Ce titre, c’est le titre que j’ai donné à la version presque finale de mon mémoire. C’est long pour moi à expliquer. Il y a le “petit q” de Newton”, que j’aimerais botter, un peu de K de Buzatti, bien sûr, et entre les deux…je mise pas mal sur le doctorat sans savoir…

moua, 21/06/2022, 8h06

Encore une clope, lever à 6h30. J’en suis à la quatrième. Il est 7h30. Bon, j’en fume toujours deux d’affilée juste après avoir recueilli le premier nectar caféique matinal. Si un jour il n’y avait plus de fées électricités, c’est lui qui me manquerait le plus. Oh, il y a bien d’autres méthodes, d’autres moyens. Mais pour les avoir testés, rien n’équivaut le goût du « café cafetière ». C’est ma came.

Dois-je aller chercher « l’archive » ?

Non.

Ecriture, ici et maintenant.

Ce qu’il t’en reste devra suffire.

Mes doigts sur le clavier courent moins que d’habitude. Ou…ce n’est pas la même course. J’ai tellement de fichiers différents. J’en ai un pour les rêves, spécifiquement. Je les range, année après année. Je crois que ça remonte à 2015 pour le premier fichier, avant c’était en papier, que Gucci avait trouvé très à son gout d’ailleurs. Combien de circonvolutions Alexia ?

L’œil du cyclone.

La légende maternelle veut que j’aie (c’est Word qui me le corrige, ça me fait mal aux Zyeux, mais bon…) été « propre » à 6 mois. Ne me demandez pas d’aller vérifier l’info, ce chemin là est devenu impossible. Quelques légendes plus loin, il paraît que j’ai lu avant d’avoir appris à lire. La légende dit que je me plongeais surtout dans les Agatha Christie. Ne me demandez pas d’aller vérifier l’info, ce chemin là est devenu impraticable.

Puis, plus de légendes.

Pendant un certain temps. Lever en premier, café réchauffé mais non bouillu pour première tâche, ensuite le petit-déjeuner du frère et de la sœur, faire la vaisselle de la veille si besoin, préparer les machines à laver, lever les petites, les préparer pour l’école, les emmener à l’école, et m’y emmener aussi. Quand je m’asseyais enfin en classe, je pouvais presque me reposer. Supporter la classe, parfois, très rarement, apprendre quelque chose, mais la plupart du temps, se taire, et laisser passer le temps. Puis récupérer les sœurs, rentrer, étendre les machines ou les mettre au sèche-linge selon la saison, faire la vaisselle de la veille si besoin, laver la cuisine, avant le retour de. Surtout avant le retour de. Puis plier le linge, ranger le linge, nettoyer, aspirer, laver, le sol, les sœurs et le reste. Puis préparer le diner. Puis diner. Puis se coucher. Et recommencer. Tous les matins. Voire un temps certain. Mais immesurable (toujours Word’s corrections…).

Tiens, je crois que je dois lire un livre. C’est quoi déjà ? Guy de Maupassant ? J’aime pas ce prénom, Guy. Mais je pense à Guy Roux, alors ça passe. J’adore le foot. Je collectionne les Onze Mondial, avec les fiches techniques. L’aile de pigeon, le tacle. Je m’exerce sur le mur qui fait face à l’impasse. Seule. Toujours seule, quand je le peux. Au bout d’un moment, quand la maîtrise technique est là, je change de taille de balle. Je passe à la balle de tennis, puis à la balle de ping-pong. Mais elles n’aiment pas le crépis.

Le Horlà. J’aime bien le nom…

Allez, pour une fois. Bon, je ne sais plus si j’ai tout fait. Je suis juste attirée par le titre du bouquin, et elle va rentrer tard.

Allez, je prends « un peu de temps ». Je m’allonge sur le lit. J’ouvre le livre, il fait chaud. Le volet est fermé. Je lis. Quoi ? je ne me souviens pas très bien. Une dizaine de pages tout au plus.  Je me souviens juste d’une phrase : « les volets claquent. » Et les volets claquent. Et j’ai tellement peur. Je veux dire, mon cœur bat dans tout mon petit corps. Des doigts de pieds, en passant par les chevilles, puis les jambes, puis le ventre, puis des doigts de la main dans les bras, dans la tête. Toute ma peau…a disparu. Je n’ai plus de peau. Je ressens tout directement à l'intérieur de mon corps. Je respire à peine.

Je jette le livre sur le mur en face.

Je ne lirai plus jamais. Ou presque.