Confondez vous mort et changement ?
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Confondez vous mort et changement ?
Déni, colère, marchandage, dépression, acceptation. Les 5 étapes du deuil, mises à jour en 1969 par la psychiatre Kübler-Ross, sur la base de deux cents entretiens, révélaient les phases que traversaient des personnes venant d’apprendre qu’elles souffraient de maladies incurables. Ces descriptions concernaient les malades et non pas leurs proches. Et pourtant, elles furent érigées en modèle prescriptif et normatif , certes cohérent, mais pas obligatoirement pertinent. Le film de Bob Fosse : « All that jazz » , en 1979 relatait l’histoire d’une vedette du music hall , traversant les cinq phases. Un film que j’ai beaucoup aimé et vu plusieurs fois tout en gardant mes distances par rapport au modèle romancé.
Depuis, les phases de deuil subissent des torsions sémantiques. Elles sont évoquées pour une amputation, un déménagement, le départ du foyer familial d’un enfant, le vol d’un smartphone ou une rupture amoureuse. Et elles sont maintes fois enseignées dans des séminaires de management du changement. La cohérence du modèle est si puissante qu’il en devient un dogme communément partagé.
Cette transposition au management est de mon point de vue, contre productive. On inculque à des managers que leurs équipiers vont vivre les phases de deuil lors des changements d’organisations , de méthodes, de gouvernance, de systèmes de rémunérations, de fusions et autres paramètres de la vie professionnelle. Tout se passe comme si l’on dramatisait à outrance les changements inhérents aux évolutions stratégiques, technologiques, commerciales, méthodologiques, contractuelles…
Les managers croyant en ce modèle se dispensent ainsi de réfléchir à leur contexte spécifique , se moulant dans un « prêt à penser » anxiogène. Pour eux, changer c’est mourir, alors que changer c’est vivre.
Sophie Cocard 2 anni fa
En fait, je crois que la société grossit à outrance certains événements ou en minimise d'autres. On parle de deuil d'une carrière professionnelle mais les réactions quant au Vivant qui disparait sur terre sont faibles voire inexistantes pour certains individus. Pourtant, là, nous sommes en train de parler de sixième extinction de masse et de menaces pour la vie sur notre planète, sans exagérer les propos ! Décidément, il n'y a pas que sur le plan de la sémantique que l'homme a ses contradictions.
Jean Louis Muller 2 anni fa
Merci. Justement, suite à la réaction de l’une de mes lectrices, je rédige en ce moment une conversation sur le sujet a paraître dans les trois jours.
Sophie Cocard 2 anni fa
Votre réflexion mériterait d'être entendue dans de nombreux domaines, outre le management
Jean Louis Muller 2 anni fa
Oui.