J'errais entre les rangs d'un théâtre vidé
De ce qui lui donnait son âme singulière.
Sa béance s'offrait à mon humeur flanière.
Un silence imposant autour de moi régnait.
Dressée sur le plateau, semblable à la tournière
Qu'on élevait jadis auprès des trépassés,
La Servante guettait les spectres égarés
Qui le retrouveraient, guidés par sa lumière.
L'impassible fanal, tel une phare posé,
M'indiquait le refuge au milieu de la scène
Dont j'allais m'approcher, ainsi qu'une phalène
S'aventure et se perd à frôler un brasier.
Ralliant la lueur, je l'entendis me dire :
"Tout ce qui s'est passé, tous ceux qui sont passés,
Les vivants et les morts, restent à vos côtés.
Vous n'êtes pas tout seul, dans le noir, à surgir."