D'un air perplexePhoto by Sami Ullah on Unsplash
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D'un air perplexePhoto by Sami Ullah on Unsplash
Lucien, le pharmacien du village, chien très respecté par sa situation sociale et son rôle de maire du village. Un candidat, un élu, l'équation était infaillible, et ce Boxer nain l'avait compris. Tout le monde était très content de ne pas se présenter, et Lucien occupait ce poste dynamite.
Nous disions donc, que peu avant le canal se trouvait une place, et qu'est-ce que c'est que cela, une place ? Un dicton ? Non un lieu de béton, sans pavots, et sous lequel si l'on cherche bien, vous pouvez y trouver une plage. Si, si, mais c'est surtout un endroit vide, sans arbre, idéal pour penser. Donc, la boutique du maire se trouvait a proximité de la place, et au milieu de ce lieu, se tenait un énorme édifice moraliste, content d' y siégeait en permanence. Cette statut représentait un fainéant !
Un fainéant, selon l'artiste officiel, et donc forcément de l'avis de tous, possédait de grands yeux globuleux rouges, une barbe de sept jours, des cheveux en bataille. C'était ainsi...
Si, par hasard, vous veniez au monde muni d'un regard carmin, d'un embonpoint trop douteux pour un jeune chiot, vous étiez automatiquement dirigé vers des camps de réorganisation génitale. Ces camps permettaient aux jeunes chiots déficients de jouir d'une restructuration totale de leurs corps, un conditionnement, qui évitait aux déficients de nuire à leur famille, et ainsi protégeait l'honneur familial. Mais, aucun système n'étant parfait, ils étaient plus que nombreux, ces jeunes fainéants non dépistés, d'où la nécessité de créer cet édifice.
La statue, énorme, ressemblait à un jeune chien, qui, absorbé par sa fainéantise aiguë, passait son temps à cette lugubre activité : le gonflage de ballons de baudruche représentant l'indice du chômage.
« L'abus de pets est dangereux pour la santé. »
Suppléant cet argument, un haut-parleur publicitaire répétait sans cesse cette litanie, les gens regardaient la statue et se disaient tristement qu’il n'était même pas beau, ce pétomane. Les publicitaires avaient beau prévenir la population avec gentillesse, rien n'y faisait !
Seul l'exemple compte !
Pour donner l'exemple, il était nécessaire de former la jeunesse. Ainsi, le maire avait ordonné la création de ce monument. Sombre histoire de la pierre que l'on jette une fois et qui agit deux fois. Un jet, deux essais, essayez !
Je m'explique, d'une part, ce notable montrait à cette jeunesse pimpante la bonne voie à suivre, de l'autre, il prouvait, aux plus sceptiques de ses détracteurs, sa compétence en économie, et pour ce dernier fait énoncé, il était prêt à dépenser beaucoup de temps et de monnaie !
Ainsi, jour et nuit, nuit et jour, le géant de pierre gonflait des ballons d'indice du chômage, un comble pour un fainéant de s'atteler à des travaux forcés aussi répugnants. Mais un fainéant de pierre reste de marbre devant toute éthique, jamais quiconque n'aurait pu voir le moindre signe de désaccord, lire un air malheureux sur sa face.
Rien, il était bien le seul à absolument ne rien revendiquer sur son état paradoxal de fainéant travailleur devant l'éternel, motus et bouche cousue. Cette statue colossale, selon le bon vouloir du maire, gonflait inlassablement ses ballons violets, d'un air malsain.
Fruit d'une imagination monstrueuse, ces formes ovoïdes représentaient la courbe du chômage grandissante, du fait de l'inactivité de certains, et le géant gonflait de ses pets fétides jusqu'à l’éclatement de tout le système. Comme chacun le sait, toute société engluée par un surplus de chômage, donc de fainéants, est vouée à l'éclatement !
Concept économique aussi simpliste que la recette des crêpes slaves. Le maire était heureux quand, de chez lui, il entendait un terrible concert de pets improvisés. A l'abri des odeurs, il criait à sa chienne : champagne !
Or, le champagne n'existait plus, rien de grave, le maire, content de son savoir économique, s'imaginait ministre ou plus. C'était écrit !
Par qui ? (Pas par moi !) Personne ne le savait. Peut-être ne m'en souviens-je plus ?
De toute façon, tout ce qui est écrit n'est pas toujours vrai, parfois ce n'est même pas faux, mais tellement con, qu'il faudrait mieux que ce ne soit pas vrai.
La preuve, vous venez de me lire !
Relisez ce passage, et trouvez un sens à mes propos, si cela vous amuse...
Albert, un serre-gueule sur le museau, regardait ce monument d'un air perplexe. Parfois, l'idée d'être un chien fainéant non dépisté le ravissait d'orgueil. Mais incertain, il ravisait son jugement, à un "s" près. Son corps se mettait à trembler. C'était toujours à ce moment là que Dudule qui comme tous les humains ne comprenait rien à l'art, lui mordait tendrement la patte gauche.
Quelle maladresse ! Une réflexion de perdue, dix de retrouvées, me direz-vous !
Albert, ce vieux chien, sortait de son vide songeur, oubliant une fois de plus le motif réel de sa balade. Pourtant, il n'était pas encore sénile !
La peur de ses propres réflexions le poussa à attraper l'humain par la main, pour sauter sur cette vedette rapide que l'auteur avait eu l'amabilité de leur mettre à disposition.