Panodyssey - Chapitre 4 - Ludivine Lhortolary

Chapitre 4

Pubblicato 26 mar 2022 Aggiornato 26 mar 2022 Cultura

min

Je me retrouve seul dans un appartement blanc qui me fait horreur.

Je décide donc de commencer logiquement par la décoration !

J’avoue me faire plaisir. La salle de bain se trouve repeinte en couleur “galet”, la douche se transforme en douche à l’italienne, ce qui met en valeur le nouveau sol en carreaux de ciment anthracite. Même le lavabo change de couleur pour s’armoniser avec le ciment.

Les meubles prennent une patine grise foncée du plus bel effet.

Je passe ensuite aux toilettes. Bon la, j’avoue que le blanc me va bien, du coup je ne change que le sol qui devient le même que celui de la salle de bain.

Je laisse le salon/chambre/bureau pour passer du côté de la salle à manger/ cuisine.

N’étant pas une grande fan du contemporain, je décide de lui donner une ambiance industrielle en transformant les meubles blancs en meubles en chêne clair, avec des parties métalliques noires. Je place un petit îlot central qui me servira de table de préparation et de rangement. Les murs se pare d’une couleur “sable clair” pour qu’une lumière chaude se diffuse. Du côté salle à manger, j’installe une table deux places elle aussi de style industriel. Je vais même jusqu’à placer quelques plantes pour donner un petit côté charme.

Maintenant, je m’attaque au plus gros : la pièce à vivre ! Tout d’abord je la sépare de la cuisine/salle à manger par une verière en fer forgé noir.

Du côté salon, je retire ces affreux canapés et fauteuils blancs pour installer un canapé en fibre naturelle couleur crème, avec fauteuil assorti. La table basse devient ronde et en pin. Je place une lampe sur un guéridon entre le mur et le fauteuil, en prévision de soirée télé. Je change ensuite mon lit. J’ai l’habitude de dormir sur un futon traditionnel, et heureusement, j’en trouve un modèle parfait.

Le bureau devient un sanctuaire. je place une paroi en persienne couleur wengé à l’endroit où s’arrête le lit pour délimiter un espace concret. Au sol je mets un tapis aux motifs Art Nouveau, me faisant penser à mon artiste favori, Mucha. L’angle dans lequel se place cette nouvelle pièce se retrouve encombré d’étagères, elles aussi couleur wengé, que je compte bien remplir de livres dès la première occasion ! Le bureau en lui-même devient une véritable antiquité : à ma grande joie le catalogue d'objets que peut fournir le logiciel me permet de matérialiser un bureau tripode de style Art Nouveau, avec un dessus en cuir marqueté et des décorations de fleurs d’iris.

Ça peut vous paraître bizarre mais les trois heures que je viens de passer m’ont complètement détendu. Le simple fait de pouvoir décorer cet espace qui sera le mien pour ces trois années m’a permis de me sentir un peu plus à l’aise dans cette situation qui me dépasse. Surtout que le processus de changement de meubles vaut le détour ! A chaque fois qu’un meuble doit changer, il se retrouve entouré d'une espèce de brume épaisse. Et quant elle se retire, le nouveau meuble est là ! Vraiment magique !!

Je regarde l’heure qu’il est sur l'horloge de gare que j’ai placée au-dessus de la verrière qui amène à la cuisine, et j’ai la surprise de m’apercevoir qu’il n’est que 15h20. J’ai pourtant l’impression d’être ici depuis des jours.

C’est d’ailleurs pour ça que mon estomac décide de se faire bruyamment entendre !

Je passe donc dans la cuisine et ouvre le frigo. Je m’attends presque à le trouver vide mais j’ai l’agréable surprise de le trouver plein !

Sans trop me poser de questions je prend de quoi me faire un casse-croûte : du jambon et du fromage. En cherchant dans le meuble bas du vaisselier, je trouve du pain complet. Parfait ! C’est parti pour un sandwich.

Une fois ça prêt, je décide de m’installer sur le balcon, où une table et une chaise ont déjà été installées.

Je profite de ce moment de tranquillité pour me repasser les événements : ma mort, ma "résurrection", mon arrivée chez les Anges … ça fait beaucoup. Surtout pour quelqu’un comme moi, qui suis plutôt cartésienne.

Je reste sur ce balcon pendant tout le reste de l’après-midi, profitant du soleil, du vent doux et des bruits des oiseaux. Un moment de paix dont je profite allègrement, persuadée que ça ne durera pas.

Le soleil commence à décliner quand je sors de mes pensées, et aussi à cause des températures qui chutent.

Je rentre donc, rematérialise la fenêtre et me retrouve bêtement à l'intérieur sans savoir quoi faire.

Ça suffit ! Je dois me secouer, je ne vais pas rester dans cet état d’hébétude jusqu’à la fin de ma nouvelle vie !

Je prends donc la décision de me faire un planning des choses à faire. Sauf que, bien sûr, je n’ai rien pour écrire … Note à moi-même : acheter tout ce qu’il faut pour avoir un VRAI bureau, qui sert à quelque chose.

Quoi qu'il en soit, pour ce soir je décide d’un plan simple : douche (relaxante, tant qu’à faire), dîner, essayer de faire fonctionner la télévision (c’est pas gagner) et surtout : trouver des vêtements pour dormir, et pour demain !

Je pars donc à la recherche de vêtements et les trouves dans une armoire dissimulée dans l’entrée à côté des toilettes. Mais … c’est horrible ! Du blanc, encore du blanc, toujours du blanc !! J’en peux plus du blanc !

Je ferme les yeux, souffle et les rouvre. Bon, c’est pas grave pour la couleur, tant qu’il me vont. Je trouve les vêtements de nuit dans un tiroir. Oui, vous avez bien lu : vêtements de nuit, car je trouve des ensembles pyjamas pantalon, d’autres avec des shorts, et enfin des nuisettes en satin qui sont absolument sublimes !

Ne me sentant pas particulièrement d’humeur nuisette, je choisis un pyjama pantalon tout ce qu’il y a de plus banal.

Je passe un long moment dans la douche. L’eau m’aide à me débarrasser de mes derniers morceaux de terreur, de tristesse et d’horreur.

Je finis par sortir de la salle de bain, habillé de ce très confortable pyjama. Je repasse dans le frigo et je prends de quoi me faire une salade : tomate, concombre, salade verte et avocat. Je prépare mon dîner rapide sur l'îlot central et passe dans le salon pour m’installer dans le confortable fauteuil devant la télévision.

Télévision que je ne sais pas faire fonctionner. Super … Je pose mon assiette sur la table basse et m’approche de l’engin accroché au mur. En regardant le pourtour de la télévision, je me rends compte que la télécommande y est accrochée. Et comble du bonheur, elle ressemble en tout point à celles qu’on trouve sur Terre !

Je me réinstalle dans mon fauteuil, récupère mon assiette et allume la télé.

Je tombe sur une espèce de documentaire animalier. Sauf que les animaux ne sont définitivement pas de chez moi ! Enfin, de mon ancienne vie.

Je dois dire quoi : ma vie d’avant, mon ancienne dimension ou “d’avant ma mort” ? Je sens poindre une migraine donc je me concentre sur l’émission.

Dans l’ensemble, même si les animaux sont physiquement assez éloignés de ce dont j’ai l’habitude, je ne tombe sur rien de vraiment fantasmagorique, du style : Nessie est réel.

En regardant l’horloge je me rends compte qu’il est pas loin de 22h30. Je décide qu’il est l’heure de me coucher. La journée a été longue et je sens que celle de demain ne sera pas meilleure.

Je lave rapidement mon assiette puis retourne dans le salon pour faire descendre mon lit. J'éteins la petite lampe près du canapé et rejoint à taton mon lit.

Je pensais mettre un long moment avant de m’endormir, mais il semblerait que la fatigue soit bien plus présente que ce que je pensais.

Je m’endore toutefois sur une question que je n’ai pas posée à Ava : qui était l’homme maigre mais magnifique que j’ai vu lors de mon passage dans l’Entre Deux ?