Pauvre petit baudet à l’œil si doux et si gourmand, au cœur si pur et à l’âme si sensible, tu as l’ouïe fine, toi, et tu ne confondras jamais IA et hi-han mais qu’en sera t’il de l’homo-sapiens-sapiens quand il comprendra son erreur ? IA, hi-han : c’est comme une prémonition, comme un oracle, même si, j’en suis persuadé, les dieux préfèrent caresser tes oreilles douces et fourrées comme des charentaises que la peau glabre des animaux de mon espèce.

As-tu remarqué, mon cher petit âne gris, combien les hommes sont fiers de leur toute récente IA, alors que toi ton hi-han tu le pousses depuis la nuit des temps sans pour autant en faire toute une histoire. Ils en sont fiers et ils la redoutent. Ont-ils raison ? Si tu pouvais leur parler, comme tu le fais avec moi, tu leur ferais remarquer que, depuis toujours, quand quelque chose devient artificiel c’est que cette chose n’existe plus naturellement. Tu leur dirais que lorsque l’homme se fait mettre des dents artificielles c’est que ses dents naturelles n’existent plus ou qu’elles sont en très, très, mauvais état et qu’il en va de même avec toutes ses autres prothèses. Tu leur dirais que c’est cela qui est à craindre : pas l’IA mais l’érosion, actée par le fait, de l’IN, de intelligence naturelle.

Et moi je te dis à une prochaine fois mon vaillant et sage compagnon.

HI-HAN !

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