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Hypothèse Présent

Hypothèse Présent

Pubblicato 9 set 2025 Aggiornato 9 set 2025 Personal Development
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Hypothèse Présent

Un instant de liberté conditionné.


Au passé de demain, à l’avenir d’hier.


Une histoire de temps qui passe à accueillir. Un moment unique, furtif, toujours différent et permanent. Le présent nous occupe tous, autant que nous l’occupons, en continu. Nous ne vivons que lui, mais il ne se déplace jamais sans son passé et son futur. Le présent, c’est le point de référence incontestable pour celui qui le vit à ce moment-là. La certitude qu’il se passe quelque chose, c’est maintenant. Mais ce moment ne dure pas, pas plus qu’il ne s’ignore. Alors, nous trouverions plus confortable de l’organiser un peu à notre guise, en fonction des envies justement présentes à ce moment. Nous aimerions l’effacer, l’accélérer, le conserver ou le ralentir. Le présent est le même pour tous et à chacun le sien. Il faut faire avec, il faut bien le partager et pourtant notre moment n’est pas toujours celui de l’autre.

Que peut-on réellement faire au présent ?

Peut-on espérer aménager un présent un peu plus flexible ?



Contexte


C’est au présent que l’on vit.

C’est au présent que l’on s’anime, que l’on s’agite.

C’est au présent que l’on a commencé et que l’on finira.


Tout le monde connait bien le présent. Nous pourrions dire qu’il n’y a que ça de vrai. Pourtant, à y regarder de plus près, nous pourrions aussi avoir l’impression de passer notre temps à s’en échapper. Certains semblent satisfaits d’y échapper, d’autres essayent mais n’y arrivent pas. Pour d’autres encore, c’est le présent lui-même qui leur échappe. Ce jeu de cache-cache me semble bien éclairer notre difficile rapport au présent. Echapper au présent ou que le présent nous échappe est bien sûr un contresens. Rien ni personne ne peut se départir de cet instant sans lequel plus rien n’existe. A défaut de pouvoir s’en extraire, depuis toujours nous tâchons aussi de le prévoir, mais il semble rester imprévisible lorsqu’il s’impose à nous. Effectivement, il s’impose toujours. Il est en quelque sorte le maitre du temps et il s’amuse de surprise en surprise.

Il est dit qu’il faut vivre le moment présent. Comme si cela n’était pas une évidence, une obligation même, un état de fait. Comme si nous avions le choix de vivre au présent ou vivre autrement. Il est vrai que l’on parle de vivre au passé ou de se projeter vers l’avenir. Nous continuons à parler du présent comme de quelque chose que l’on pourrait éluder ou aménager en fonction de l’humeur du jour. Or, il n’en est rien. Si nous persistons à le déguiser, c’est peut-être que nous tournons autour sans vraiment le saisir. Le présent ne passe pas sans signifier son passé et son futur. Il est question d’un temps qui fige un passé et éveille un futur. Le passé se regarde à s’y perdre. Le futur s’imagine à s’y perdre aussi. Quant au présent, il ne laisse le temps ni de le regarder ni de l’imaginer. Il semble insaisissable, et c’est peut-être sa réelle condition. En tous cas, il n’est pas une illusion. Il porte le passé et l’avenir dans sa réalité, et le simple fait qu’il puisse être insaisissable donne le vertige. Finalement, il se pourrait bien qu’il nous échappe. C’est peut-être là sa vraie nature. L’insaisissable nous échappe. C’est alors que nombre d’entre nous se sont voués à le saisir. On l’enregistre en son et vidéo, on le peint, on le photographie. La scène est bien présente, mais il manque toujours quelque chose. Il manque le mouvement. Il manque de vivre cet instant. Le méditant, lui, semble s’en approcher suffisamment prêt pour l’observer, et il parait que l’éveillé l’accompagne. Si le photographe doit être rapide pour saisir le juste instant, le méditant ralentit autant que possible pour l’observer.


Qu’il nous fasse courir ou attendre, nous le vivons de toute façon. Le vivre est justement suffisant. Néanmoins, n’étant pas toujours facile à vivre, le comprendre laisse espérer de mieux le vivre, voire l’accompagner paisiblement. C’est peut-être là le sens du pourquoi et comment l’humain se questionne encore à son sujet. Comment et pourquoi le présent s’exprime pour nous, ou comment et pourquoi nous l’exprimons par notre simple présence.


Qu’en est-il de ce que nous appelons le présent ? Le présent est-il le même pour tous ? Y a-t-il lieu de se sentir concerné par le fait de mieux le comprendre ? Quel rôle pouvons-nous jouer aux temps présents ?



Présent en substance


Le présent ne peut pas être autrement que maintenant.

Maintenant est une affaire de tous les instants. Le présent se renouvelle à chacun de ces instants pour ne jamais s’arrêter. Il continue inlassablement tant que la vie existe. Lorsque nous parlons de présent, nous parlons de temps. Le présent s’inscrit dans le temps qui passe, entre passé et futur. Il est le moment privilégié de l’action, du vécu, du mouvement. Ce moment est irrécupérable, il ne pourra qu’être suivi par un autre. On ne peut pas l’effacer ou le remplacer, on peut simplement le couvrir, l’amplifier ou l’atténuer par un autre présent qui le suit. Cet instant présent est donc un enjeu considérable qui se déroule en continu. Il lui appartient d’acter une réalité, et peu importe laquelle. Il est le temps où l’on réussit, où l’on se trompe, où l’on s’engage, où l’on manque une occasion, où l’on saisit une opportunité, où l’on voit, où tout change. Si nous ne changeons rien personnellement, notre environnement change quand même et plus rien ne sera jamais pareil pour nous.


Le présent est multiple. En ce moment, il se passe une multitude de choses. Il y a des évènements qui sont liés entre eux, interdépendants. Mais il y en a aussi qui ont lieu simultanément et n’ont aucun rapport entre eux. En cet instant, il se présente des évènements en tous lieux, sous toutes formes, connus ou vécus par certains, inconnus ou inaperçus par les autres. A chaque moment, on peut penser que le présent en impacte certains et pas d’autres. On peut penser qu’il nous impacte tous mais différemment, on peut penser qu’il n’est pas le même tous. Cependant, d’une manière ou d’une autre, tout ce qui se passe autour de nous nous concerne. Bien que nous puissions influer sur notre environnement et choisir d’en privilégier quelques aspects, nous y sommes intimement liés, nous en dépendons et il nous conditionne.

Le présent est multiple et aussi polymorphe. Il se balade dans l’espace où il traite de différents sujets au même moment. Puis, un même évènement, vécu au même instant et en un même lieu par deux personnes différentes, peut aussi laisser deux présents différents. Chaque individu ressent et interprète chaque situation de façon personnelle, et cela peut laisser émerger des vécus dissemblables d’un moment présent pourtant unique. La forme, que prend le présent, dépend du sujet qu’il traite mais aussi du sujet qui le traite. Le présent acte un fait, il prend donc la forme de cet évènement. Toutefois, cet évènement, constaté par un individu, prend aussi la forme que cet individu lui accorde au travers de son interprétation.


Ce moment particulier marque un temps de concrétisation d’une réalité dans notre environnement matériel. Tout l’intérêt de ce temps est d’exprimer et d’acter un état ponctuel du mouvement de vie continu. Ce temps marque l’instant des changements et des transformations que la vie produit, car le mouvement signifie la vie. C’est un marqueur de la vie, le présent exprime un temps immédiat de vie. La vie participe de la création, et le présent peut être envisagé comme un moment de participation à la création. On peut penser que ce temps présent, entre passé et futur, n’est là que pour donner sens à la vie dans son parcours de transformations créatives. Le présent et la vie semblent se dérouler l’un avec l’autre, l’un pour l’autre et l’un par l’autre. Nous passons ainsi de futurs potentiels vers un passé figé à jamais. Ce passage, incertain avant et immuable après, définit une réalité avec laquelle il faut maintenant compter. C’est une transition irréversible dans l’histoire de celui qui la génère ou la côtoie. Pourtant, irréversible ne veut pas dire qu’on ne puisse pas la compenser ou encore la reproduire. Puis, mis à part le fait que nous pouvons réagir après coup, nous pouvons peut-être aussi influencer l’instant présent. Nous sommes animés par un mouvement perpétuel de vie qui rend ces moments de transition inévitables, mais leur contenu semble devoir se choisir parmi un ensemble de possibilités. Sommes-nous consciemment impliqués dans ce choix ?



Penser le présent en conscience


Le présent peut sembler opérer ses transformations sans conditions. Il peut sembler ne dépendre de rien alors que tout dépend de lui. Mais ce n’est qu’un nom donné à l’acte concrétisé en cet instant, et il n’est pas celui qui agit. Nous pouvons aussi penser que c’est celui qui agit, ou ce qui met l’instant en mouvement, qui conditionne le présent. Finalement, il n’est qu’un constat de ce qui se passe, ce qui est arrivé et ce avec quoi il faudra faire. Alors, si le vent souffle ou que l’oiseau siffle, ce sont eux qui créent le présent. C’est l’évènement qui agit et forme le présent. Alors, si nous agissons, nous sommes ceux qui créent le présent. Cependant, les courants d’air, les oiseaux siffleurs et les bonhommes agissants sont nombreux et dispersés un peu partout. Ça fait du monde qui crée du présent de son côté, sans nécessairement penser que ce moment ne lui appartient pas à lui seul. C’est quand même bien une participation à la création. L’acteur enrichie le temps présent. Nous sommes acteurs, et nos agissements sont porteurs d’un certain impact sur la mise en forme concrète du présent. Nous parmi d’autres, nous influençons et sommes influencés par une foule d’évènements présents auxquels nous prenons part.

Plus d’acteurs, plus de vents, plus de mouvements, plus d’évènements… plus de transformations à acter et plus de présent. Comment imaginer de tout arrêter en même temps ? Irréalisable. Nous avons déjà du mal à vraiment nous poser un petit instant. Alors, inutile d’envisager d’arrêter le cosmos. Il s’agirait d’éteindre tout ce qui fait la vie bien au-delà de la nôtre. Le présent a gagné la partie, il sera toujours là pour nous réveiller et nous interdire de vivre sans lui. L’immobilité n’existe pas plus dans la vie que la vie sans présent. Le présent nous conditionne autant que nous le conditionnons.


Nous baignons dans un temps présent multiple qui se regarde individuellement mais aussi collectivement. Pour ce moment, une multitude d’histoires se jouent, se concrétisent et s’interprètent simultanément. Cependant, ce qui compte, pour l’individu que chacun de nous représente, c’est notre présent personnel. C’est ce qui nous concerne personnellement qui définit notre présent, et c’est bien suffisant. Ce qui nous concerne personnellement n’est pas seulement ce qui est en rapport direct avec nos actes. Nos mouvements nous impliquent en premier lieu, mais ils induisent un effet plus ou moins important sur l’ensemble d’un environnement plus ou moins étendu. L’inverse se vérifie également. Les mouvements de notre environnement nous concernent. En fait, un individu est concerné par tout ce qui est en mesure d’interagir avec lui ou de l’influencer. De nos jours, les distances se sont raccourcies et les échanges se sont développés. La communication, le commerce et l’administration se sont globalisés… alors l’individu se trouve relié à ce monde plus grand. Si ce n’est pas de manière directe, tôt ou tard, nous sommes évidemment concernés par ce vaste ensemble, ne serait-ce que par le biais des collectivités auxquelles nous sommes rattachés. Le collectif, quel qu’il soit, est une extension de l’individu lui permettant d’aller plus loin et plus fort sur des sujets mis en commun. Le présent prend ici une forme collective qui amplifie sa force et son périmètre, d’autant plus que le groupe est grand. L’individu est inexorablement emporté par ces mouvements de masse générés par le collectif et son environnement.


Le présent illustre la construction de notre réalité en temps réel. Parmi les bâtisseurs de réalité, nous ne pouvons pas nier qu’une des mains qui construisent soit encore au bout de notre bras. Toute création, tout évènement accompli, a son importance. Mêmes si elles sont moins visibles, les petites choses importent autant que les grandes. Elles en sont souvent les composantes, le ciment ou les fondations. On construit de grandes choses par de petits éléments. La collectivité n’existe pas sans l’adhésion des individus. Le geste de chacun est participatif, quel que soit ce geste, quelle qu’en soit sa nature, quel qu’en soit l’objectif ou le résultat. Cependant, il ne revient pas à l’individu de prendre la pleine responsabilité du présent de l’humanité ou de la biosphère. Pourtant, nous devons nous poser la question de notre responsabilité propre. Cette responsabilité ne peut pas se cantonner à nos agissements strictement personnels, mais elle doit être étendue et entendue au travers des liens collectifs que nous atteignons. Notre impact individuel prend alors une toute autre dimension qui peut paraitre effrayante par son ampleur. Le premier réflexe pourrait être de nier tout cela et préférer enterrer ce bout de conscience, ou bien se couper du reste du monde pour réduire sa participation au minimum. Ceci n’est ni possible ni souhaitable. Il convient de regarder cette réalité calmement en comprenant qu’il n’est ni bon de vouloir tout maitriser, ni bon de refuser sa part active et son rôle justement proportionné. Il est simplement question de reconnaitre cet état de fait qui se joue au présent de chacun de nous. C’est ce qui peut permettre de meilleurs choix, parce que les enjeux en sont assumés. C’est envisager de se donner les moyens d’une conscience suffisamment ouverte et honnête, afin de vivre le moment présent en conscience.


Vivre le présent en conscience peut bien s’envisager pour certains adeptes de la méditation. Pour d’autres, cela semble illusoire ou tout simplement inutile. Pourtant, ce qu’il faut comprendre n’est pas que nous devons tous devenir des ascètes, mais que chacun peut avoir intérêt à un minimum d’attention dans ses actes quotidiens. Le simple fait de bien savoir ce que l’on fait et s’y appliquer, cela est un gage d’attention et de conscience satisfaisante. L’intérêt en est de mieux construire, mieux apprécier et réussir ses objectifs, mieux compenser les obstacles ou erreurs pouvant survenir, mieux coopérer avec le milieu environnant, mieux saisir ce qui vient et orienter une suite favorable. Cette simple attention peut paraitre dérisoire ou évidente pour beaucoup d’entre nous. Pourtant, observez-vous, observez autour de vous et voyez sincèrement si la part d’attention que nous accordons à nos gestes du quotidien vous semble suffisante ou passablement bâclée. Si bon vous semble, essayez-vous à un peu plus d’attention à votre mouvement présent, voyez ce qui change dans l’instant et sur la durée. L’exercice est rarement sans conséquences. Porter attention à ce que nous faisons, à ce qui ce passe et ce que nous en faisons, cela est certainement une posture importante pour chacun et pour le monde dans lequel nous baignons. Il s’agit de mettre un peu plus de conscience dans notre quotidien et dans la place que l’on y occupe. C’est prendre sa part de conscience au présent, sans l’éluder trop rapidement.


Une fois le présent considéré en conscience, qu’est-ce que ça change vraiment ? Avec un petit effort conscient, il peut être intéressant d’aller voir si nous pouvons vraiment échapper au présent et s’il peut vraiment nous échapper.

La conscience que l’on a du temps présent modifie-t-elle cet instant ? C’est tout le principe de l’hypothèse présent.



L’hypothèse présent, c’est quoi ?


L’hypothèse présent situe ce moment particulier entre passé et futur afin de mieux en comprendre la dynamique, le fonctionnement, les enjeux et notre implication.

Le présent est au milieu, point d’équilibre du temps qui défile entre futur et passé. Sur une ligne, le présent est à égale distance du passé et du futur qui établissent les limites du segment de part et d’autre. Visualiser une ligne simplifie la représentation de certains aspects en permettant d’en comprendre le principe. En réalité, le système se conçoit en volume. Le présent est alors le centre d’une sphère, et les bornes passé et futur délimitent le périmètre d’action de cette sphère. Plus précisément, cette sphère peut être comprise et visualisée comme un tore, ou un double tore pour qui souhaite s’en représenter la dynamique de flux du temps. Pour le moment, sachons simplement que le présent indique le juste point d’équilibre au milieu de deux opposés complémentaires que sont le passé et le futur.



Pour introduire cette notion de point d’équilibre, voyons deux cas de figure. L’un où la distance des bornes passé-futur varie pour s’ajuster autour du centre présent stable, et l’autre où le centre présent varie pour s’ajuster au milieu des bornes passé-futur à distance stable.


– Distance des bornes passé-futur variable et présent stable :

Si le passé prend du volume et s’éloigne du présent, alors le futur se développe en équivalence pour conserver le présent au centre. Même mouvement si le futur prend du volume.

Si le passé se réduit et se rapproche du présent, alors le futur se limite en équivalence pour conserver le présent au centre. Même mouvement si le futur se réduit.

Le mouvement a pour conséquence d’enrichir ou d’appauvrir l’ensemble des potentiels futurs et des réalités passées. Autrement dit, c’est aussi élargir ou réduire leur espace d’accessibilité au présent. Plus on augmente la capacité, plus on peut intégrer de nouveaux potentiels futurs et générer de nouvelles réalités passées sans en supprimer.


– Distance des bornes passé-futur stable et présent variable :

C’est le présent qui peut s’expanser ou se contracter pour absorber plus ou moins de futur et produire plus ou moins de passé, afin d’ajuster l’équilibre. Augmenter ou diminuer la charge de l’un, signifie devoir augmenter ou diminuer la charge de l’autre. Pour garder l’équilibre au centre et conserver l’horizon du temps accessible en permettant de circuler le passé et le futur, il faut que le présent s’expanse ou se contracte en fonction des volumes de futur et passé à éliminer et à créer. Le futur alimente les conditions passées, et le passé conditionne l’alimentation future.

Le mouvement a pour conséquence de conserver un ensemble stable de potentiels futurs et de réalités passées. Autrement dit, c’est aussi conserver la stabilité du périmètre d’accessibilité au présent. On conserve une capacité identique. Pour une entrée de nouveaux potentiels futurs, on doit supprimer des potentiels futurs appartenant déjà au périmètre du présent. Soit les futurs supprimés laissent place libre aux nouveaux sans alimenter le passé (ils sont exclus du périmètre), ou bien ils alimentent le passé et d’autres passés appartenant déjà au périmètre du présent doivent en être exclus.


Dans tous les cas, il y a une équivalence entre le poids de passé et le poids de futur. Il s’agit de ne pas laisser dériver ces deux-là, ni vers l’obésité ni vers la maigreur. C’est un des rôles du présent et de son périmètre d’accessibilité que de réguler un ensemble suffisamment fonctionnel. Cet ensemble doit satisfaire les besoins de l’individu et de son environnement. Au milieu se trouve le choix. Le choix présent, c’est la sélection d’un futur concrétisé en un passé.


– Trop de potentiels futurs signifie trop de choix, trop de détails ou de variantes concordantes perturbant une juste sélection. Ensuite, le futur retenu, étant plus détaillé, risque de réduire fortement les choix suivants en les conditionnant de manière exagérée. Finalement le système se régule toujours, mais il n’est pas confortable de se voir balloter entre un trop grand nombre de choix et une quasi absence de choix.


– Pas assez de potentiels futurs signifie alors une faible opportunité de choix, et bien souvent des choix trop peu détaillés. Un futur trop peu détaillé laisse un champ d’action trop vaste et flou permettant difficilement d’avancer vers un objectif concret quel qu’il soit. Or, nous naviguons d’objectif en objectif, ce sont nos réalisations qui forment un chemin à poursuivre.


– Trop de réalités passées signifie trop de contraintes, trop de conditions réduisant la sélection des potentiels futurs. Le fort conditionnement laisse peu de place à des choix libres et ouverts à de nouveaux horizons ou projets. Il règne une sorte de destin ou fatalisme empêchant la découverte, l’élaboration ou l’émergence de nouvelles possibilités. Là encore, le système se régule toujours. Lorsque trop de contraintes finissent par ne plus concorder avec aucun futur disponible, c’est le futur le moins incompatible qui passe. Ce futur est souvent ce qu’il y a de plus flou, et il s’agit d’une sévère cassure faisant suite à un modèle trop cadré. Une situation encore peu confortable qu’il est préférable de ne pas cultiver.


– Pas assez de réalités passées signifie alors un choix trop peu qualifié parmi les potentiels futurs. Peu de contraintes autorise des choix très disparates et très indécis quant à leur devenir. C’est l’absence d’objectif clairement défini et le grand flou concernant les réalités pouvant en résulter. C’est aussi une grande ouverture où tout est possible, mais il est souhaitable de rapidement orienter un cap pour éviter de se laisser surprendre par quelques évènements imprévus et incontrôlables.


Le présent est conditionné par le passé et le futur, et vice versa. Rappelons que le passé représente des réalités actées et que le futur représente des potentiels non concrétisés. Le présent opère une transformation des éléments futurs en éléments passés. La transition, d’un état vers l’autre, a lieu en fonction d’un choix présent. Ce choix conditionne le passé et le futur, autant qu’il est conditionné par le passé et le futur. Le passé et le futur se conditionnent ou se régulent aussi l’un en fonction de l’autre. Le présent opère un choix en concordance d’un passé et d’un futur associés.

Le passé alimente les conditions d’admission du futur.

Le futur alimente les conditions d’existence du passé.

Ainsi va le cycle de création de nos idéaux. La réalité de notre présent prend forme dans la capacité de mettre en résonance notre passé et notre futur en un choix conscient. Ce choix sans cesse renouvelé a pour but de bâtir les meilleures conditions à même de concrétiser un objectif d’évolution à venir. Notre intervention s’articule autour de la responsabilité de nos choix.

Au début, notre environnement définit des conditions d’existence et des potentialités de moyens pour exister. Ainsi, les potentialités consommées sont transformées en réalités acquises et permettent d’exister. Notre place s’organise et installe ses propres conditions au regard de notre environnement. Vient ensuite le moment où ce ne sont plus les conditions de l’environnement qui s’imposent en exclusivité. Les conditions individuelles prennent leur part et permettent aussi de développer la place que l’on occupe. Nous sommes alors en mesure de construire nos choix afin d’orienter le sens de notre existence au sein de notre environnement.


– Notre passé est composé d’éléments concrets maintenus en lien avec notre présent. Tous les évènements passés ne sont pas reliés à notre présent individuel ou collectif. Un passé non relié au présent de quelqu’un n’existe pas pour cette personne. Il n’a aucune influence et ne fait pas partie de son système passé-présent-futur. Un passé maintenu en lien fait partie du système. Ce passé est maintenu parce qu’il a une raison d’être dans les choix à faire vers l’objectif d’une personne ou d’un collectif. Ce passé pose ses conditions auxquelles le choix d’un potentiel futur doit répondre. Si un passé n’a plus d’intérêts à faire valoir quant à l’objectif envisagé, alors il n’a plus de fonction constructive envers les potentiels futurs et il sort du périmètre d’attache au présent. Un passé devenu inutile et qui ne sort pas du périmètre d’attache au présent devient une gêne forcément problématique. Dans ce cas, il convient de libérer cet élément.


– Notre futur est composé d’éléments potentiellement réalisables maintenus en lien avec notre présent. Tous les potentiels futurs ne sont pas non plus reliés à notre présent individuel ou collectif. Ils prendront leur part et leur influence dans un système passé-présent-futur, par leur capacité à coïncider vis-à-vis d’un passé et à résonner avec l’objectif fixé par un individu ou un collectif. Un futur est maintenu en lien et fait partie du système, tant qu’il a une raison d’être dans les choix à faire vers l’objectif fixé et qu’il s’accorde au passé. Le futur est conditionné par le passé pour pouvoir se réaliser. Cependant, c’est ce même futur qui conditionne aussi la formation du passé, par sa transformation au passage du présent. Un futur, incompatible avec l’objectif fixé ou le passé du système, ne doit pas être maintenu en lien. Il doit être libéré afin de ne pas occuper le système de manière illusoire, car il ne sera pas réalisé.


– Notre présent fait la synthèse de notre passé et de notre futur. Il contacte tous ces éléments et les mets en relation en fonction de leurs affinités et compatibilités. Ce sont les multiples combinaisons en concordance qui représentent l’ensemble des choix mis à notre disposition à chaque instant. Le choix choisi est un choix personnel à choisir en choisissant par choix même.


Nous sommes libres de choisir, et notre présent acte les positions que nous prenons. Tout ceci n’est pas sans conséquence. Il s’agit de notre pouvoir créateur, de notre libre arbitre, de notre responsabilité, etc. Cependant, il est dit ‘choisir’ et non pas ‘décider’. Nous avons la capacité de choisir parmi les possibilités qui s’offrent à nous dans l’instant, et notre choix influence les possibilités suivantes. Mais celui qui décide de décider sans se soucier de prêter attention aux possibles du moment, celui qui décrète de ce qui doit être réalisé sans que cette possibilité n’apparaisse dans l’ensemble des choix mis à disposition à cet instant, celui-là doit se résoudre à un échec sans appel. Pour celui qui souhaite mieux décider de ses choix, il est nécessaire de choisir parmi les possibles offerts et de construire les futurs possibles dans le sens de ses objectifs.

De là s’ensuit le flux incessant qui déroule toute vie. C’est un trafic continu et généreux avec lequel il faut composer. Le futur entre en étant soumis aux conditions du passé. Le présent transforme un potentiel futur vers un passé concret, il acte une réalité. Le passé relie sa condition comme nécessité à la réalisation d’un potentiel futur. Lorsqu’un passé ne sert plus la réalisation du futur, il est inutile, il doit sortir du périmètre d’accessibilité au présent, il est oublié. Au fur et à mesure que le présent défile et acte notre réalité, l’ensemble des passés et futurs se régule. Les passés et futurs accessibles se renouvellent. Certains se confirment, d’autres sont évincés et des nouveaux intègrent le système. Le volume de passés et futurs accessibles peut varier, mais le présent doit toujours garder le milieu. Être centré, c’est aussi cela. C’est porter son attention au moment présent comme centre d’équilibre entre passé et futur. Conserver le présent au centre, c’est avoir un regard lucide sur les conditions et les possibilités de l’instant. C’est mieux comprendre et accompagner la réalité du moment. C’est aussi se permettre de participer au choix à réaliser en ce moment.



Et après ?


Le temps se passe au présent entre passé et futur. Le temps existe car nous le créons. Le présent est le cœur du scénario de la vie consciente. Il est un cœur au milieu d’un univers où l’information transite vers une réalité.

Notre attitude personnelle et collective façonne le monde dans lequel nous évoluons au présent. Nous avons la capacité de choisir en conscience l’orientation que nous souhaitons privilégier quant au devenir de ce monde. Cette opportunité fait partie de notre condition de vie et autorise d’ajuster les conditions dans lesquelles nous vivons. C’est une affaire de grande valeur entre nos mains. C’est aussi une évidente responsabilité qui mérite une attention particulière. Un futur se dessine et prend forme quoi qu’il arrive. Nos choix volontairement exprimés sont actés. A défaut de choix exprimés, une réalité s’impose forcément en continuité de l’existant. Le vivant et la conscience que l’on y relie se développent dans un vaste collectif d’individualités, et les choix de chacun doivent s’inscrire dans cette pluralité. Nous sommes nombreux à faire valoir notre nécessité et nos propres envies. Cependant, personne ne peut prétendre à diriger le monde suivant sa seule volonté. La responsabilité de chacun est indéniablement engagée vis-à-vis de l’existant et son devenir. L’univers propose des possibles répondant à tous les acteurs et les impliquant tous de manière interactive. Construire sa destination au travers de ses choix est une capacité offerte en partage. Les scénarios du réel prêts à aboutir sont tous fondés sur le partage et la conscience d’acter un présent toujours partagé.


Agir avec bon sens, c’est cultiver la conscience du moment présent et l’accompagner aux mieux dans son mouvement. Cela passe par l’acceptation de choisir sans décider et de construire son objectif personnel en partage avec l’ensemble du vivant autour. Il est aussi question de responsabilité, d’humilité, de patience, de générosité, de donner pour recevoir et recevoir pour donner. Il est peine perdue de retenir de force des passés dépassés, autant que d’appeler à cris perdus des futurs hors du temps. La conscience du moment présent s’envisage par une attention suffisante à ce que l’on fait, ce que l’on est, ce qui s’exprime autour de soi, ce qui se propose et ce qui s’impose. C’est une attitude naturelle de tous les instants que chacun met à profit avec plus ou moins de talent et d’efficacité. Notre modèle actuel de société sur-agitée ne favorise pas la juste attention naturelle qui cultive le bon sens d’un présent en conscience. Cultiver ce bon sens, cela débute en régulant à la baisse un niveau d’agitation hors normes. Pour cela, de multiples façons de faire peuvent être explorées. Parmi elles, il y a des postures essentielles comme le calme, l’écoute, l’observation, la sensibilité aux ressentis internes et externes, la méditation ponctuelle ou continue… Ce que l’on nomme ‘pleine conscience’ est intimement lié au fait de vivre le présent en conscience.


Le présent est au cœur du temps. L’accompagner justement, c’est certainement encore et toujours se poser au plus près de notre propre cœur, car c’est véritablement depuis le cœur que l’on contacte le mieux d’autres cœurs.

Le présent est signe de vie, la transformation et l’évolution du mouvement en est la raison d’être.

Regarder le présent, le saisir au dedans et au dehors, cultiver la conscience du présent, vivre toute sa vie en un instant.



Basty - Hypothèse Présent - Extrait des livres ‘Réfléchis’ et ‘hypothèse’ - 2024 - www.etreconscient.com

Image d’illustration générée par IA sous WordPress

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