Racisme.

En voilà un mot lourd de sens faisant couler beaucoup d'encre.

Un mot qui s'attelle à l'invective rhétorique de nombreuses chambres des représentants de par le monde. Et pour cause. C'est un mot lourd de sens et d'histoire.

Afin de commencer cette réflexion, j'aimerai tout d'abord clarifier un point sur une pratique adjacente au racisme moderne: l'esclavage.

Il y a eu de nombreuses formes d'esclavage à travers toutes les civilisation, les époques et les cultures. Et les esclaves ont eu de nombreux statuts. Parfois considérés comme de simples objets, sur lesquels le propriétaire avait droit de vie ou de mort, mais parfois aussi protégés par la législation. un esclave Romain par exemple n'avait certes pas de droits, mais il pouvait avoir accès à des postes importants comme pédagogue par exemple.

Chez les anciens Égyptiens, certains esclaves étaient des artisans renommés, il leur était donc garanti un certain niveau de vie. Car le pouvoir était bien conscient que les compétences de ces hommes profitaient au pays et par extension à tout-un-chacun.

Je referme la parenthèse sur l'esclavage. Je souhaitai juste attirer votre attention sur le fait que le terme "esclave" ne désigne pas nécessairement l'image que s'en fait le commun des mortels. Si certains étaient littéralement traités comme des biens ou des animaux, d'autres pouvaient obtenir un train de vie quasi-comparable à celui d'un citoyen.

Mais revenons au Racisme:

Qu'est-ce que c'est?

D'où ça vient?

Est-ce inévitable?

Pour commencer sur de bonnes bases, il va nous falloir définir le racisme.

Dans ce bon vieux dictionnaire Larousse, le racisme est ainsi défini:

"Idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains autrefois appelés "races" ; comportement inspiré par cette idéologie."

Le Larousse indique une deuxième définition possible:

"Figuré, par exagération: Attitude d'hostilité systématique à l'égard d'une catégorie déterminée de personnes. exemple: Racisme anti-jeunes."

D'après cette définition donc, il y aurait le racisme véritable, celui des origines basé sur la hiérarchie des races. Et une sorte de Racisme in-extenso, qui n'en serait pas vraiment mais que l'on utilise dans le langage commun afin de stigmatiser une catégorie de population.

D'où vient le racisme?

Le racisme est une interprétation fondée sur la base qu'il existe de nombreux humains différents. Notre tentation empirique de classifier ces humains, comme nous le faisons pour les plantes et les animaux est alors grande! Et de cette considération découle assez logiquement que certains humains auraient des particularités, et donc qu'ils vaudraient plus ou moins qu'un autre.

S'il nous revient en mémoire le temps de l'esclavage déjà sus-mentionné, nous avions alors des vendeurs et des acheteurs d'êtres humains. Ils vérifiaient donc la marchandise, et un être chétif ou malade valait donc moins qu'un grand gaillard en bonne santé.

(Illustration ci-dessous: gravure de 1881, AFP Bianchetti/Leemage)

Nous pouvons donc ajouter au racisme plusieurs choses:

-Les êtres sont différends de nous. (Hommes blancs européens en l'occurrence)

-Ils ont une valeur marchande et cette valeur est différente pour chacun d'eux.

-Ils sont une force de travail

Et ajoutons qu'un esclave pouvait coûter cher! Il paraît donc abusif de se les représenter comme dans certains films où la violence à leur encontre est parfois exagérée. Mais gardons à l'esprit qu'il a certainement existé des cas où ces violences quoiqu'exceptionnelles étaient malheureusement bien réelles.

Et ne nions pas les faits: le commerce triangulaire a fait des millions de morts.

Lorsque ce commerce battait son plein on considère de nos jours qu'il y avait une moyenne de 14 esclaves par jour passés par-dessus bord. Soit qu'ils étaient malades, ou tout simplement déjà morts du fait de leurs conditions de transport...

Oui l'esclavage a été une pratique terrible. Et oui tous les peuples y sont passés. D'avant l'antiquité jusqu'à la Renaissance. Il n'existe pas une Nation qui n'ait jamais pratiqué l'esclavage.

On en vient donc à considérer ces hommes comme des sous-hommes. Aux États-Unis, à la fin de la guerre de Sécession, il a été convenu de comptabiliser la population noire esclave comme les 2/3 d'un homme...

Le Racisme est-il inévitable?

En tout cas, il est facile à penser. C'est écrit en nous de manière intrinsèque: nous avons peur de l'inconnu. Si nous angoissons avant un long voyage, nous appréhendons un mets jamais consommé, ou toute autre situation nous mettant en face d'une chose méconnue, nous avons un peu peur.

Et c'est normal! C'est votre instinct de survie qui parle là: Votre cerveau est bien fait alors face à l'inconnu il vous envoie moultes hormones et signaux qui vous font penser "Houla! Attention! Danger potentiel!"

Eh bien c'est pareil avec les êtres humains. Même de nos jours. Il est possible de vaincre cette peur viscérale de plusieurs manières: par l'éducation par exemple ou tout simplement en sortant de sa zone de confort et en allant à la rencontre d'autres personnes, d'autres cultures, d'autres vérités.

Et je ne dis pas que c'est facile. En revanche sans cela, le racisme devient en effet inévitable.

Je suis bien conscient que personne n'aime être dérangé dans sa zone de confort. Personne. Mais le détour en vaut la peine.

Au-delà des manières étranges, de la langue bizarre, des coutumes étrangères, on trouve finalement le même cœur, la même empathie et la même aspiration à une vie en paix. Tout du moins dans 99.9% des cas.

Existe-t-il un racisme anti-blanc?

Question complexe.

De nos jours, les rivalités culturelles et civilisationnelles sont exacerbées. La haine gagne du terrain dans de nombreux cœurs. Nous ne pouvons que le regretter, mais les faits sont là: les violences de tout bord sont inacceptables.

Ce que l'on appelle de plus en plus communément le "Racisme anti-blanc" représente les attaques physiques ou verbales envers les peuples occidentaux en général. Car oui, avec les États-Unis qui sont le "Gendarme de la planète" depuis plus de 50 ans, et toutes les bévues et ingérences qui ont été faites par les nations européennes dans une espèce de post-colonialisme décomplexé, des critiques sont apparues envers les occidentaux. Envers les blancs.

Mais ces critiques sont-elles du racisme?

Si je m'en réfère à la définition citée plus haut, non.

Car il n'y a pas (à ma connaissance) de croyance qu'il existe une hiérarchie entre les races dans ces critiques.

La domination de l'Occident sur le monde est à ce jour remise en question d'ailleurs: de nombreuses alliances transforment le monde, nous sommes à l'aube d'un monde multipolaire et la rancœur mondiale envers l'Occident qui a bien mangé sa part énorme du gâteau des ressources mondiales durant 300 ans risque de nous retomber dessus très vite.

En revanche, cela peut correspondre à la seconde partie de la définition: "Figuré, par exagération: Attitude d'hostilité systématique à l'égard d'une catégorie déterminée de personnes. exemple: Racisme anti-jeunes."

L'hostilité mondiale envers l'Occident est un fait. Mais nous n'entendons pas de discours suprémacistes nous disant que les chinois les russes ou les brésiliens seraient une race supérieure. Ou alors dans de très rares organisations sectaires. En revanche, le suprémacisme blanc, lui existe encore bel et bien. De nombreux groupes néo-nazis se revendiquent de la mouvance hitlérienne et de la stricte application de la classification des races dans Mein Kampf. De nos jours encore nous entendons régulièrement parler d'actes barbares proférés "au nom de la race blanche supérieure" (cf voir sources, ci-dessous) Ces groupes sont généralement armés, entraînés et dangereux. L'attaque du Capitole à la fin du premier mandat de Donald Trump n'est qu'un exemple de ce dont ils sont capables dans un océan d'attaques racistes à travers le monde.

(Ci-dessous Illustration d'une manifestation s'étant tenue le 14 Novembre 2020 à Washington. Les "Proud Boys", groupe suprémaciste défilent en figurant avec leurs mains un symbole néonazi formant un W et un P Pour White Power)

Ci

Conclusion

Je conclus donc que non. Le racisme anti-blanc n'existe pas.

En revanche la rancœur envers l'Occident est évidente. Mais elle est évidente du fait des ingérences ainsi que du suprémacisme blanc! L'Occident se trouve donc bien du mauvais côte du racisme... C'est malheureux à dire, mais c'est ainsi.

Attention, je ne dis pas que le racisme n'existe pas ailleurs! Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit!

Lorsqu'un Indien Fanatiquement nationaliste est raciste, il l'est envers tout le monde! À ses yeux, c'est le peuple indien qui domine. Et donc pas spécifiquement contre les occidentaux. (D'ailleurs dans ce cas précis ce serait plutôt contre les musulmans, encore, eh oui désolé les gars...)

Donc le racisme est-il inévitable: Oui.

Existe-t-il un racisme spécifiquement anti-blanc: Non.

Mais les suprémacistes ont besoin de se sentir oppressés pour justifier leur existence, ils nous vendent donc ce prétendu racisme "anti-blanc" Alors qu'en réalité ils ne font que grossir les traits d'actes qui n'ont souvent rien à voir.

Un blanc s'est fait agresser? peut-être était-ce pour lui voler son sac? Une bagarre qui a mal tourné? une histoire de cœur à la fin tragique?

Toutes ces considérations, on s'en fout, il est tellement plus facile de catégoriser l'affaire dans la case: "Racisme anti-blanc".

Faites attention. Car les mots ont un sens. Et lorsqu'une agression est appelée ainsi, c'est toute la communauté blanche qui se sent attaquée. Et cela nourrit la volonté de vengeance et alimente la spirale de la haine.

Les mots sont puissants.

Bisou.

J'invite par ailleurs toutes les personnes intéressées par le sujet à nous donner leur avis en commentaire. En ces temps où la démocratie est en danger, le débat est un premier pas pour la préserver.

Sources:

Persee.fr

Larousse

France-info

Pour les attaques suprémacistes:

Ouest-France

Le Monde

Courrier International