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19 décembre 2008, Strasbourg, 18h05
Elle se croirait comme dans un comte. Tous les deux se promenant main dans la main. Elle le sait, il est l’homme de sa vie. Ils traversent le marché de Noël. Ils sourient, il lui glisse des mots dans l’oreille, elle rit. Elle est tellement heureuse.
Ils passent à côté des stands, elle respire une odeur de gaufre au chocolat mélangé aux pommes d’amour. Ils s’arrêtent à une des maisonnettes, décorée de flocons géants et de fausse neige avec des guirlandes rouges. Ils commandent un vin chaud. Assis face à face à une table en hauteur, ils se regardent dans les yeux. Ils se sourient. C’est mieux qu’un comte, mieux qu’un film : c’est la réalité.
Plus tard, ils s’amusent à patiner sur la glace. Elle n’est pas très douée alors il lui tient la main et à chaque fois qu’elle manque de trébucher et ils en rigolent.
Max et elle se sont rencontrés il y a un an maintenant, il venait faire ses études à Strasbourg. Ils se sont retrouvés dans la même université et ça a été le coup de foudre. Elle ne regrette rien, elle est tellement heureuse d’avoir croisé son chemin.
Au milieu de la glace, alors qu’elle ne s’y attend pas, la musique qui retentissait auparavant s’arrête pour prendre place à une musique douce et romantique. Alors, Max s’arrête, lui prend les mains et la regarde dans les yeux. Il lui sourie puis met un genou à terre.
Des gens commencent à s’approcher avec curiosité. Le bonheur règne.
Il enlève son gant et sort de sa poche une petite boîte. Il lève les yeux vers elle. Alors elle comprend et se met à pleurer de joie, c’est le plus beau jour de sa vie. Tremblant d’émotion, il déclare :
-Sarah, veux-tu m’épouser ?
Elle lui sourit, les yeux pleins de larmes.
-OUI !
30 juin 2018, entreprise SITEC Ajaccio, 18h05
L’agent Romain Mathieu accompagné de Braun se rendent vers l’entreprise SITEC en périphérie d’Ajaccio sur demande de l’inspecteur. Ils pourraient les aider à trouver qui est l’homme sur la vidéo de la plage. Un autre agent au commissariat est d’ailleurs en train de l’analyser pendant ce temps.
Braun entre en premier, suivi de l’agent Mathieu. Il est heureux que l’inspecteur lui ait fait confiance pour cette mission. Depuis qu’il est arrivé au commissariat, il y a deux ans maintenant, ça a été très dur pour lui de s’intégrer. Il est d’origine allemande et est arrivé en France il y a dix ans pour ses études. Il a travaillé dans plusieurs commissariats, à Lyon au début puis, Rennes, Dijon et enfin Ajaccio. Au début, personne ne le prenait au sérieux. Il se faisait appeler « Le Boche » dans l’équipe et avait du mal à trouver ses marques. Heureusement comme dans tous les autres commissariats où il a travaillé, il a su trouver ses marques et a pu s’affirmer. Maintenant le voilà qu’il commence à être le remplaçant de l’inspecteur sur certaines missions et il n’en est pas peu fier.
Lorsqu’ils entrent dans le bâtiment après s’être présentés, ils sont accueillis par un homme qui doit avoir la cinquantaine. Il s’agit du directeur de l’entreprise. Il a un look d’informaticien avec ses lunettes rectangulaires et sa chemise à carreau sans manches. Il leur serre la main.
-Bonjour, Messieurs, je suis Nicolas Agostino, directeur de l’entreprise SITEC. bienvenue, que puis-je pour vous ? Demande-t-il.
-Bonjour, nous avions quelques questions à vous poser au sujet de votre entreprise et de vos employés.
L’homme pâlit. Il doit sûrement craindre qu’il y ait eu des plaintes ou des problèmes signalés.
-Ne vous inquiétez pas, le rassure Braun, nous enquêtons sur un meurtre qui s’est produit à Cargèse et un élément nous a conduit jusqu’à vous mais n’ayez crainte, il n’y aura aucune répercussion sur votre entreprise. Si vous voulez bien…
Dit-il en désignant le bureau dans lequel ils s’apprêtent à discuter.
L’homme est rassuré. Il retrouve ses couleurs, ses mains cessent de trembler. Gêné, il renfonce ses lunettes sur son nez puis les conduit vers son bureau.
-Un meurtre donc ? Il ne s’agit quand même pas de l’un de mes employés ?
Il semble inquiet.
-Non, ne vous inquiétez pas, répond Braun, je ne peux pas vous dévoiler les détails de l’enquête en revanche ce que je peux vous dire, c’est qu’un de vos employés était sûrement présent au moment du meurtre et l’on voudrait découvrir de qui il s’agit.
Il marque une pause.
-Combien d’employés travaillent à votre service Monsieur Agostino ?
-61 actuellement.
-Et quels sont leurs rôles ?
-On a toute sorte d’emplois : des ingénieurs, des chefs de projet, des responsables de formation, des informaticiens…
-Et qui reçoit des casquettes avec le logo de l’entreprise ?
L’homme semble étonné.
-Les casquettes, les porte-clés tout ça ce sont des objets que l’on offre aux nouveaux adhérents. Donc tout le monde au final.
-L’homme dont on vous parle portait l’une de ces casquettes, c’est pour cela que nous sommes venus vers vous, explique Braun.
-Alors ça va être très compliqué pour vous de trouver… Il y a quarante employés « homme » ici et 21 femmes. Tous ont reçus la casquette a leur arrivée. Après je ne sais pas qui la porte et qui ne la porte pas.
Il marque une pause et réfléchit.
-Tout ce que je peux faire pour vous c’est vous montrer la liste des employés et leur arrivée dans l’entreprise.
-Ce serait super, merci. Répond Braun.
Nicolas Agostino tourne son ordinateur pour que les deux hommes puissent voir.
-Voilà la liste. Elle est classée par date d’arrivée mais je peux aussi la classer par ordre alphabétique si ça vous arrange.
-Merci, déclare Braun, nous allons en prendre possession si vous voulez bien pour pouvoir l’analyser ensuite.
L’homme acquiesce.
-Et j’aurais une dernière question, ajoute Braun. Avez-vous remarqué un comportement inhabituel chez l’un de vos employés ou des retards fréquents par exemple.
L’homme à lunettes réfléchit.
-Et bien, je ne crois pas non, tous sont assez assidus. En revanche certains sont en congés en ce moment…
-Pouvez-vous nous dire lesquels ?
Il cherche rapidement sur son ordinateur puis déclare.
-Ils sont dix : Rebecca Lapont, Charles-Edouard Henry, Xavier Fauve, Yaël Montrier, Simon Bacard, Marcellin Fritini…
Braun tressaille.
-Attendez qui ?! L’interrompt-il.
Au même moment, commissariat central d’Ajaccio.
Marion Sauvage est chargée d’analyser la vidéo du canoéiste. Voilà une heure qu’elle s’est mise à la tâche. Cependant, ce n’est pas une mince affaire. Elle a beau être diplômée et douée en informatique, cette vidéo est l’une des plus difficile qu’elle ait eu à analyser. L’image n’est pas de bonne qualité et surtout l’homme se trouve très très loin à au moins cinquante mètre ce qui fait qu’on ne le voit pas beaucoup. Son visage est encore moins visible. Heureusement, grâce à un logiciel assez récent, ils peuvent maintenant zoomer les images cent fois plus qu’avant et une intelligence artificielle est chargée de reconstituer l’image sans pixélisation pour que ce soit le plus net possible. Elle propose ainsi différentes versions qui colleraient avec l’image originale.
Une fois qu’elle a pu avoir un zoom maximal et le plus net possible sur le visage de l’homme, elle lance la stimulation.
Trois images ressortent. Sur la première, un homme aux cheveux châtains et un nez assez pointu. Sur la deuxième l’homme est roux avec à peu près le même visage que sur l’image précédente. Sur la troisième, seuls les yeux ont été assez modifiés et le nez est un peu plus retroussé.
Elle les observe longuement mais là comme ça, elle ne voit pas…
Elle décide de faire une pause pour s’éclaircir les idées. C’est là qu’elle tombe nez à nez avec le tableau d’enquête et bizarrement une photo l’attire plus que les autres. Celle du témoin de la noyade : Marcellin Fritini. Elle regarde sa photo : des cheveux roux, un nez pointu, elle se tourne vers l’ordinateur…
C’est lui !