Maud Caillaux, lâcher son job pour créer un néo-banque verte
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Maud Caillaux, lâcher son job pour créer un néo-banque verte
La situation est catastrophique, mais on peut agir et changer les choses rapidement grâce à la banque et la finance
Maud Caillaux, cofondatrice de la néo-banque française verte Green Got et fraîchement mise en lumière par le magazine Forbes dans son classement 30 Under 30, nous explique comment son entourage et sa passion pour les podcasts ont fait murir sa vision des choses sur l'écologie et ont alimenté son projet professionnel.
D'un parcours diversifié à une prise de conscience centrée sur l'urgence climatique
Maud, 26 ans, est issue d'un parcours en école de commerce complété par des expériences en entreprises au sein de maisons de luxe telles que Berluti et Dior où elle travaille avec les équipes marketing. Elle intègre ensuite une startup de « robot-mannequin », puis, sur opportunité, elle décide de partir à New York dans le monde de la banque et revient finalement s'installer à Paris quelques mois plus tard.
A l'issue d'un événement familial difficile, Maud « remet tout en perspective, ressent le besoin de vivre, de respirer ». Elle s'intéresse de plus en plus à la crise écologique : discussions avec des amis, nouvelles rencontres, etc. Elle voit également l'impact du changement climatique en Bourgogne, sa région natale, « une région d'habitude si riche et si verte, qui est aujourd'hui envahie par la sécheresse durant plusieurs mois chaque année. »
Le monde de la banque, cheval de bataille d'une équipe engagée pour la planète
Grande fan de l'écoute de podcasts, qui lui permettent d'apprendre des choses passionnantes avec beaucoup de flexibilité, elle découvre ainsi les contenus d'Aurélien Barrau qui présente des chiffres alarmants sur la variation de la température mondiale. Elle commence alors à regarder de plus près tous les enjeux climatiques et comprend rapidement que le plus gros levier pour agir est le secteur bancaire : « l'argent est le nerf de la guerre ».
En effet, l’empreinte carbone des banques françaises est colossale. Dans son rapport de 2019, Oxfam France souligne qu'elle « représente plus de quatre fois les émissions de gaz à effet de serre de la France entière ».
Comment cela s'explique ? Les banques françaises « traditionnelles » utilisent l'argent placé par leurs clients pour financer entre autres des industries fossiles comme le charbon, le pétrole ou le gaz. Ces acteurs financiers se rendent alors « responsables de 80% des émissions de CO2 mondiales » car ils « orientent encore 70% de leurs financements énergétiques vers les énergies fossiles », toujours selon Oxfam France.
Selon Maud, la banque est donc « LE levier le plus important, même fondamental ». Début 2020, elle se lance alors avec Andréa Ganovelli, Fabien Huet et Vincent Evesque dans la création d'une néo-banque française verte. Leur leitmotiv ? Votre argent ne financera plus le réchauffement climatique, il sera entièrement investi dans des projets à impact qui préservent notre environnement.
Nourrir l'espoir du changement en célébrant les premières victoires
Ses plus grands défis ?
→ Faire prendre conscience au grand public de l'impact de l'argent et réussir à faire bouger les lignes, en expliquant que « leur argent ne dort pas dans un coffre mais qu'il est investi, sans qu'ils aient leur mot à dire, sur des projets qui ont un lourd impact sur la planète ». L'équipe est déjà composée aujourd'hui d'une quinzaine de personnes, notamment recrutées pour développer la partie technologique (application, site web) mais également la partie communication pour créer du contenu vulgarisé accessible à tous.
→ Rassurer en démontrant qu'une néo-banque est aussi sécurisée qu'une grande banque. Les néo-banques « dépendent d'organismes tiers et de prestataires, c'est un secteur extrêmement réglementé et sécurisé ».
Sa plus belle réussite ?
→ Avoir réussi à embarquer des milliers de personnes dans le projet grâce aux efforts de communication de son équipe qui ont permis d'atteindre plus de 5 000 abonné.e.s sur chacune des pages Instagram et Linkedin et près de 12 000 préinscriptions en ligne pour le lancement de Green Got.
Son conseil aux personnes qui souhaitent entreprendre ?
→ « Il faut se lancer, croire en son projet car personne ne le fera à votre place, tenter et ne pas prendre les échecs personnellement ! »
Green Got est le bébé de Maud, elle compte bien le voir grandir et évoluer pendant de longues années. Nous prendrons plaisir à suivre cette superbe aventure de près ! D'ailleurs, on me souffle dans l'oreillette que les préinscriptions sont toujours ouvertes.