphose en clochard. Il aurait eu tellement besoin de son soutien suite à l’accident de la presse rotative qui lui avait fait perdre l’usage de sa main gauche. 

Bien que Marcel n’ait cessé de les bassiner avec la prétendue responsabilité d’Eugène dans ce fiasco, Phil n’y croyait pas.
On ne pouvait pas faire porter le chapeau à quelqu’un sous prétexte qu’il vous avait abandonné.

Photo de couverture et illustration : Chantal Perrin Verdier