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Non mais je rêve !

Non mais je rêve !

Pubblicato 14 ago 2023 Aggiornato 8 set 2023 Curiosità
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Non mais je rêve !

Emmanuel BARTHELEMY

 

 

 

 

Tout a commencé par une remarque banale énoncée sans réfléchir, comme on balance parfois des paroles toutes faites sans en évaluer le sens profond, juste pour meubler.

 

C'était la fin d'une journée de travail. Une longue journée de labeur âpre dans la chaleur suffocante des machines dont les coups de boutoir, les cliquetis, les grincements stridents résonnaient dans le ventre comme des uppercuts et des lames d'épées. Un travail à l'usine comme tant d'autres, rude, harassant et mal payé.

 

Occupé dans le vestiaire à troquer ma cotte contre une chemise fraîche, la tête encore bourdonnante du fracas enduré, je savais que nous allions sortir sous le crachin, monter à bord de nos voitures comme des automates, et nous frayer un chemin dans les embouteillages jusqu'au havre douillet de nos foyers.

 

""Ah! Je rêverais tant d'être au bord de la mer, allongé sur le sable d'une plage déserte et blanche, bercé par le bruit des vagues, caressé par le soleil du matin !!""

 

Ces mots insignifiants et un peu stupides ont fait sortir de sa torpeur mon ami Roberto dont les yeux se sont éclairés d'un coup. Lui que je considérais depuis toujours avec une certaine condescendance, lui le rustre, le simplet, le solitaire avec lequel les discussions se limitaient le plus souvent aux derniers résultats sportifs ou à la météo, il s'est animé soudain, a planté son regard dans le mien et a prononcé ces paroles que je n'oublierai jamais : ""Eh ben vas-y mon petit Marco, vas-y ce soir, profites-en bien, enregistre tous les détails en toi et demain tu me raconteras !""

 

""Qu'est-ce que tu me racontes toi, que j'y aille et que je te raconte demain !? De quoi tu parles Roberto ?

 

  • Ben c'est simple mon petit, tu as dit que tu rêverais de te trouver dans un coin de paradis, alors qu'est-ce qui t'empêche de t'y transporter ? Tu n'as qu'à rêver ! Rêve, mais rêve bien ! Rêve juste, et tu me raconteras !

     

  • Tu dis n'importe quoi mon vieux, d'abord je ne commande pas mes rêves, et puis ce n'est pas pareil, ce n'est pas ce que je voulais dire ! Mais laisse tomber, de toute façon ça ne veut rien dire, ça n'a aucune importance. Je vais rentrer chez moi, retrouver ma femme et mes gosses, manger ma soupe avant de dormir du sommeil du juste. Et demain que je le veuille ou non je retrouverai ta bouille qui ne me fait pas rêver, mon Roberto, même si je t'aime bien, mais le paradis est bien loin d'ici et de nous !...

     

  • Non, non! Tu as tort ! Tu ne dois pas renoncer ! Tu as dit les bons mots, tu as attrapé les bonnes pensées, maintenant il faut approfondir et vivre tes rêves comme ils le méritent ! Tiens, moi je sais déjà où je vais aller ce soir .... si tu veux, demain, je te raconterai !

 

  • Mais de quoi tu parles bon sang ! Roberto tu dis des choses vraiment bizarres ! Où est-ce que tu vas aller ce soir !?

     

  • Moi mon petit, je vais aller faire un tour sur la lune. J'aime bien y aller de temps en temps ! C'est calme, c'est beau, et il y a tellement de choses à découvrir. Si tu veux, demain je te raconterai, et toi, tu me raconteras ta plage. D'accord ?

     

A ces paroles, je suis parti à rigoler de bon coeur, étourdi par cette dérision, désarçonné par sa candeur. Roberto s'est mis à rire aussi, sans retenue, en se tapant les jambes, et ces éclats de rire francs nous ont fait du bien, ils ont fait glisser de nous toute la tension du jour et c'est un sentiment de camaraderie réconfortante qui nous a rempli.

 

  • Ah mon cher Roberto tu en as de bien bonnes. Tu m'as bien eu ! Allez viens sortons de là, je dois rentrer et toi aussi je suppose. Ah on a bien rigolé ! Ouh! Pour une fois je quitte cet endroit avec le coeur léger, et je vais avoir une belle histoire à raconter à Maria ce soir !

     

  • Je suis heureux qu'on puisse rire comme ça, c'est bon, ça fait du bien. Mais tu ne dois pas prendre les choses à la légère ! Roberto s'est approché de moi et a levé son doigt. "Tes rêves sont une part de ta vie que tu ne dois pas négliger, mon petit Marco. Ils n'appartiennent qu'à toi, c'est toi qui les construis et qui les diriges. Mais si tu fais comme tout le monde et que tu ne les prends pas en considération, ils ne t'apporteront rien de bon. à toi de voir ! Tu te rappelles tes rêves parfois ?

     

  • Oui ça m'arrive, comme tout le monde, mais les rêves sont des rêves et quand on se réveille ils disparaissent. C'est bien normal d'ailleurs, il y a les rêves et puis la réalité. ça ne se mélange pas ! Et puis quand je dis : "Je rêverais de", ce n'est qu'une expression. Je n'ai jamais fait le rêve de me retrouver sur une plage, sous le soleil et tout ça !...

     

  • Parce que tu ne sais pas maîtriser tes rêves mon petit, parce que tu ne sais pas ce que sont tes rêves ! Personne ne t'a jamais appris alors pour toi ce n'est rien. Ne dit-on pas que la nuit porte conseil ? Ou bien l'expression : "on s'endort avec un problème, on se réveille avec une solution " tu as déjà entendu cela, non ?

     

  • Bien sûr, mais il y a tellement de théories sur les rêves, au fond personne n'y comprend rien, et puis ce n'est pas cela qui fait la vie, n'est-ce pas ?

     

  • Détrompe-toi, ta faculté de rêver fait partie intégrante de ta vie vois-tu, et tu peux donner plus de force, plus de consistance à tout cela si tu sais t'y prendre. Si ça t'intéresse, je t'expliquerai, Ok ? Mais en attendant ne dis pas à ta Maria que je vais sur la lune, d'accord ? ça reste entre toi et moi, jusqu'à ce que je t'explique les choses. On doit reparler mon petit, tu as saisi un bon fil, maintenant il ne faut plus le lâcher jusqu'à ce qu'il te révèle tout ce que tu dois savoir.

 

Nous nous sommes séparés là-dessus, et je suis resté troublé plus que de raison par les mots prononcés gravement par ce nouveau Roberto.

 

 

J'ai passé une nuit tout à fait ordinaire, sans rêve ni bon ni mauvais, avec la présence douce et paisible de ma femme à mes côtés. Mais lorsque je me suis levé le lendemain, j'avais la ferme intention d'en apprendre plus auprès de mon étrange collègue.

J'avais le sentiment qu'une présence, la main posée sur mon bras, me chuchotait : ""Marco, ouvre tes oreilles et ton coeur, écoute ce que l'on a à te dire et fais ce que tu dois faire". J'allais cuisiner Roberto dès que possible !

 

Celui-ci m'a accueilli avec un regard plein de malice. "Si tu me dis que tu reviens de ta plage, je ne te croirai pas, mon petit, tu n'es pas encore prêt pour cela ! Mais je sais que tu veux parler alors écoute-moi, ce soir après le travail, allons passer un moment au bar de "La Petite Fringale", et je te ferai quelques révélations.

 

Ce fut une belle journée celle-là, baignée de soleil et de lumière, et nous nous sommes retrouvés avant même qu'il soit 17 heures à la terrasse du bar, devant un grand verre d'eau pétillante pour moi, pleine de fraîcheur et de vie, et un beau jus de fruits pour Roberto. Celui-ci a commencé :

 

""Y a t-il eu dans ta vie des rêves qui t'ont marqué ? Peux-tu me faire part de trois rêves dont tu te souviens, soit très bons, soit mauvais, ou tout simplement marquants ? Je t'écoute.

 

  • Comme ça à brûle-pourpoint, c'est pas évident ! Oui bien sûr je me rappelle certains rêves .... Tiens, une fois j'ai rêvé que j'étais dans une forêt la nuit et qu'un loup me poursuivait. Je courais je courais, je l'entendais hurler derrière moi, je le sentais se rapprocher, j'étais épouvanté, je songeais à prendre un bâton, m'arrêter et l'affronter, lorsque le sol s'est dérobé sous mes pieds. Je suis tombé comme dans un précipice, et je me suis réveillé en sursaut dans un état épouvantable !

     

  • Intéressant ! Quoi d'autre ?

     

  • Quand j'étais petit, je me souviens que j'étais amoureux de ma maîtresse de classe de maternelle, comme bien des petits garçons j'imagine. Eh bien une fois, lors d'un rêve que je n'ai jamais oublié, j'ai posé sur ses lèvres un baiser d'amour impossible pour le petit garçon que j'étais. Je sentais la volupté de ce contact, je serrai dans mon poing une mèche de ses cheveux soyeux, et j'étais éperdu de sensations. Comme j'aurais aimé que ce soit vrai ! En tout cas quel souvenir !

     

  • Superbe ! Et encore ?

     

  • Ah ! Le plus marquant peut-être ... Je me rappelle très bien avoir rencontré en rêve plusieurs membres de ma famille qui avaient disparu. Ils étaient décédés quelques temps auparavant, certains récemment, pour d'autres c'était plus lointain. Eh bien je les retrouvais et je cheminais à leurs côtés comme dans la vraie vie, dans un décor inconnu pour moi mais pas pour eux, ils me recevaient avec bienveillance et nous étions heureux de nous retrouver, tout simplement. J'en ai encore le coeur serré rien que d'y penser !

     

  • Très bien, ce sont de beaux exemples. Je sens à t'entendre les évoquer à quel point tu as ressenti ces expériences. Tu as eu de la chance de les vivre aussi intensément.

 

  • C'est vrai que ces rêves ont été forts et je ne les oublierai pas, mais ce sont des choses que j'ai rêvées Roberto, pas vécues. Pour certaines j'aurais bien voulu que ce soit la réalité. Et puis il y a pleins d'autres rêves que je fais parfois, sans queue ni tête, des lieux où je me trouve, parfois même des lieux où je suis déjà allé plusieurs fois alors que je ne les connais pas dans la réalité, c'est très bizarre ! Et je rencontre des gens, souvent agréables, parfois hostiles, la plupart du temps ils sont neutres et ne se soucient pas de moi. Et puis je me réveille et tout cela s'efface.

     

  • Et c'est là que le bât blesse mon petit ! La réalité du rêve s'efface au profit de ce que tu nommes la réalité. Sais-tu à quoi rêvent souvent les petits enfants ? à des princes et à des princesses, à des êtres fabuleux, à des châteaux, à des endroits magnifiques ! Et d'ailleurs, même dans leur réalité d'enfants, ils communiquent souvent avec des personnages imaginaires. Jusqu'à ce qu'on leur inculque ce qu'est la réalité, et qu'il ne faut pas dire n'importe quoi, et qu'il faut aller à l'école, apprendre et bien travailler, afin de pouvoir un jour avoir une bonne situation, subvenir aux besoins de sa famille, élever ses enfants, être une personne respectable. Et alors leurs rêves s'effacent et cette réalité là s'estompe. Quel dommage ! Mais pas irrémédiable !

     

  • Que veux-tu dire ?

     

  • Ton expérience avec le loup, le baiser à ta maîtresse, ta rencontre avec tes proches défunts, ce sont des choses que tu as vécues, Marco.

     

  • Mais non, je les ai rêvées, pas vécues.

     

  • Faux, tu les as vécues, tu t'en souviens, tu peux les raconter, personne ne peut te les prendre, et personne d'autre ne les a vécues à ta place, car cela fait partie de ta vie. Est-ce que tes parents apparaissaient lorsque le loup te poursuivait, ou tes frères et soeurs, est-ce qu'un autre petit garçon est venu s'interposer lorsque ta maîtresse t'a témoigné sa tendresse ? Bien sûr il y a des interactions avec d'autres personnes dans certains de tes rêves, mais tu le dis toi-même, ce ne sont que des figurants qui sont neutres le plus souvent, qui ne se soucient pas de ta présence tant que tu ne leur assigne pas un rôle spécifique, car ne t'y trompe pas, c'est toi qui mènes la danse, c'est toi qui choisis les mondes oniriques que tu vas visiter.

     

  • Ce que tu me dis là est déroutant. On ne peux pas confondre les rêves avec la réalité de la vie. Les rêves ce n'est pas la vie. D'ailleurs on ne maîtrise pas le sujet de ses rêves, on ne choisit pas, sinon que ne pourrait-on faire !...

     

  • Encore faux, doublement faux mais ce n'est pas ta faute tu ne sais pas, aussi laisse-moi te guider. Il y a deux volets sur lesquels je veux faire porter ma démonstration. Nous n'évoquerons que le premier aujourd'hui car l'heure tourne et nous allons devoir rejoindre chacun notre foyer et nos obligations. As-tu entendu parler ce ce que l'on appelle "la loi de l'attraction" ?

     

  • Oui, évidemment, c'est un sujet à la mode sur lequel les gens échangent beaucoup. Il y a toute une littérature sur le sujet, chacun y va de son dogme, de sa méthode et j'avoue que je ne sais quoi en penser.

     

  • Pour ce que tu en sais, comment fonctionne cette loi ?

 

  • Ah ! J'ai cru comprendre qu'il s'agit d'imaginer ce que l'on souhaite comme une réalité, d'y penser ardemment, de l'appeler de ses voeux et de le considérer comme étant déjà acquis, et puis, avec le temps, cela peut survenir.

 

  • C'est à peu près cela ! Donc il s'agit bien de transformer des rêves en réalité, n'est ce pas ? Tu pars d'un souhait, d'un voeux, d'un rêve, tu te le figures tel que tu le souhaiterais, tu lances vers lui ton hameçon, et puis tu le ramènes à toi. Les deux réalités ne se confondent t-elles pas ? Celle des rêves et celle de la réalité ?

     

  • Si, effectivement Roberto. Si cette loi fonctionne, on peut voir les choses ainsi. Toutefois dans le domaine des rêves, ceux que je fais la nuit en dormant, il ne s'agit plus de mes souhaits, c'est l'esprit qui vagabonde, c'est le subconscient peut-être qui travaille, mais là on ne maîtrise rien ! Alors quel rapport ?

     

  • On abordera cela une autre fois, ce sont deux aspects distincts l'un de l'autre, même s'ils se rejoignent. Réfléchis déjà à ce que nous avons évoqué aujourd'hui, et à la possibilité que des rêves se réalisent, de sorte que pour toi la frontière entre le monde des rêves et celui de ta réalité se dissipe lentement. Rentre chez toi, passe une belle soirée, et fais d'aussi beaux rêves que tu pourras. Nous poursuivrons cette discussion plus tard. Il ne faut pas brûler les étapes.

 

 

C'était le fin de la semaine et le week-end allait passer avant que Roberto et moi n'ayons de nouveau l'occasion de parler.

Cette discussion avait fait naître en moi bien des questionnements. Bien sûr je rêvais de temps en temps, la plupart du temps je ne me rappelais pas mes rêves mais j'avais le sentiment d'expériences nocturnes au cours de mon sommeil, j'en gardais des impressions diffuses. J'avais lu quelques publications sur l'interprétation des rêves et il semblait bien que ce sujet demeurait mystérieux pour la plupart des gens.

C'est ce qui m'a étonné le plus dans la discussion avec mon collègue : son assurance, la force de ses mots et de sa conviction. Il parlait d'une chose qu'il semblait parfaitement maîtriser, or sur un tel sujet c'était pour le moins surprenant !

 

J'ai profité autant que faire se peut de mon week-end de repos et de ma famille avec laquelle j'ai passé de merveilleux moments, cependant au fond de moi une forme d'impatience me taraudait et j'ai retrouvé mon ami Roberto le lundi matin avec une sorte de soulagement.

En fin de journée, La Petite Fringale a été le théâtre d'une nouvelle discussion qui a ouvert une porte en moi.

 

"Vois-tu Marco, il te faut considérer tes rêves comme des expériences de vie à part entière. Tu ne dois plus jamais dire :"J'ai rêvé de telle chose, comme j'aurais aimé que ce soit vrai... et puis je me suis réveillé !" Non ! Ce que tu as rêvé, tu l'as vécu, personne d'autre que toi. Tu as déjà traversé de vastes espaces magnifiques ? Tu as parfois fait fortune, tu as connu de belles rencontres, peut-être même des amours passagères, ou au contraire tu t'es battu avec des gens, tu as souffert, grelotté de froid ou de peur ... toutes ces expériences, mon petit, tu les as vécues en réalité !

 

  • Roberto, ce n'est pas pareil voyons ! Quand je rêve mon corps est là dans mon lit, endormi, les rêves n'ont pas de consistance, je ne peux rien ramener ! C'est moi qui rêve, certes, mais mon corps est là, il ne bouge pas : Je suis là ! Alors ce que fait mon subconscient ce n'est pas moi !

 

  • Mon petit Marco tu vois ce grand miroir là-bas derrière le bar ?

     

  • Ben oui, je le vois ! Pourquoi ?

     

  • Lève toi, vas te planter en face, regarde bien et reviens t'asseoir ici.

 

J'y suis allé, décontenancé, puis je suis revenu m'asseoir en face de mon ami.

 

  • Qu'est-ce que tu as vu mon petit ?

     

  • Moi, voyons ! J'ai vu mon reflet dans le miroir, c'est tout ! Où veux-tu en venir ?

     

  • Dis-moi, est-ce que tu as aperçu ton esprit dans ce miroir ?

     

  • Ben non évidemment ! Comment le pourrais-je !

     

  • Alors ça signifie que tu n'as pas d'esprit ? Tu as vu ton corps, ta tête, tes bras, ton buste, etc.,. mais pas d'esprit, donc tu es une marionnette sans esprit, c'est cela ?

     

Je suis resté muet.

 

  • Marco, ton être n'est pas représenté que par ton corps ici présent. Tu as un esprit, fort heureusement, même si tu ne peux pas le voir, mais également d'autres parties de ton être qui t'accompagnent et que tu ne soupçonnes pas. Lorsque tu rêves une part de ton être va vivre ces expériences de vie et t'en ramène parfois des souvenirs. Ce ne sont pas des élucubrations de ton subconscient, mais ton être qui vit dans une sphère différente, bien rattachée à ta réalité. C'est pour cela que parfois tu peux t'endormir avec un problème et te réveiller avec la solution. Ton être a travaillé pendant le sommeil de ton corps, il a cherché, trouvé et il te restitue une solution !

     

  • Bon admettons ce que tu dis. Mais parfois je regarde un film le soir avant d'aller au lit, et ensuite mon sommeil est rempli de séquences de ce film dans lesquelles il m'arrive toutes sortes de choses étranges. Ce film n'est pas une réalité, alors ?

     

  • Ce sont là des divagations de ton être qui reconstitue ce que tu as vu, ce qui t'a marqué. C'est seulement la preuve que tu ne maîtrise pas tes rêves car tu ne les considères pas à leur juste valeur !

     

  • Parce que selon toi on peut avoir un contrôle sur ses rêves !

     

  • Bien sûr sinon ça ne servirait à rien, et toute cette discussion serait stérile. écoute-moi bien maintenant. Approprie-toi l'idée que tes rêves sont une partie de ton vécu. à partir de là, réfléchis à des choses que tu souhaiterais faire dans ta vie mais que ne réaliseras peut-être jamais : partir à l'autre bout du monde, pourquoi pas sur une belle plage sous le soleil, faire fortune, conduire la plus belle voiture du monde, n'importe quoi. Ces souhaits là tu t'interdis d'y penser le plus souvent, car ton corps est là, car comme moi tu vas quotidiennement à l'usine pour faire ton travail, tu n'es pas libre de ton temps, tes moyens sont limités, et donc plein de possibilités te sont inaccessibles, n'est-ce pas ? Eh bien ouvre ton esprit ! Considère que ce que tu rêves, tu le vis ! Imprègne toi de cette conviction et déjà, tu considéreras tes rêves différemment. Ensuite il ne te restera plus qu'à piloter tes rêves pour réaliser tes voeux les plus fous !

 

  • Mais comment faire ?

     

  • C'est très simple : avant de dormir commence par poser tes pensées, tranquillement. Ne les laisse pas vagabonder dans tous les sens. Ensuite, forme dans ton esprit une vision, celle d'un lieu où tu souhaite te rendre, d'une personne que tu voudrais rencontrer, d'un objectif que tu rêves de réaliser, penses-y avec force et commande à la partie de toi qui rêve d'aller concrétiser cette pensée. Vois-tu ton corps, ses expériences, sa réalité sont limités, mais ce corps que tu as regardé dans le miroir tout à l'heure est tout petit en comparaison du potentiel de ton être. Ton être, et en particulier celui qui rêve, n'a pas de limite, rien ne lui est interdit. C'est à lui qu'il faut confier la réalisation de tes rêves impossibles. Lui les rendra possible et à travers lui tu vivras tout ce que tu veux, sans restriction !

     

  • C'est dingue ce que tu me dis-là, et j'avoue que j'ai bien envie d'y réfléchir, mais ça me semble bien compliqué à réaliser !

     

  • C'est normal mon petit. Un grand musicien, un grand sportif ne se sont pas fait en un jour. Il faut se fixer un but et y travailler longtemps avant de parvenir à de vrais résultats. Parfois les turpitudes de la vie accablent l'être et il est difficile alors d'avoir le coeur assez léger pour s'extraire des limites que l'on s'impose. Mais le jeu en vaut la chandelle, je t'assure ! D'autant plus que si tu progresses sur cette voie, si tu parviens à te convaincre que ce que tu rêves tu le vis, et si tu réussis ensuite à piloter tes rêves, d'autres récompenses viendront couronner ce travail.

     

  • Que veux-tu dire ?

     

  • Eh bien c'est là le parallèle avec cette fameuse loi de l'attraction dont on a parlé, lorsque tu auras pris l'habitude de transformer tes pensées en réalité onirique, de commander, d'obtenir, de réaliser les visions formées dans ton esprit, cette force avec laquelle tu te seras familiarisé apportera également des changements dans ta vie matérielle. Tu le constateras, tu sauras utiliser cette réalité nouvelle à ton profit et tu auras gagné sur tous les tableaux ! Qu'en penses-tu ?

     

  • C'est une perspective incroyable mon vieux Roberto. J'ai bien envie d'essayer ! Mais dis-moi, toi, tu l'as fait, tu as accompli cette démarche ?

     

  • Oui, je l'ai fait, et je progresse encore.

     

  • Mais alors, pourquoi es-tu encore ici, pourquoi travailles-tu dans cette usine, pourquoi cette vie difficile et ingrate, si tu peux réaliser tes rêves ?

 

  • Tout simplement parce que j'aime cette vie. Elle me convient. Je n'ai pas besoin de luxe ni de beaux objets. J'essaie à l'occasion de partager mon expérience, d'éveiller certaines consciences à ces sujets délicats, et si j'y arrive, alors je suis heureux. Toi mon petit Marco je t'aime bien, tu es un bon collègue, loyal, travailleur, et tu es un homme de bien. Je sais que tu réussiras dans cette démarche car le terreau en toi est prêt pour cela. Alors maintenant mets-toi au travail, modifie ta perception de la réalité et vas au-delà des limites qui n'ont pas de sens. Plus tard tu partageras aussi cela avec d'autres et ça te rendra heureux.

     

  • Ben ça alors ! Pas besoin d'aller au cinéma avec toi mon vieux Roberto ! Tu m'as embarqué dans une véritable aventure, merci !

 

 

Cette conversation a été pour moi une véritable révélation. Et de fait, je me suis mis réellement au travail ! Tout d'abord, j'ai envisagé mes rêves différemment. Je me suis convaincu que je vivais ce que je rêvais ! Et là tout à coup, j'ai constaté que je rêvais bien plus souvent, que je me souvenais bien mieux de ces expériences qui, de manière générale, étaient bien plus claires, plus précises.

Ensuite j'ai pris l'habitude de focaliser mes pensées sur un sujet précis avant de dormir, et de m'adresser à mon "Moi" qui rêve en lui disant : "Vas, vas à tel endroit, accomplis telle action, rencontre les personnes adéquates et ramène m'en des impressions."

Pendant longtemps cela n'a pas donné de résultat, cependant mes rêves ont continué à être plus fréquents, et moins brouillons qu'avant. J'ai persévéré.

Et puis ça a été comme un voile qui se déchire. Une nuit, au beau milieu, j'ai su que ça y était. J'étais allé là où je souhaitais, je le voyais encore, je pouvais y retourner. J'avais un contrôle, partiel encore, sur la teneur de mes rêves et je vivais à travers eux une multitude d'expériences exaltantes.

 

J'ai partagé cela avec Maria. Je ne voulais pas lui en parler avant de l'avoir éprouvé moi-même tant ce concept semblait étrange, et elle a adhéré avec succès semble t-il car nous avons souvent parlé de cette nouvelle dimension de notre vie, avec tout cet espace nouveau.

Maintenant nous avons pris l'habitude le soir, comme on fait sa prière, d'exprimer d'abord notre gratitude pour ce que nous avons, puis chacun, d'orienter nos demandes et nos pensées vers les destinations qui nous importent. ça ne marche pas à chaque fois, c'est vrai, mais nous continuons à progresser ... Je ne suis pas encore allé sur la lune, mais qui sait ? Un jour peut-être l'envie m'en prendra !

 

Pour finir j'ai appliqué ce processus dans ma vie de tous les jours et là aussi, des changements se sont opérés. Je me sens bien, en harmonie, j'ai revu mon échelle des valeurs sous un nouvel angle, je travaille toujours à l'usine mais avec bien plus d'entrain qu'auparavant. J'aime l'avenir et ce qu'il me réserve.

 

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