Le mythe de l'écrivain
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Le mythe de l'écrivain
Il y a quelques mois je me suis retrouvée en proie à une grosse fatigue, incapable d’écrire quoi que ce soit au sujet de mon livre. Je me sentais perdue, et je culpabilisais.
Alors que ma coach Marjolaine me rassurait sur la normalité de mon vécu, au vu des récents efforts monumentaux fournis, j’en suis venu à discuter avec elle du mythe de l’écrivain.
Vous savez, celui qui veut que l’on naisse écrivain et qu’à la simple vue d’une machine à écrire on soit capable de rédiger sans discontinuer des pages entières d’un roman ?
Je vais te partager un secret que tu me promets de partager… Il semblerait bien que cet imaginaire autour de l’écrivain avec un grand « E » soit une particularité très franco-française. Au pays de Rousseau soit on a un don, soit-on ne l’a pas, et il n’y a pas de place à la voie du milieu.
D’ailleurs, si je te demande ici et maintenant d’imaginer un écrivain en plein travail, quelle est la première image qui te vient à l’esprit ?
Je suis prête à parier que ton image était quelque part entre les deux, et j’attends tes retours avec curiosité 😊
Mais alors, si je ne fume pas et que je n’ai pas de chats, puis-je écrire quand même ?
Il existerait donc en France cette idée tenace de l’écrivain « né ». Une conception stricte du métier qui créée le doute dans l’esprit de beaucoup d’aspirants écrivains.
Pourtant, si l’on prête attention à la réalité des faits, il y a en vérité un nombre croissant d’auteur·es publiés dans les librairies. Toustes ne connaitront certes pas le succès, mais toustes ont été capables d'écrire un livre et de le faire publier (ce qui n’est déjà pas rien en termes de fierté personnelle).
Fait incroyable, j’ai appris qu’il existe depuis de nombreuses années aux Etats-Unis des Master of Fine Arts où l’on apprend entre autres matières créatives, l’écriture fictionnelle ! Il semble donc qu'outre atlantique on puisse devenir écrivain comme on devient boulanger. Incroyable non ?
Je ne vais pas te mentir, moi aussi je me suis moi aussi heurtée à ce mythe au moment de me lancer. Parce que bon, écrire des nouvelles ou des poésies agréables à lire c’est bien. Avoir des choses à raconter c’est super. Mais être capable de produire au moins 200 pages d’un contenu de qualité, c’est quand même une toute autre histoire (sans mauvais jeu de mots).
On écrit avec ses tripes
A l’heure où j’écris ces lignes je suis convaincue que je réussirai. Certains jours, je me dis que j’ai peut-être été prétentieuse. Mais comme j’en ai parlé à tout le monde, je n’ai plus trop le choix maintenant 😉
Petit aparté. J’ai découvert l’expression anglaise « to burn one’s bridges » peu de temps avant de me lancer et l’idée m’a totalement séduite. Elle signifie qu’une fois ton choix fait, tu t’assures de ne plus pouvoir revenir en arrière.
S’il est une chose dont je suis certaine, c’est qu’il me serait impossible de rester motivée si ce projet ne me tenait pas autant à cœur. Sans cette passion pour mon sujet, je serais incapable de passer des heures et des heures à faire des recherches, à élaborer mon intrigue, mes scènes, mes personnages, leurs vies, leurs lieux de vie, leurs goûts, leurs styles, les peurs, leurs envies, leurs dilemmes…
Je réussirai car je n’écris pas pour vendre, mais parce qu’au fond de moi, là où le doute de l’esprit ne règne pas, écrire ce livre est un rêve qui me prend aux tripes.
« Si ton livre devait n’être lu que par une seule personne, l’écrirais-tu quand même ? »
Voilà la question que m’a posée Stéphane, le partenaire de travail et de vie de ma coach, lorsque j’hésitais à me lancer. Après quelques secondes de réflexion, un "oui" est sorti de mes lèvres et a scellé dans ma tête ce qui était une évidence dans mon coeur.
C'est à cette même question que je t'invite à répondre si tu hésites toi aussi à prendre le chemin de l’écriture (rassure toi, cela ne t’empêche pas d’espérer être publié·e et lu·e).
D’ailleurs je me suis récemment prise au jeu d’imaginer qu’un jour je serai une écrivaine assez crédible pour qu’une proposition de contrat me soit faite. J’étais là dans mon lit à me représenter la scène quant à ma grande surprise, j’ai réalisé que je ne me sentais pas à l’aise avec cette idée de contrat. J’avais peur qu’avec l’obligation, vienne la perte de mon imagination...
Et toi dans cette situation tu ferais quoi ?
Séverine Gambardella 1 anno fa
Merci !
Julien Guyomard 1 anno fa
Ca vient de ce bouquin : https://www.babelio.com/livres/Wallace-Meme-si-en-fin-de-compte-on-devient-evidemment-soi/1123694
Séverine Gambardella 1 anno fa
Cet échange peut-il être trouvé en ligne ? Je suis curieuse de le lire maintenant !
Julien Guyomard 1 anno fa
David Foster Wallace avait la même appréhension par rapport au contrat ! J'ai lu un échange entier d'une semaine qu'il a eu avec un journaliste et ça m'est resté en mémoire.