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Le code de l’honneur

Le code de l’honneur

Pubblicato 20 giu 2020 Aggiornato 20 giu 2020 Viaggi
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Le code de l’honneur

17 Mars 13

Publié par roadtrip-in-peru.over-blog.com  - Catégories :  #congo

 

Je me souviens ce que me disait mon prof de psy interculturelle. Pour pouvoir comparer des cultures, il faut en comparer trois ensemble, et non deux, pour éviter de tomber dans l’écueil de l’effet miroir. Je ne vais pas suivre tout à fait son conseil, au risque peut être d’être un peu trop catégorique ou caricatural par moment. Pardonnez-moi d’avance…

 

Quand on se lance dans les comparaisons entre les pays, on est souvent marqué par l’hospitalité des autres pays, le caractère simple et bienveillant des gens que l’on rencontre, l’esprit de solidarité qui les animent ; surtout lorsqu’on parle de cultures communautaires, auxquelles nous aimons à opposer notre société individualiste. Nous savons ce que notre culture centrée sur l’individu nous a apporté, mais nous mesurons aussi tout ce qui nous fait défaut. Nous sommes ainsi souvent dans cette autocritique de notre société, dans laquelle nous estimons avoir perdu beaucoup de valeurs humaines au détriment de la promotion individuelle.

Je crois qu’il ne faut pas se méprendre. Les valeurs humaines ne s’expriment peut-être pas aux mêmes endroits, mais elles demeurent toujours présentes. L’effet miroir dont je parlais peut facilement fausser le jugement, mettant en exergue les excès et les faiblesses de nos sociétés occidentales, sans comprendre que ces traits culturels s’insèrent dans un tout dont ils ne sont pas dissociables.

Comme vous avez pu le voir dans les articles précédents (veillée funéraire, l’arbre à palabre…), on est particulièrement frappé ici  par la force des liens qui unissent la communauté.  Effectivement, l’esprit de cohésion et de groupe est très puissant, duquel découlent un certain nombre de comportements solidaires communautaires. Mais il est important de rappeler que tout ceci provient avant tout d’une nécessité, comme détaillé dans l’article sur la précarité. C’est parce qu’on sait qu’on ne peut survivre sans le soutien des autres qu’on accorde tant de place aux relations avec les membres du groupe.

A l’inverse, ce qui peut paraître plus choquant pour nous occidentaux, c’est l’absence totale de solidarité en dehors de la communauté. On bouscule sans état d’âme une vieille femme ou une maman avec enfant pour lui passer devant dans le bus ; on force toujours et jusqu’au bout le passage aux piétons et autres voitures pour passer à un carrefour ; quand il y a un buffet ou une collation, on se jette dessus en jouant réellement des coudes ; on prendra deux ou trois viennoiseries sans jamais se poser la question s’il y a la quantité suffisante pour que tout le monde puisse en avoir au moins une. On ramène même dans son bureau les trois croissants qu’on a réussi à mettre de côté, sans se soucier si d’autres en voulaient ne serait-ce qu’un deuxième.

Dans les comportements il n’y a souvent pas d’altruisme, pas de mise à la place d’autrui pour essayer de comprendre si sa propre attitude est préjudiciable à l’autre. On agit seulement comme bon nous semble, pour défendre au mieux son intérêt du moment. Certains congolais sont très critiques envers ce qu’ils appellent le grand égoïsme congolais. Moi, j’appellerai cela un opportunisme permanent. En dehors de la solidarité communautaire, il s’exprime partout, dans les agissements individuels comme dans l’absence totale d’initiatives pouvant servir un groupe plus élargi. Les gens ne se sentent absolument pas concernés par l’intérêt général. L’état pitoyable de ma rue et les rafistolages que font certains juste devant leur parcelle en est un des plus bel exemple. L’importance des appartenances ethniques et les rivalités qui les opposent traduit selon moi cette défense d’intérêts exclusivement centrée sur ceux de son propre groupe.

 

Dans tout cela, il y a quelque chose de très prégnant pour nous, confrontés à l’état d’esprit congolais et africain. On est en effet souvent frappés par la grande confiance en eux qu’ils dégagent, en toutes circonstances. Rien ne les atteint, ni la critique ni les évènements défavorables. Ils assument parfaitement ce qu’ils sont, et ont un sens aigu de leur valeur personnelle. On peut expliquer plusieurs fois à un employé pourquoi son travail ne fonctionne pas et comment y remédier, il continuera à faire de même. Le mâle congolais peut faire vingt fois une proposition à une fille, même si elle refuse il continuera systématiquement d’insister, persuadé qu’il est le plus beau et que la fille ne sait pas encore ce qu’elle veut. On peut ne pas respecter le code de la route et risquer de provoquer l’accident, jamais on ne s’excusera, on ira plutôt s’engueuler avec le chauffeur qui a trop voulu jouer de sa priorité.

L’honneur de l’individu est toujours au centre des rapports sociaux, comme un élément indéfectible et inaliénable auquel on ne touchera jamais.

 

Par opposition, nous sommes nous souvent dans des comportements névrotiques, alimentés par le doute et la culpabilité. Notre égo européen est fragile et très souvent malmené. Aussi cherchons-nous en permanence les moyens de le revaloriser. Nous portons toute la responsabilité des choses qui se passent autour de nous, en bon comme en mauvais, et nous faisons un devoir d’intervenir pour compenser les nombreuses injustices de ce monde. Notre vision du monde a changé, et après le mythe de l’homme blanc civilisateur, nous sommes entrés dans le paradigme de l’homme blanc destructeur, par sa technologie et son hégémonie sur le monde. Alors nous cherchons à être plus justes, à être plus responsables, à analyser et corriger les excès de notre société ; nous alimentons ainsi notre autocritique… et notre niveau d’anxiété.

Ici rien de tout cela. Le code de l’honneur est primordial et ne laisse place à aucune autocritique. D’ailleurs la critique, même constructive, est souvent proscrite dans les rapports sociaux afin de ne pas vexer l’autre dans ce qu’il a de plus précieux. On ne critique pas, on ne se remet pas en cause, l’honneur est ainsi sauf. Les artistes n’acceptent que les compliments sur leur travail, personne ne reconnaît aucun tort dans les conflits interhumains, le responsable d’un problème est toujours extérieur à l’individu et non personnel. D’où l’importance de la croyance dans les esprits, responsables de tous les maux qui affectent les gens. Et c’est bien là que le bas blesse.

 

Il me semble que nous avons dans nos sociétés occidentales sacrifié une certaine part du code de l’honneur pour apprendre à se remettre en cause, à appliquer l’autocritique, et ainsi à évoluer, à s’améliorer, à faire mieux tout le temps et en permanence, dans une logique d’amelioration et de progression vers l'excellence. De là naissent toutes nos technologies, nos avancées culturelles, mais aussi tous nos tiraillements, nos questionnements, les interrogations de notre société occidentale moderne.  Héritage du siècle des Lumières ? Je laisse les experts en faire l’analyse. C’est en tout cas à ce niveau que nous puisons la force motrice de nos sociétés, mais aussi la source de nos fragilités individuelles, comme un prix à payer.

Quant à l’Afrique, ce code de l’honneur est  très certainement ce qui leur permet de tenir le plus droit possible face aux attaques du quotidien, mais c’est aussi un sacré boulet qui les empêchent d’avancer.

 

Le code de l’honneur
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