

Lancement des États généraux de la lecture pour la jeunesse par Élisabeth Borne et Rachida Dati
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Lancement des États généraux de la lecture pour la jeunesse par Élisabeth Borne et Rachida Dati
Culture, éducation, innovation : lire et écrire
Je viens d’apprendre que le ministère de la Culture et celui de l’Éducation nationale lancent les États généraux de la lecture. Cette annonce me réjouit. Depuis la création de Panodyssey, je n’ai cessé de chercher à sensibiliser les responsables et acteurs de la culture et de l’éducation sur ces enjeux. Pourtant, personne au ministère de la Culture ne s’est intéressé sérieusement au travail concret, sans discours creux, mené par Panodyssey ni à l’impact réel de ses usages créatifs et récréatifs. Vont-ils s'y intéresser maintenant ?
Quant à l’Éducation nationale, elle a exercé son droit de veto sur les concours créatifs organisés par Panodyssey avec la ville d’Asnières-sur-Seine à destination des jeunes scolarisés. Nous avons depuis compris que les décisions relèvent de l’inspection académique, peu encline à proposer des activités numériques créatives et culturelles en collaboration avec des entreprises françaises de l’innovation culturelle sur le territoire local.
Ni la Bibliothèque Nationale de France, ni d’autres institutions, associations ou entreprises emblématiques du secteur de l’écriture et de la lecture ne prennent en considération ce que propose Panodyssey.
La déclaration de Madame Ministre Élisabeth Borne ne me rassure pas si l’objectif est de replacer la lecture au cœur des loisirs culturels de nos jeunes et des moins jeunes.
Je ne dirai pas que le livre est mort, mais l’objet-livre n’est plus aussi désirable qu’auparavant pour les jeunes et il est en compétition avec une diversité d'applications numériques autour des loisirs culturels et sociaux. Il y a vingt ans, on débattait encore du sort du disque dans l’industrie musicale : mort ou pas mort ? La vraie question n’était pas là. Ceux qui occupaient l’espace médiatique pour parler de l’avenir du disque sans comprendre l’évolution des usages connectés se sont lourdement trompés. Eux sont aujourd’hui oubliés ou morts.
Dans la vie, nous aimons ce qui est désirable. Les expériences nouvelles le sont souvent au premier abord, surtout lorsqu’elles apportent quelque-chose de différent à l’état de l’art. Internet est désirable. Que l’on aime ou non ses acteurs, ses services ou ses pratiques, tout le monde y est ou presque et particulièrement les jeunes générations : musique en ligne, réseaux sociaux, séries, films, discussions... les loisirs culturels sont de plus en plus numériques.
Si l’on veut vraiment parler aux jeunes, éveiller leur curiosité littéraire, il faut leur parler à travers leurs usages. Le livre n’est pas mort, mais l’imprimé, chez les jeunes, prend clairement le chemin du couloir de la mort. C’est ce que révèle la récente étude du Centre National du Livre. Les habitudes et les rituels changent : bibliothèques et librairies sont moins fréquentées, les modes de prescription sont désormais numériques et sociaux.
Si l’on veut mettre des histoires, des romans, des poèmes anciens ou contemporains sous les yeux des jeunes, et les encourager à découvrir de nouveaux horizons culturels, il est indispensable de proposer un accès aux récits adapté à leurs usages : sur écran.
Donnez du lait dans un verre à un bébé, il ne le boira pas. Donnez-lui le même lait dans un biberon, il le boira. C’est pareil pour les histoires. Ne changez ni l’histoire, ni la vie de l’auteur, mais proposez le récit via l’objet que l’enfant ou l'adolescent a en main, et vous verrez les effets immédiats du changement.
Il y a vingt ans, dans la musique, c’était déjà le même refrain. On s’inquiétait de la désaffection pour le disque, pour les disquaires, la presse spécialisée, les éditeurs. Ceux qui ont refusé le changement ont soit disparu, soit changé d’avis. En 2025, la musique en ligne est florissante : les jeunes ont des casques sur les oreilles, les éditeurs se portent bien, et tout un écosystème s’est structuré autour d’acteurs comme Spotify, Deezer ou Qobuz - que j’ai créé il y a vingt ans. L’Europe rivalise aujourd’hui avec les géants américains comme Apple ou YouTube dans le secteur musical.
Il est donc temps que les décideurs publics comprennent l’importance de coopérer avec les entrepreneurs du numérique culturel et éthique pour accompagner le changement et remettre la lecture au goût du jour. Pour cela, il va falloir que les acteurs en place et à commencer par les éditeurs de livres, petits et grands, considèrent qu'une économie de la lecture numérique peut se mettre en place autour de nouveaux rituels numériques littéraires. Editis ou Gallimard pourraient très bien gagner leur vie aussi bien qu'Universal Music France dans 20 ans qui réalise sa rentabilité - au service de la créativité au passage - via les usages numériques. Travailler avec Amazon est une chose pour le livre numérique mais le temps est venu d'innover : c'est ce que dit l'étude du CNL, non ?
Proposer aux jeunes des expériences créatives, numériques et ludiques autour de leurs passions - dessin, peinture, écriture, outils numériques - ce que j’appelle la broderie numérique, est indispensable. C’est ainsi que l’on enclenche des dynamiques collaboratives pouvant les amener vers la lecture, les coulisses de la création, et vers des interactions culturelles positives. Ensuite, il y a le beau livre, l'imprimé.
Si les ministres souhaitent réellement redonner un souffle à la lecture, ils ne pourront le faire avec des résultats concrets et mesurables sans les acteurs de l’innovation culturelle engagés pour la lecture et l’écriture.
J'espère que Panodyssey sera invité aux États généraux de la lecture pour la jeunesse pour partager des retours d'expériences, comprendre les freins au développement de la lecture en 2025 et présenter des propositions.
Élisabeth Borne, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, déclare : « Avec ces États généraux, nous voulons comprendre ce qui freine, valoriser ce qui fonctionne, et bâtir une politique ambitieuse pour remettre les livres au centre de la vie des jeunes. Lire, c’est grandir, s’émanciper, se construire. Et c’est à l’École que ce chemin doit commencer. »
Rachida Dati, ministre de la Culture, déclare : « Il y a urgence à remettre la lecture au cœur de nos pratiques culturelles, et ce dès le plus jeune âge. Les études le montrent : les habitudes de lecture prises dans l’enfance sont décisives pour la lecture à l’âge adulte. Avec cette mobilisation inédite, nous voulons donner à chacun et chacune la possibilité de découvrir les trésors qui les attendent dans les livres. »


Gand Laetitia 4 ore fa
Leurs nouvelles idées en haut lieu me font rire quand on voit ce qu'ils proposent à lire dans les écoles et qu'ils ne font pas forcément grand chose pour les élèves qui se rebutent à lire ou qui sont en difficulté comme les dys. Tant qu'ils resteront dans des idées qui veulent que les enfants rentrent dans des catégories ou dans leur moule, cela n'ira pas. On devrait plutôt développer la méthode Montesssori et surtout placer plus de budget pour toute la culture et non pour plus pour la musique que par exemple des auteurs qui dédicaces. Peu d'école souhaitent les rencontres avec des auteurs ou alors, de grands auteurs ou le genre pédant. Pour apprécier lire pourquoi ne pas faire une matière sur l'édition ? Apprendre sur la fabrication d'un livre, reliure, impression, ventes... Visionner des documentaires sur des auteurs ou envisager des sorties pour découvrir l'univers des auteurs, des relieurs...
Bernard Ducosson 5 ore fa
La culture, des livres, du savoir...
Bruno Druille 6 ore fa
Hummm ! Alexandre je suis de tout coeur avec toi. Mais si l'objectif en haut lieu (au dessus des ministres) était celui que tu décris, c'est toi qui serait ministre de la culture. La politique, il faut se convaincre une bonne fois pour toutes que c'est d'abord du pouvoir et donc du pognon. Ces états généraux de la culture doivent avant tout rapporter du pognon ou une assise électorale pour garder le pouvoir. Tout en étant curieux du futur résultat de cette "grand messe", je ne me fais pas d'illusions.
Jackie H 6 ore fa
L'erreur consiste à se focaliser sur le support. Il faut se focaliser sur le contenu. Peu importe que cela se fasse sur papier ou en ligne, en live ou via un écran : l'essentiel, c'est de lire, d'écouter de la musique, de regarder des pièces de théâtre, des films, des séries, des clips, d'apprécier des œuvres d'art !
Et petit à petit, chaque support prend sa place dans l'écosystème...
Alexandre Leforestier 6 ore fa
C'est exactement ce que je ne cesse de leur dire, ne changez pas vos histoires !
Et utilisez autrement le numérique qu'en faisant des partenariats avec TikTok au Salon du Livre de Paris au passage... ))