La légende du casse-noisette, par Jean-Christophe Mojard

Casse-Noisette

Un soir, sous le sapin scintillant de l’hiver,

Clara se voit offrir un soldat tout de bois.

C’est un casse-noisette, au regard qui flamboie

Lorsque minuit résonne en son propre univers.

Il menait ses batailles, sans jamais triompher,

Mais l’aide de Clara lui donna la victoire

Sur le Roi des Souris, cet immonde barbare,

Rompant ainsi le sort et brisant son effet.

Le soldat était prince au royaume des fées,

Comme celle des fleurs aux corolles sucrées

Ou celle des dragées et autres gourmandises.

Mais alors que leurs bouches allèrent à se toucher,

Le prince disparut et Clara s’éveillait

Avec au bord des lèvres un goût de friandises.

La légende du Casse-Noisette, par Juliette Norel

Dans la majestueuse ville de Vienne, la resplendissante capitale de l'Empire autrichien, l'hiver avait enveloppé la cité d'un manteau de neige étincelante. Les flocons tombaient doucement, tourbillonnant dans l'air glacial et recouvrant les rues pavées d'une délicate ouate blanche. Les bâtiments baroques, avec leurs façades élégantes et leurs colonnes imposantes, semblaient encore plus majestueux sous ce voile neigeux. 

Les marchés de Noël saupoudraient une touche de magie et de chaleur intime à l'atmosphère hivernale. Sur la place de la cathédrale Saint-Étienne, les échoppes en bois étaient décorées de guirlandes lumineuses et de couronnes de sapin. L'air fleurait bon l'odeur alléchante des marrons grillés et du vin chaud épicé, réchauffant les cœurs et les corps des Viennois et des visiteurs venus profiter des festivités. 

La famille Stahlbaum, résidant dans un manoir élégant, se préparait à célébrer Noël. L'intérieur de la maison était un véritable enchantement. Les bougies scintillaient sur les branches du gigantesque sapin, illuminant les ornements colorés et les guirlandes étincelantes. L'odeur des biscuits à la cannelle et du pain d'épices fraîchement cuits flottait dans l'air, se mêlant aux notes mélodieuses des musiciens jouant des airs de Mozart et Beethoven. 

Les invités, vêtus de leurs habits de fête, riaient et conversaient joyeusement, ajoutant à l'effervescence de la soirée. Les enfants, les yeux pétillants d'excitation, couraient autour du sapin, impatients de découvrir les cadeaux disposés à ses pieds. Clara, la fille cadette de la famille, était particulièrement fascinée par un cadeau très symbolique offert par son parrain, le mystérieux et inventif Drosselmeyer : un casse-noisette en bois, magnifiquement sculpté en forme de soldat, avec une mâchoire articulée prête à casser des coques. 

Ce jouet, bien plus qu'un simple objet de bois, semblait imprégné d'un mysticisme captivant qui enflammait l'imagination de Clara. 

La nuit tombée, après une soirée de jeux et de danses, elle ne pouvait détacher ses pensées de son nouveau casse-noisette. Alors que tout le monde dormait paisiblement, elle descendit dans le salon pour jeter un dernier coup d'œil à son précieux jouet. Soudain, quand l’horloge sonna à minuit pile, un sortilège étrange recouvrit la pièce d’une féérie. Une aura mystique enveloppa le salon, transformant les meubles qui grandirent devant les yeux ébahis de Clara. Le sapin scintilla de mille lumières enchanteresses, projetant des reflets dorés et argentés sur les murs. Dans cette atmosphère ensorcelante, le casse-noisette prit vie sous les yeux émerveillés de Clara, qui observait, bouche bée, les objets s'animer devant elle. 

Soudain, une armée de rongeurs, dirigée par le sinistre Roi des souris, surgit de l'obscurité et attaqua les jouets. Le casse-noisette, devenu un courageux chef de guerre, mena ses soldats en défense contre cette improbable armée. Clara, avec son grand cœur, ne put rester spectatrice et décida de venir en aide au casse-noisette. Elle lança une chaussure au Roi des souris, perturbant ainsi son attaque. 

Grâce au courage de Clara, le casse-noisette réussit à vaincre le Roi et son armée. En signe de gratitude, le valeureux soldat de bois se transforma, devant la fillette pétrifiée de surprise, en un magnifique prince et l'entraina dans un voyage enchanteur à travers des mondes plus féeriques les uns que les autres. 

Ils traversèrent des forêts enneigées, des royaumes de bonbons et de sucreries, et assistèrent à des danses merveilleuses exécutées par des fées, des flocons de neige, et des fleurs envoûtantes.  Clara se sentit transportée au cœur d’un rêve éveillé, qu’elle aurait aimé pour toujours habiter. Mais au petit matin, elle se réveilla en sursaut dans son propre lit. Alors que les premiers rayons du soleil pénétraient dans la chambre, elle se demanda si tout cela n'avait été qu'un rêve et se précipita pour observer sa figurine. Elle y remarqua une petite éraflure sur son uniforme, qui n'était pas là auparavant. En vestige cicatriciel de la bataille qui avait fait rage cette nuit. 

Elle se souvint alors des histoires que son parrain Drosselmeyer lui avait racontées au sujet de ces figurines, symboles de protection et de courage, destinées à éloigner les mauvais esprits et à veiller sur ceux qui en avaient besoin. Elle serra la sienne dans ses bras et se rendormit en petite fille qu’elle sut toujours rester, son cœur à jamais empli de la magie de l’enfance. 

(image réalisée avec l'aide de Copilot Pro et retravaillée avec Canva)