

Chapitre 3 - À chacun son démon
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Chapitre 3 - À chacun son démon
Sur les avenues
Les pavés clairs des avenues chics de Sandton résonnaient sous leurs talons. Les vitrines étincelaient encore des soldes de saison, alignant sacs de créateurs et robes de soirée sur des mannequins figés dans des poses irréelles. Liya et Soo-jin avançaient côte à côte, sacs de shopping au bras, les mains encombrées mais l’esprit léger, au moins pour quelques heures.
— Oh tu sais c’est la routine, je crée puis je supprime, déclare Soo-jin. C’est mon foyer qui bat de l’aile. Kimani m’accuse de tuer notre vie sexuelle, soupira -t- elle avec un sourire pincé aux lèvres.
Liya leva les yeux au ciel, amusée.
— Dis donc, c’est pas un peu exagéré ?
— Pas du tout, répondit Soo-jin en secouant la tête. Entre ses reproches, les jumeaux et mes horaires, on dirait qu’on est devenus colocataires.
Elles s’arrêtèrent devant une vitrine où une robe bustier rouge, drapée à la taille, semblait attendre une acheteuse pressée. Soo-jin tapota le sac blanc accroché au bras de Liya.
— Et toi, t’es sûre qu’Alicia va venir ce soir ? Parce que franchement, ta réception sans elle… ça ferait bizarre, surtout pour ce que tu sais..
— Elle viendra, répondit Liya avec assurance. Isabel a fini par la convaincre.
Soo-jin arqua un sourcil, sceptique, mais préféra changer de sujet.
— Au fait, pourquoi tu as dû échanger ta robe au dernier moment ?
Liya souffla, presque honteuse :
— Hier seulement, j’ai ouvert la livraison… alors que je l’ai reçue il y a deux semaines. Tu sais bien, avec tout le réaménagement à la clinique, je n’avais même pas pensé à vérifier. Et là, surprise : c’était la mauvaise taille.
Soo-jin éclata de rire, sans méchanceté, en secouant la tête.
— Toi, tu vas finir par te marier avec ton boulot.
Liya allait répliquer, un sourire en coin, quand son regard s’accrocha à une silhouette de l’autre côté de la rue. Une femme. Quarante-sept ans, peut-être. Une taille fine mais des hanches pleines, ce fessier généreux qui imposait le respect, la démarche assurée des Sud-Africaines bien dans leur peau. Elle portait une robe sobre, couleur saumon, et des escarpins vernis. Élégante, sans effort. La femme semblait s’apprêter à traverser la route.
Les yeux de Liya s’écarquillèrent. Sa bouche s’ouvrit, et dans un souffle presque imperceptible, un nom s’échappa :
— … Mme Thandiwe.
Soo-jin tourna la tête vers elle.
— Hein ? Tu as dit quoi ?
Liya ne répondit pas, fixant toujours la femme.
— Liya, ça va ? Tu me fais peur, là…
Comme si ses paroles l’avaient ramenée sur terre, Liya cligna des yeux et serra brusquement le bras de son amie.
— Viens. On y va.
— Mais pourquoi ? On n’a pas encore…
— Soo-jin, viens, j’ai dit.
Le ton ne laissait aucune place à la discussion. Liya l’entraîna presque de force vers le parking souterrain, ses talons claquant sur le trottoir.
Intriguée, Soo-jin jeta un coup d’œil derrière elles, par-dessus son épaule, vers l’autre côté de la route. La femme était toujours là, attendant au bord du passage piéton. Elle ne comprenait pas pourquoi Liya réagissait ainsi.
Mais le rythme pressé de son amie et la crispation de ses doigts sur son bras suffisaient à lui faire taire ses questions… pour l’instant.
Entre rires et placards vides
La chambre d’Alicia ressemblait à une zone sinistrée après un cyclone : robes froissées jetées sur le lit, chaussures orphelines éparpillées au sol, sacs ouverts et chemisiers pendus au dos des chaises. La lumière du jour filtrait à travers les rideaux tirés à moitié, projetant des bandes dorées sur le parquet encombré. L’air était un mélange d’odeur de parfum, de tissu fraîchement lavé et d’un léger fumet de thé oublié sur la coiffeuse.
Au milieu de ce chaos organisé, Alicia soupira.
— J’ai rien à me mettre, rien du tout…
À ses pieds, Kanda, son lapin blanc, s’amusait à grignoter un ourlet qui dépassait d’une robe posée par terre, ses longues oreilles frémissant à chaque mouvement. Alicia baissa la tête.
— Kanda, laisse ça, tu veux ? C’est pas un dîner pour toi, c’est pour moi.
Elle n’était pas seule. Sur l’écran de son téléphone, calé à la verticale contre la grande armoire, Emily observait la scène en temps réel, un demi-sourire au coin des lèvres.
— Tourne-toi un peu… Voilà… Hm, non. La jupe te coupe la taille. Essaie avec le haut rouge, celui q
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