

Prose café
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Prose café
La nuit est son terrain de Je,
Car c’est la nuit que l’univers lui dévoile tous ses secrets,
Lorsque le temps est orageux,
Qu’un feu brûle dans ses mains et qu’il flirte avec l’Abstrait.
Du café par intraveineuse, comme seule porte de sortie,
Il aimerait bien dormir, mais faut pas pousser mémé dans les orties,
Alors il rogne sur son sommeil pour vivre ses rêves,
Il ignore la fatigue, il ne vit que pour voir la lune qui se lève.
Il paraît que les gens heureux lisent et boivent du café,
Lui, son bonheur consiste à conjurer les bras de Morphée,
Pour faire l'amour encore et encore aux corps invisibles des Muses,
Musarder le condamne à rester pétrifié sous le regard réprobateur de Méduse.
Il demeurera clandé dans sa vie et sur son propre bateau,
Mais il n’a pas l’intention d’écoper le radeau de Géricault,
Il voit plus grand, plus fort, il pense qu’il peut aller plus haut,
Crever le ciel sans finir comme Icare mais comme la mission Apollo.
Il aimerait interrompre l'écoulement du temps,
Pouvoir briser le sablier sans prendre de gants,
Il souhaiterait tant que le soleil cesse sa course folle,
Pour vivre d'amour et d'eau fraîche sous un parasol.
Solitaire et même s’il n’aime pas la jouer en solo,
Il ne sait pas la jouer collectif, il se sent sale et clando.
Son usine du désir se contente de peu mais c'est déjà trop,
Alors il garde le silence, il ravale sa fierté, il mange son chapeau.
Il paraît que pour vivre heureux, il faut vivre caché,
Rester planqué, ce n’est pas dans ses plans pour aujourd'hui ni pour demain,
Même s'il n'aime pas s'exposer, il avalera le dieu du café,
Car si on ne naît pas divinité, peut-être qu’on le divin.
Si le prix à payer doit être son déficit de sommeil,
Il l'échangera volontiers pour avoir sa place au soleil.
Dormir et rêver, c’est un luxe qu’il ne veut plus se permettre,
Il enverra le bon vieux marchand de sable aller se faire mettre.
Ce nouvel or noir est devenue sa planche de salut,
L'unique moyen de vivre mille vies plutôt qu'une seule,
La seule issue pour ne plus penser à son triste linceul,
Et déchirer le plafond qui le sépare de son désir d'Absolu.
Il se rêve en calife à la place du calife,
Et il boira la vie jusqu'à la lie du calice,
Il aurait voulu être un artiste, pour pouvoir faire un jour son numéro,
Ce qu'il fait est un art triste, il ne sera pas la relève de Rimbaud.
On le dit humain, il se pense machine à écrire,
Son stylo continuera de couler jusqu’à en flétrir.

