

Le monstre de glace ... image de Claudio Alba...
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Le monstre de glace ... image de Claudio Alba...
Charles Dalibert n’avait même pas consommé. Derrière mon dos, le patron était furieux, un vrai commerçant. Je ne pouvais m’empêcher de trouver cet homme bizarre mais peut-être me trompais-je ? Le cafetier nous rattrapa alors que, par distraction, nous allions quitter l’établissement sans payer. Monsieur Paul avait la mine décomposée, celle des mauvais jours. Quand il marchait, mon maître ne faisait pas attention à ses pieds, la tête ailleurs. Je le trouvais inquiet. Il bouscula un androïde et oublia de s’excuser. Quelque part, j’avais mal pour lui. La banque était ouverte. Il entreprit de retirer cette somme considérable. Je restai coincé à la porte, obligé de l’attendre, car je n’avais pas le droit d’entrer. Le chemin du retour nous parut plus long qu’à l’aller, un comble. Le jardin offrait calme et silence. Le chien courut à notre rencontre, un filet de bave coulant sur sa gueule ouverte. Sa joie naturelle nous rendit le sourire. Il puait, une fois de plus : comme à son habitude, Jason s’était roulé dans de la bouse de vache. La maison continuait à chercher le soleil. Nous entrâmes. Paul alluma lumière et ordinateur, il voulait connaître la topographie du bois de Montluçon. La rencontre devait se faire au passage à niveau, à l’est de la garrigue. Le coin semblait perdu, une aubaine pour ces bandits de grands chemins. Pour nous vider l’âme, nous écoutions de la musique classique. Voyage sublime dans un monde de notes de contrebasses, violons, pianos et flûtes de paon. En préparant le déjeuner, je mis le feu à la cuisine. Les flammes s’élevèrent et je jetai de l’eau savonneuse sur ce bain d’huile. Monsieur Paul haussa les épaules, n’ayant pas vraiment la force de m’en
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