Comment l'équipe de France est devenue championne du monde en 2018
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Comment l'équipe de France est devenue championne du monde en 2018
15 juillet 2018. Après 95 min intenses et inoubliables, Griezmann et ses compères soulèvent le trophée suprême. Ils sont champions du monde.
14 tirs à 7. 66 % de possession. 528 passes (83 % de précision) contre 289 (68 % de précision) pour l’adversaire. Ce ne sont pas les statistiques des bleus mais bien celles de la Croatie. Mais, me direz-vous, comment l’équipe de France a-t-elle pu remporter la finale à la vue de chiffres si défavorables ?
Été 2016, l’équipe de France jouait un football de position. Des attaques placées, construites minutieusement, poussant à exploiter les failles de l’adversaire en le faisant reculer. Résultat : le jeu était élégant, efficace… jusqu’à ce que la finale arrive.
En effet, les bleus perdent, après un match joué sur un faux rythme, face à un Portugal privé de Ronaldo. Une lourde défaite qui a laissé des séquelles à bien des niveaux dans le football français.
Été 2018, tout a changé. Ou presque. On garde Deschamps au poste de sélectionneur, Griezmann et 7 autres joueurs. Le champion du monde 1998 a fait le pari de la jeunesse. On passe d’une moyenne d’âge de 27 ans et 3 mois en 2016 à une moyenne de 25 ans et 3 mois en 2018. Cela fait d’elle une des équipes les plus jeunes de la compétition (2è derrière le Nigéria). Bien que très jeunes, la plupart des joueurs ont l’habitude de jouer de grandes compétitions. En effet, tous les joueurs à l’exception de Pavard sont habitués des compétitions européennes comme la Champion’s League et l’Europa League. De plus, quelques joueurs plus anciens sont là pour apporter leur expérience : Lloris, Giroud Rami, Mandanda et NZonzi sont tous trentenaires.
Exit le jeu de position avec une composition bien symétrique et bienvenue à un jeu de transitions rapides, chirurgicales. Les bleus de 2018 n’ont plus le contrôle du jeu, ils préfèrent laisser venir l’adversaire pour contre-attaquer. Pour ce faire, le sélectionneur s’est constitué une équipe taillée pour. Varane et Umtiti en charnière centrale, titulaires indiscutables au Real de Madrid et au FC Barcelone, sont des défenseurs qui brillent par leur lecture du jeu et leur qualité de relance. Pavard et Hernandez, les deux outsiders du onze type, se sont fait une place de titulaire grâce à leur mental à toute épreuve et leur qualité de projection (notamment sur une certaine demi-volée face à l’Argentine).
Une ligne plus en avant, Deschamps a fait appel au meilleur milieu récupérateur du monde —N’Golo Kanté— connu également pour ses percées balle au pied pour briser les lignes des milieux de terrain adverses. A ses côtés, Paul Pogba, milieu box to box, excelle par ses dribbles, sa vision de jeu et ses passes longues de haute précision. Idéal pour lancer la fusée MBappé dans la profondeur. Aux côtés du jeune prodige, on retrouve Griezmann au cœur du jeu, positionné en meneur pour utiliser sa qualité de passe soit pour trouver Giroud en point d’appui pour se retrouver face au jeu, ou pour trouver la profondeur.
Guerriers, durs sur l’homme, tous deux sont capables d’efforts de pressing hors du commun pour leur poste, ce qui convient parfaitement à une équipe jouant avec un bloc bas. Matuidi quant à lui occupe un poste hybride entre milieu et ailier, mais tout à fait capable d’assurer grâce à ses qualités de récupération de balle, d’endurance, et de relais. Pour conclure le tour des joueurs, Hugo Lloris, gardien et capitaine des bleus est titulaire indiscutable à Tottenham, preuve de sa solidité face aux attaquants adverses. Rapide, avec d’excellents réflexes, il fait partie des meilleurs gardiens au monde.
Des choix qui ont été beaucoup critiqués, avant, pendant et après la compétition. Pourtant, le résultat est bien là. Deschamps a eu un coup d’avance sur les autres équipes. En adoptant un style de jeu novateur pour une équipe de ce calibre. En 2010 et 2014, c’était le jeu de possession, prônant l’élégance et « le plaisir des yeux » qui prédominait avec les sacres respectifs de l’Espagne et de l’Allemagne, deux formations emblématiques du style. En 2018, il n’ont pas passé les 8è de finale. Preuve que le football doit se renouveler pour avancer, ce que l’ancien coéquipier de Zidane a su faire.