Jour 13 : Un Chant de Noël de Charles Dickens
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Jour 13 : Un Chant de Noël de Charles Dickens
Un chant de Noël de Charles Dickens, par Jean-Christophe Mojard
Rédemption
Scrooge était si avare et son cœur si glacé
Qu’il rejetait la joie, la chaleur de l’amour,
Allant jusqu’au refus d’apporter un secours
Au plus nécessiteux par soins ou charité.
Mais par une nuit froide, propice aux fantômes,
Ce fut son associé, récemment disparu,
Qui vint le prévenir des risques encourus
À poursuivre sa vie trop éloignée des psaumes.
Il mena avec lui trois autres apparitions,
Les Noëls du passé, son enfance esseulée,
Le Noël du présent, triste et abandonné
Le Noël à venir, seul, sans absolution.
Ce fut alors pour Scrooge une révélation :
Les hommes sont semblables à pourrir sous la tombe,
Qu’importe la valeur du cercueil que l’on plombe.
Son avenir changea, riche de dévotions,
Il eut ainsi à vivre, au milieu de ses pairs,
De bien nombreux Noëls, lui qui devait mourir.
Puis, quand il s’éteignit, ce fut dans un sourire,
Heureux, accompagné au-devant du Saint-Père.
Un chant de Noël de Charles Dickens, par Juliette Norel
La Rédemption de Scrooge
Dans les rues glaciales de Londres, au temps où les lampadaires à gaz projetaient des halos dorés à travers les brumes créant des ombres dansantes sur les murs de briques rouges, l'hiver enveloppait la ville d'un voile mystique. L'air froid mordait la peau, laissant une fine buée s'échapper des lèvres des passants emmitouflés sous leurs écharpes de laine. Les calèches cliquetaient sur les pavés inégaux, et les sabots des chevaux résonnaient comme un écho lointain dans la nuit qui tombait précocement.
Les effluves du pain chaud et des marrons grillés s'échappaient des étals des vendeurs ambulants, se mêlant au parfum épicé du vin chaud que l'on sirotait pour se réchauffer et les vitrines des boutiques étaient ornées de guirlandes et de rubans, scintillant malgré le satin de givre qui les recouvrait.
C'est dans ce décor à la fois enchanteur et austère que vivait un homme nommé Ebenezer Scrooge. Retranché derrière les volets clos de sa sombre demeure, il dédaignait les chants mélodieux des chœurs d'enfants qui résonnaient au coin des rues. Le crépitement des feux de cheminée, la douceur des lumières de Noël, les rires joyeux des familles réunies—tout cela ne pénétrait pas la carapace de froideur qui verrouillait son cœur.
Le vent sifflait entre les ruelles étroites, faisant frissonner les passants, mais Scrooge ne semblait pas ressentir le froid. Ses pas, fermes et décidés, résonnaient sur les pavés givrés alors qu'il fendait la foule sans un regard. Les couleurs chatoyantes des décorations, les arômes enivrants des pâtisseries, la chaleur humaine qui se dégageait des marchés de Noël ne faisaient que renforcer son indifférence.
Les enfants l'observaient avec une curiosité mêlée de crainte, chuchotant des histoires à son sujet. On disait que son regard était aussi perçant que la lame d'un couteau, et que son sourire n'avait jamais fleuri. Les mendiants n'osaient pas tendre la main sur son passage, sachant pertinemment qu'aucune pièce ne tomberait dans leur sébile.
Dans son bureau austère, éclairé seulement par la flamme vacillante d'une chandelle, Scrooge comptait et recomptait ses pièces d'or, insensible au monde extérieur.
Le brouillard s'épaississait, enveloppant la ville d'un linceul cotonneux, étouffant les bruits et voilant les lumières. Pourtant, quelque part dans cette obscurité, une étincelle d'espoir persistait, prête à illuminer même le cœur le plus endurci. Mais Ebenezer Scrooge, cadenassé dans sa solitude, était encore sourd aux appels de la magie de Noël qui s'emparait de Londres en cette saison.
La veille de Noël, alors que la nuit enveloppait la ville dans un voile d'étoiles glacées, Scrooge reçut une visite inattendue et fantasmagorique. Le fantôme de Jacob Marley, son ancien associé, apparut enchaîné et tourmenté par les regrets de sa vie passée. Les chaînes rouillées cliquetaient dans l'obscurité, et l'air glacé portait les murmures de ses tourments éternels. Marley avertit Scrooge qu'il serait visité par trois esprits cette nuit-là, et que cette épreuve serait sa dernière chance de rédemption.
Le premier esprit, l'Esprit des Noëls Passés, emmena Scrooge dans les méandres de ses souvenirs oubliés. Ils traversèrent les brumes du temps pour revivre les Noëls de son enfance, où les rires cristallins et les lueurs des bougies réchauffaient encore son jeune cœur. Les senteurs de pin et de cannelle flottaient dans l'air, et les chansons joyeuses résonnaient dans chaque coin. Scrooge, empli de nostalgie et de regret, sentit une larme couler sur sa joue ridée, éveillant en lui un écho d'une innocence perdue.
Le deuxième esprit, l'Esprit des Noëls Présents, apparut dans une explosion de lumière et de couleurs, portant une couronne de houx et un manteau brodé d'étoiles. Il montra à Scrooge les joies et les peines des familles de Londres, plongeant dans les foyers où régnait une chaleur humaine malgré la pauvreté. Chez les Cratchit, il vit des sourires sincères malgré les modestes moyens, et le petit Tim, fragile mais rayonnant d'amour et d'espoir, illuminer la pièce par sa simple présence. Touché par cette vision de résilience et de bonheur simple, Scrooge commença à comprendre l’inestimable valeur de la compassion et de l'entraide.
Enfin, le troisième esprit, l'Esprit des Noëls Futurs, apparut drapé d'un manteau noir, son visage dissimulé sous une large capuche, et mena Scrooge à travers un paysage de cauchemar. La vision d'un cimetière abandonné, où une tombe solitaire portait son propre nom, fit frissonner Scrooge de terreur. Le silence oppressant et le froid mordant renforçaient la sombre réalité de ce qui l'attendait s'il ne changeait pas : une mort solitaire et oubliée, sans amour ni remords. Effrayé par cette perspective, Scrooge supplia pour une seconde chance, promettant de transformer sa vie et de devenir un homme meilleur.
Le matin de Noël, Ebenezer Scrooge se réveilla avec un cœur neuf, battant d'une joie et d'une générosité retrouvées. Il ouvrit ses fenêtres et laissa entrer la lumière éclatante du matin, offrant des sourires et des mots doux à chaque passant. Il commença par aider les Cratchit, veillant à ce que le petit Tim reçoive les soins nécessaires pour retrouver la santé. Scrooge partagea sa richesse avec les moins fortunés, répandant l'esprit de Noël dans chaque rue sombre et froide de Londres. Les habitants, émerveillés par cette transformation miraculeuse, l'accueillirent dans leur famille de coeur avec gratitude.
Ainsi, la légende de la rédemption de Scrooge devint une histoire de Noël intemporelle, rappelant à chacun que la véritable magie de Noël réside dans l'amour, la générosité et la capacité de chacun à changer et à véhiculer la lumière autour de soi.
(image réalisée avec Copilot Pro et retravaillée avec Canva)