2021 - Octobre, Semaine 40
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2021 - Octobre, Semaine 40
Inspiration Visuelle
Source: Jeremy Adams
Aurore Dulac
Poly avait l’habitude de contempler le paysage radieux qui s’élevait devant elle.
Certains disaient que le légendaire Yuki s’y réfugiait. Qu’au-delà de la cascade, il trottait avec Elpha.
Qu’au sommet d’étranges pierres avec des formes inattendues ont été conçues par la nature.
D’où elle est, Poly peut voir deux individus tenter d’atteindre les terres sacrées.
Immobiles sur le tronc d’un vieil arbre couché, ils semblent admirer la vue devant eux.
A moins qu’ils hésitent à rebrousser chemin ?
D’en bas, Poly ne les quittait pas des yeux.
Leur tenue lui rappelait les anciens mages dont parlaient les vieux livres.
Qu’est-ce qui avait pu capter leur attention ? Avaient-ils vu Yuki ou Elpha ?
Hissée sur la pointe des pieds sur un rocher avec le dos légèrement courbée, la fillette ne pouvait voir qu’un rocher sur lequel elle devinait de la verdure. La pierre lui rappelait une forme qu’elle avait déjà aperçu. Etait-ce un ours ?
Aujourd’hui elle restait encore en bas à imaginer ce qui se trouvait loin là-haut.
Mais un jour elle irait. Elle marcherait dans les pas de tous ceux qui ont osé monter.
Et qui sait ?
Ce lieu autant mystique que magique lui révélera peut être ses secrets ?
Character Design n°1
Source: Pixabay
Aurore Dulac
Princesse… Princesse… Reine ? Jamais !
Dans son château, Lili restait prostrée dans son immense lit. Reine qu’il avait dit.
Déjà être princesse ne lui convenait pas, mais alors reine…
Aussi petite qu’elle était, Lili avait réuni assez de détermination pour fuir le palais. Elle en profiterait pour laisser sa couronne derrière-elle.
Bientôt elle ne les entendrait plus.
Lili tient toi droite !
Lili ne casse rien !
Lili ne touche pas à ça !
Lili attention tu marches sur ta robe !
Lili attache tes cheveux avant de te prendre les pieds dedans !
Lili arrête de pencher la tête !
Lili ta couronne tombe !
Lili par ci !
Lili ne fait pas ça !
Dans la chapelle du château, elle pria longuement.
- Saint Petit, dieu des plus grands…
Elle se confessa pour qu’il la pardonne de ses actes.
Elle avait déjà dérobé des babioles, pensant qu’elles pourraient lui être utiles. La boussole trouvée dans un coffret en marbre était sa plus belle trouvaille.
Dans ses pensées, elle se visualisa en tenue de guerrière. Comme une combattante. Reconnue pour sa bravoure et sa force.
Elle aurait sa protection de maille, son diadème et son épée.
Bien que pour l’épée ce ne soit pas gagné… Mais elle trouverait bien une arme sur son chemin !
Elle doutait de l’aptitude de la magnifique fourchette en or qu’elle avait dérobée sur la grande table, pour se défendre dans sa grande aventure…
Si seulement la servante n’avait pas retiré les couteaux si vites !
Character Design n°2
Source: Elria by cyberaeon
Farfa
Elle entra un soir dans la cité, juste avant la fermeture des portes. Les regards se tournaient vers elle. Les gens la dévisageaient sans vergogne. Peu lui importait à vrai dire. Elle avait l'habitude. Les humains ne croisaient que rarement des naïades, encore moins une semi-naïade comme elle. Les regards mauvais, méfiants, apeurés, étaient son ordinaire.
Elle était une solitaire. Elle l'avait toujours été et le serait toujours. Elle en avait pris son parti. De sa mère, elle n'avait qu'un souvenir flou d'un regard bleu, si bleu. De son père, aucun. Il n'était peut être même pas conscient de son existence. Les druides de sa forêt natale l'avaient élevés, lui enseignant les voies de la Nature. Elle savait interpréter le souffle du vent, le chant des oiseaux, le murmure de l'eau. Elle savait trouver de quoi se nourrir dans les endroits les plus inhospitaliers. En revanche, elle n'était pas à son aise dans les villes et villages. Mais elle n'avait pas le choix. Elle le savait. Il lui fallait retrouver son père, et accomplir la dernière demande de sa mère. Elle n'en avait pris connaissance que quelques mois auparavant. Depuis, elle parcourait les routes et les sentiers, avec l'impression de traquer une ombre, un souvenir. Elle ne pouvait qu'espérer qu'il soit encore en vie.
Challenge de la semaine
1/ En premièr lieu, vous devrez écrire un dialogue avec 3 personnes minimum avec 200 mots au minimum aussi.
Narration entre dialogue possible.
2/ répétitions non acceptés. Que ce soit pour les "dit-il" que pour le texte de narration. Les seules répétitions accepté, sont les divers conjugaison du verbe être et avoir.
3/ Thème libre, mais mot rare obligatoire à placer : xénoglossie
Je vous laisse le soin de regarder sa définition
4 / placer les mots communs (ou de même famille) les mots suivants : superstition et imprenable.
Aurore Dulac
- Tu es sûr de toi ?
- Pas du tout. Mais est-ce que nous avons un autre moyen de savoir ?
- Reviens. C’est tout ce que je te demande.
- Et moi je te demande de t’occuper d’elle, si je ne reviens pas.
Fabien faisait son maximum pour rester de marbre.
- Si quelqu’un te trouve dans cet état… Nous serons condamnés à mort. Elle nous fera exécuter sur le champ ! Ce genre de phénomène est considéré comme paranormal, des croyances erronées similaires à des superstitions.
- Vous serez là pour veiller sur mon corps, le temps que je revienne.
Jessica rentra à son tour dans la cabine et coulissa doucement la porte derrière-elle.
- Nous sommes prêtes. De votre côté tout est bon ?
Ils acquiescèrent en silence.
- En route, murmura Christophe en s’allongeant.
Ils placèrent le casque sur sa tête et prirent chacun l’une ses mains.
- Tu vas y arriver. Ton esprit est comme sa forteresse. Imprenable… Concentre-toi sur l’expérience et rien d’autre, lui intima Fabien.
Il leurs sourit, puis ferma les yeux.
Son esprit s’échappa doucement de son enveloppe corporelle pour partir au-delà de leur réalité.
Jessica et Fabien se prirent dans les bras.
- Il va y arriver, assurait-il. Il reviendra.
Quelques fredonnements attirèrent leur attention.
- Christophe ! Tu m’entends ? Qu’est-ce qui se passe ? paniquait Jessica en lui attrapant la main.
Fabien cherchait dans les notes. Julien avait laissé toutes ses analyses et les différentes réactions possibles après son endormissement.
- Somnambulisme… Non ce n’est pas ça.
Il faisait tourner les pages en entendant son ami prononcer des phrases incompréhensibles dans une langue étrangère.
- Xénoglossie. Ca doit être ça…
- Et qu’est-ce qu’on doit faire ? pleurait-elle.
Il referma le carnet et éloigna doucement Jessica.
- Il est le seul à pouvoir agir. Nous, nous ne pouvons qu’attendre…
Dariël Bleen
Un problème à résoudre
— Mais tu avais dit oui ! s’emporta Marta
— J’ai changé d’avis…
— Patrick ! Tu vas venir avec moi faire cette séance !
— Ah… Non ! Ce n’est pas négociable.
Sur la terrasse d’un café, tout le monde contemplait le débat entre Marta et Patrick. Le serveur, entrain de distribuer les boissons, hésitait à interrompre les deux clients. Cependant, son instinct lui intimait l’ordre de ne pas bouger. « Surtout, ne t’approche pas d’eux », se répétait-il.
Jack, un collègue de Marta depuis une vingtaine d’années maintenant arriva sur les lieux, une pâtisserie à la main.
— Ah ! Te voilà enfin ! Où étais-tu passé bon sang ?
— Désolé, j’avais faim. Les croissants de la boulangerie là-bas sont excellents !
— Je n’en ai rien à faire ! On a plus urgent ! Dis à cet imbécile qu’il faut faire une séance s’il désire que son problème disparaisse.
— Elle a raison Patrick. Cela me tue de l’admettre, mais c’est la meilleure solution.
— C’est bien pour elle. Seulement je ne veux pas. J’abandonne. Je vivrais avec ça un point final. Après tout cela ne dérange que les superstitieux.
Patrick se leva, mit sa veste et commença à s’éloigner. Jack s’assit et croisa le regard de Marta. Cette expression, il la connaissait par cœur. Et il n’aimait pas du tout cela.
— Oh je te vois venir toi. Il est hors de question que tu le fasses. Tu m’entends ? Marta !
La psychologue ne répondait pas. Accaparée par le départ de son patient, elle ne pensait qu’à une seule chose, découvrir la nature de la xénoglossie. Et pour cela, Marta n’avait d’autre choix que de réaliser ce qu’elle s’était promis de ne pas infliger. Elle se leva d’un bond et courut vers Patrick, sous le regard nerveux de son collègue.
— Très bien ! Puisque tu ne souhaites pas faire d’effort, on va faire ça à ma façon ! Maintenant, tu dors ! ordonna-t-elle en claquant des doigts.
Les yeux de Patrick se fermèrent et sa tête tomba en avant. Jack, qui venait de les rejoindre lui cria dessus.
— On va avoir des problèmes avec tes bêtises ! On a interdiction de forcer une hypnose.
— Je sais ! Mais qu’est-ce que tu voulais faire d’autre ?
— Peut-être, lui laisser le libre arbitre, répondit Jack sur un ton ironique.
— I have a dream…
— Tais-toi ! Ça commence, lui intima Marta tout en regardant son patient.
Marta le conduit vers la terrasse du café où elle le fit s’asseoir sur une chaise. En même temps, elle exerçait ses talents. La psychologue plongea de plus en plus dans la mémoire de son sujet. Mais, soudain, quelque chose de massif l’interrompit. Une sorte de forteresse imprenable se dressait entre elle et le problème.
— Je suis bloqué.
— Quoi ? Comment ça ? demanda Jack.
— Une muraille m’empêche d’avancer. Je vais tenter de la forcer.
C’est alors que le patient commença à délirer. Ses phrases n’avaient plus aucun sens et son corps se mettait à trembler.
— Me voy… I landet… solas uaine. (traduction = Je m’en vais… au pays… de la lumière verte.)
— Bon, ça suffit Marta ! Réveille-le !
— Non, j’y suis presque…
— Der borte kaninene tanssi sambaa rockean. (traduction = Là-bas les lapins dansent la samba sur du rock).
— Marta ! ordonna Jack
La psychologue claqua des doigts et Patrick ouvrit les yeux. Mais avant que celui-ci n’ait pu dire quoi que ce soit, Marta prit la fuite. Le regard du patient l’avait détruit. Perdue, déstabilisée, elle mit fin à sa carrière le lendemain. Patrick continua les séances avec Jack, prenant soin d’éviter toute tentative d’hypnose. Et aucun des deux ne revit Marta.