De l’attraction
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De l’attraction
En 1687, Newton publie ses Principes mathématiques de la philosophie naturelle où l’on apprend que l’attraction de deux corps est directement proportionnelle à leurs masses. Ce qui voudrait dire que pour les femmes ayant un mari dont la masse est inférieure à un quintal je serais plus attractif qu’icelui. Or ce n’est pas toujours vrai. Pourquoi ? Eh bien, parce qu’il existe une force plus forte que toutes les autres, c’est l’attirance. Les lois de l’attirance restent un grand mystère et c’est très bien comme ça.
La même année dans le même ouvrage le même Newton nous apprenait que cette même attraction était, cette fois, inversement proportionnelle au carré de la distance séparant ces deux corps massifs. Pour le coup, mon expérience le confirme. Lorsqu’il y a quelques années je me suis éloigné de 1500 km du corps de mes amis français, à quelques exceptions près, ceux-ci ne se sont plus sentis attirés. Lorsqu’en 2021 je m’en suis rapproché j’ai constaté que mon attractivité fonctionnait à nouveau et ce jusqu’à environ 200 km à la ronde.
Ce Sir Isaac Newton était tout de même un sacré bonhomme : prévoir dès 1687 ce qu’il m’arriverait 334 ans plus tard, fallait le faire !
En 1915, un certain Albert Einstein nous expliquait que les corps massifs déformaient l’espace-temps. Les esprits grincheux ont aussitôt dit : « Ouiii, c’est vraiaiai … mais ça ne marche qu’aux grandes échelles. » Qu’est-ce qu’une grande échelle ? Pour ma part j’ai remarqué que sur 3 mètres carrés ça marchait encore. 3 mètres carrés c’est, à peu près, la surface de mon lit et lorsque je me couche, sous l’effet de ma masse, le plan de la surface de mon matelas s’infléchit.
C’est les fesses bien calées dans cette déformation parabolique, dans cet espace « Courbet », que je me mets à songer à « l’Origine du monde ». Arrive alors l’objet de mes désirs. Emporté dans la pente il me tombe dessus. Dès lors l’attraction de Newton et la pression de Pascal se confondent et tous les indicateurs des principes de la thermodynamique passent dans le rouge. C’en mêlent enfin et s’emmêlent aussi, la mécanique des fluides, ses instabilités et ses turbulences.
- Photo d’entête : Julien Ziemniak
- site internet : jb-photographies.net