Congratulazioni! Il tuo sostegno è stato inviato con successo all'autore
Les mots sans papiers

Les mots sans papiers

Pubblicato 28 set 2022 Aggiornato 15 ago 2023 Salute
time 2 min
1
Adoro
0
Solidarietà
0
Wow
thumb 2 commentos
lecture 38 letturas
2
reaziones

Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 29 articles da scoprire questo mese.

Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis! Accedi

Les mots sans papiers

Mon asile, mon refuge, mon abri, mon antre, ma tranchée, mon donjon, ma tanière, mon terrier, mon canapé. Plus précisément la ligne d'intersection entre le plan de son assise et celui du dossier, telle une ligne de vie sur un voilier dans la tempête. Je la regarde, aujourd'hui elle mesure moins de deux mètres. Il y a deux jours elle mesurait quatorze milliards années lumière, jusqu'aux confins de l'espace temps. A un bout il y avait ma tête. Une tête d'une masse de 300 000 fois celle du soleil. Un trou noir en somme, d'où rien ne sortait. Mon corps s'étalait sur le reste de la longueur et vivait indépendamment de la tête. Quand une impulsion arrivait à mes orteils, le signal était tellement faible, déformé et usé par le voyage qu'il était inintelligible. Fond diffus cosmologique, neige cathodique pour les arpions.

Dans ma tête, le néant. Le néant est gris. Un gris crasse comme les rues d'une citée minière un soir de dégel. Dans cette gangue boueuse je guettais une pensée salvatrice, même égarée, même courte. Un mot, un seul. Il y en avait un. Il gisait à mes pieds, embourbé comme un oiseau mazouté. Je l'ai serré contre ma poitrine et j'ai couru à la station de lavage. Il était lourd à déplacer. Puis il y en a eu un autre, et encore un. Des mots abandonnés. Sale affaire. Des profondeurs de l'espace la voix de Bowie me donnait du courage : « Ground control to major Tom ... »

Les mots retrouvés étaient encore pâles. Ils avaient peur, ils avaient froid. Ils n'étaient plus très sûrs ni de leur identité, ni de leur intégrité, ni de leur genre. Ces mots sans papiers, encore apatrides et clandestins, s'étaient pour certains regroupés par paires. Presque une pensée. Il y avait : enfants-joie, fatigue, chiens-douceur, fatigue, Bozena-lumière, fatigue, Satie-lenteur … Je revenais à la vie.

 

lecture 38 letture
thumb 2 commentos
2
reaziones

Commentos (2)

avatar

Bernard Ducosson 1 anno fa

Tant que "haine" rimera avec inhumaine, le sang continuera de couler dans nos vaines... pensées de la terrasser...

Ti piacciono gli articoli su Panodyssey?
Sostieni gli autori indipendenti!

Proseguire l'esplorazione dell'universo Salute
Lunettes
Lunettes

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. De par deux verres so...

Bernard Ducosson
1 min
Mortifère
Mortifère

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. D'un coup, qui pr&eac...

Bernard Ducosson
1 min
Somnambulisme
Somnambulisme

Un mot d'un dictionnaire, ma définition, vôtre sourire, ma joie. Une façon comm...

Bernard Ducosson
1 min

donate Puoi sostenere i tuoi scrittori preferiti