Chapitre 2 : En mission pour Merlin
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Chapitre 2 : En mission pour Merlin
Astréla n’ose jamais exprimer, à voix haute, ses sentiments, car elle a décidé il y a longtemps que rien ne devait ternir l’éclat du sourire qu’elle renvoie aux autres. Alors, elle poursuit son chemin parmi le peuple magique, avec grâce et discrétion. Chaque jour, elle s’efforce d’apporter un peu de lumière et de bonheur à son entourage, même si cela signifie cacher à tous ses propres tourments. Parfois, Merlin, le magicien vénéré par elle et tant d’autres, lui confie de petites missions : cueillir le gui pour les potions ou récolter les perles de rosée éclairées par les rayons de lune nouvelle pour les élixirs. Notre gentille lutine s’acquitte de ces tâches avec plaisir, honorée et fière de la confiance que Merlin lui accorde. Elle parcourt la forêt avec légèreté, ses petits pieds touchant à peine le sol, chacun de ses gestes empreints de douceur et de délicatesse.
Une nuit de lune rousse, à la veille du solstice d’été, Astréla doit quitter sa contrée sécurisante et s’aventurer en territoire inconnu, à la lisière du monde des Hommes, en quête de queues de salamandres tombées au crépuscule précédent. Inhabituée à quitter sa forêt enchantée, elle tremble, sursaute à chaque frémissement du vent dans les branches ou à chaque craquement d’une brindille sous ses pas hésitants.
Alors qu’elle avance, le cœur battant, chaque ombre semble prendre vie, chaque bruit se transforme en menace. Les arbres, si familiers dans sa clairière, deviennent des sentinelles silencieuses et imposantes. Astréla sent l’humidité de la nuit imprégner sa peau. Le parfum des fougères et des champignons sauvages emplir l’air.
À mesure qu’elle s’approche de la lisière, la lumière de la lune semble s’estomper, remplacée par une obscurité profonde et mystérieuse. Les lucioles dansent autour d’elle, leurs lueurs vacillantes créant des motifs éphémères sur le sol de la forêt. Astréla se rappelle les histoires de son enfance, de créatures invisibles et de mystères insondables, et se demande si elle est prête à affronter ces légendes.
Pourtant, elle avance, guidée par sa détermination et la volonté, farouche, d’accomplir avec brio la mission que lui a confiée Merlin. Malgré la peur, elle trouve du courage dans la beauté et la magie qui l’entourent. Sur sa route, elle affronte, tour à tour, un chemin envahi par des ronces animées qui tentent de la retenir, comme si la forêt elle-même voulait la garder en sécurité et qu’elle rebrousse chemin. Ici, un ruisseau à traverser, où les pierres semblent glissantes et traîtresses, et où elle doit faire appel à sa magie pour invoquer des nénuphars solides pour la soutenir.
Plus loin, une clairière enchantée, où des esprits de la forêt la testent avec des énigmes et des illusions, pour sonder la pureté de cœur et la justesse de sa mission. Des feux follets espiègles qui cherchent à la détourner de son chemin, rendant sa route encore plus incertaine. C’est ainsi que commence l’aventure d’Astréla, lutine courageuse et maline, prête à braver l’inconnu pour rendre fier l’Enchanteur.
En suivant ses pas, nous découvrons les secrets et les merveilles du pays de Brocéliande, ce lieu où la magie est une réalité palpable pour ceux qui savent encore rêver. Les sentiers qu’elle emprunte sont bordés de fougères luminescentes et de champignons phosphorescents. Les arbres, anciens et sages, murmurent des encouragements à mesure qu’elle avance, et les étoiles au-dessus lui servent de guide, éclairant son chemin de leur douce lumière. Astréla sait que cette quête est cruciale, non seulement pour prouver sa valeur, mais aussi pour renforcer son lien avec le monde magique qu’elle chérit tant. Chaque pas la rapproche un peu plus de sa destinée, et chaque défi surmonté lui rappelle la force et le courage qu’elle possède en son for intérieur.
Merlin avait insisté avec une ferveur particulière sur l’importance de l’heure de la récolte : minuit précise. À cette heure ensorcelée, où les mondes se touchent et où les frontières entre visible et invisible se floutent à se confondre, la fraîcheur de la poudre extraite garantit la pureté de la potion destinée à guérir le saule pleureur malade. La poussière de queues de salamandres, imprégnée de magie lunaire, est l’ultime ingrédient manquant, et Merlin compte sur elle.
Soucieuse de plaire à son mentor et héros de toujours, notre lutine, frissonnante sous la fraîcheur nocturne, se hâte à travers la forêt enchantée. Ses yeux scrutent attentivement le sol pour éviter les racines traîtresses dissimulées sous le tapis de feuilles dorées. Elle traverse le sentier menant aux marécages, sans prêter attention aux repères jalonnant son chemin : là, un croisement en étoile ; ici, un chêne majestueux ; à droite, un ruisseau gracile, et plus loin, un tronc centenaire en forme d’arche, gardien silencieux de ce royaume mystique.
Sous la lune ocre, qui semblait la fixer avec malice, Astréla s’enfonce de plus en plus dans la zone marécageuse, cherchant les minuscules lambeaux brillants qui nécessitent sa présence en ce lieu désolé et humide. Ces fragments de poussière, tels des poignards miniatures en argent massif et aux mirifiques vertus, scintillaient discrètement sur le sol.
Son sac en toile de jute se remplit progressivement de ce précieux butin, et notre petite créature rêve déjà du confort de sa maison-champignon. Elle se voyait déjà réchauffée par une tisane de trèfle rouge, à la lueur vacillante d’une lanterne, une couverture en feuilles tissées sur les genoux, lorsque soudain, un bruit insolite interrompt ses divagations.
Elle croit d’abord entendre la complainte du vent s’engouffrant dans les roseaux ou les ravins un peu plus loin. Mais en tendant l’oreille, elle distingue une sorte de litanie. Sur la pointe des pieds, elle s’approche de l’endroit d’où émane ce son étrange. C’est alors qu’elle aperçoit, au pied d’un aulne séculaire, une ombre agitée de soubresauts.
Un instant, Astréla craint d’être en présence d’un de ces esprits maléfiques qui hantent parfois les abords des villages humains. Mais une intuition, quelque chose au-delà de la peur, lui intime de se rapprocher encore un peu plus.
image réalisée avec Seelab et retravaillée avec Canva
La suite demain!