Histoire du Japon : la période d’Edo
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Histoire du Japon : la période d’Edo
L'époque Edo commence alors que le Japon est enfin unifié après un siècle de guerres intestines. Cette réunification, on la doit à Ieyasu Tokugawa qui est alors shogun et règne en maître sur le Japon. L’empereur, lui, n’est plus qu’un emblème spirituel. Pour réorganiser ce pays encore fragile, les Tokugawa vont le réformer en profondeur.
Edo, nouvelle capitale du Japon
Le clan Tokugawa commence par diviser le pays en fiefs qu’ils placent sous la direction de daimyo, des seigneurs locaux. Pour s’assurer la fidélité de ces derniers, le shogun, chef militaire et dirigeant effectif, met en place un système de résidence alternée : les daimyo devront séjourner une année sur deux dans la nouvelle capitale et leur famille y habitera en continu. Pour mettre en pratique ce système, c’est le village d’Edo qui est choisi. Encore modeste à cette époque, cette nouvelle capitale deviendra la ville de Tokyo que l’on connaît aujourd’hui.
Les marchands et artisans ne s’y trompent pas : si les chefs locaux et leur famille doivent séjourner à Edo, il y aura de bonnes affaires à réaliser. Cet engouement fera rapidement de la capitale japonaise l’une des villes les plus peuplée du monde à cette période.
La société japonaise est alors basée sur le shi-nō-kō-shō, un système hiérarchique inspiré du confucianisme qui valorise dans l’ordre :
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la classe des guerriers-administrateurs (appelés samurai)
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les paysans qui nourrissent le pays
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les artisans qui créent de la valeur
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les marchands qui s’enrichissent.
Ce système se veut rigide et empêche ainsi les paysans de posséder des armes ce qui réduit le risque de révoltes. Du côté de la classe guerrière, ceux qui se sont illustrés au combat doivent troquer le sabre contre le kimono d'apparat puisque le pays est désormais en paix.
La méfiance envers les étrangers
La seule ombre au tableau est celle des Chrétiens arrivés au Japon en 1549. Ils débarquent par le sud du pays, à Nagasaki et commencent à évangéliser les habitants. Les autorités japonaises laissent faire, trop heureuses de voir arriver avec eux des marchands d’armes européennes. Dans la culture japonaise, les religions ne sont pas exclusives et les seigneurs ne voyaient pas de mal à se convertir si cela leur permettait d’avoir de meilleures relations commerciales.
La situation commença à poser problème lorsque les Chrétiens commencèrent à dénigrer le bouddhisme et à enseigner que seule leur foi était vraie. En 1587, l'archipel comptait environ 200’000 convertis et les alliances religieuses commencèrent à inquiéter le Shogun. Il publia donc un décret pour expulser les missionnaires. Si certains partirent, les Jésuites restèrent et se firent simplement plus discrets. Mais les Franciscains, arrivés plus récemment, ne se méfièrent pas et continuèrent à prêcher ouvertement. La situation empira jusqu’en 1614 lorsque Ieyasu Tokugawa ordonna le renvoi de tous les Chrétiens et l’interdiction pour les Japonais convertis de conserver leur foi. Une véritable chasse aux sorcières commença alors. Cette période sombre est très bien retranscrite dans le film “Silence “ de Martin Scorsese.
Petit à petit, le Japon repousse tous les étrangers jusqu’à mettre en place la politique du sakoku en 1650 : l’isolement presque complet du pays. Le seul point d’accès pour les Européens est alors l’île de Dejima et seuls les Hollandais y sont acceptés. Les Japonais n’ont quant à eux pas le droit de quitter le pays.
Les conséquences de la politique isolationniste
Pendant deux siècles, le pays se ferme donc au reste du monde, ne gardant qu’un lien très restreint avec l’extérieur. Pour les Japonais, cette période est synonyme de paix sociale. Les luttes de pouvoir appartiennent définitivement au passé, le système rigide mis en place prévient toute révolte et l’art japonais fleurit, notamment le théâtre kabuki et le style de peinture ukiyo-e. La célèbre grande vague de Kanazawa date par exemple de cette période.
Certains érudits japonais se retrouvent à Dejima, l’unique port ouvert aux Européens, pour y étudier les livres importés. C’est ce que le Japon appelle alors “les études étrangères”. Malgré cela, le pays prend un retard technologique considérable sur le reste du monde. Mais confortablement installés dans leur isolement, les dirigeants ne s’en rendent pas vraiment compte.
C’est en 1853 que l’amiral Perry jette l’ancre à Edo avec des navires de guerre ultra modernes. Il apporte avec lui une lettre du président des États-Unis qui demande l’établissement de relations diplomatiques et l’ouverture du pays. Si le Japon refuse, Perry utilisera ses canons.
Cet ultimatum crée deux groupes parmi les dirigeants japonais : les conservateurs qui souhaitent garder les frontières fermées et ceux qui craignent la puissance militaire étrangère et préfèrent céder. Finalement, le shogun accepte de signer le traité. L’empereur, qui n’avait qu’un rôle religieux, s’empare de l’occasion pour se déclarer défavorable à cette réouverture et rallier des clans à son point de vue.
Des querelles intestines reprennent allant des assassinats aux véritables batailles. Les fiefs de Chōshū, Satsuma et Tosa préparent un coup d'État pour renverser le pouvoir militaire et remettre l’empereur à la tête du Japon. En 1868, victorieux, ils proclament la fin du régime militaire et le retour à la monarchie sous le règne de l’empereur Mutsuhito. Yoshinobu Tokugawa, 15e et dernier chef militaire est forcé d’abdiquer. Commence alors au Japon la Restauration Meiji.
L’ère Meiji s’inscrira dans l’histoire japonaise comme un bond vers la modernité. Tout est revu, de la division du territoire à sa gestion en passant par le système politique. Le Japon est bien décidé à rattraper son retard sur l’Occident.
Stéphane Hoegel vor 3 Jahren
Merci pour cet article très intéressant ! Un excellent roman que je recommande vivement à tous ceux qui voudraient se plonger dans la période durant laquelle seuls les Hollandais avaient un accès, très restreint, au Japon par l'île de Dejima, et qui est absolument passionnant d'érudition : "Les Mille Automnes de Jacob de Zoet", de David Mitchell.