Congratulazioni! Il tuo sostegno è stato inviato con successo all'autore
A la Moldue - Chapitre 15 : Bave de crapaud

A la Moldue - Chapitre 15 : Bave de crapaud

Pubblicato 23 nov 2020 Aggiornato 23 nov 2020 Cultura
time 18 min
0
Adoro
0
Solidarietà
0
Wow
thumb commento
lecture lettura
0
reazione

Su Panodyssey puoi leggere fino a 30 pubblicazioni al mese senza effettuare il login. Divertiti 29 articles da scoprire questo mese.

Per avere accesso illimitato ai contenuti, accedi o crea un account cliccando qui sotto: è gratis! Accedi

A la Moldue - Chapitre 15 : Bave de crapaud

« Eh bien... T'as vraiment une sale gueule aujourd'hui ! »

Jane ne répondit pas, elle se contenta de grimacer en terminant de nouer sa tresse. Elle jeta un regard en biais à son reflet qui la fixait avec un air dégoûté. Le miroir n'avait pas totalement tort, elle était affreuse à voir. Sur son visage se peignaient ses nuits blanches, son inquiétude, son épuisement à se faire régulièrement insulter par beuglantes, et sa sourde colère. Deux jours que l'article d'Oaken était publié, deux jours à recevoir à n'importe quelle heure un hibou portant une lettre écarlate. De nombreux parents lui écrivaient pour lui faire part de leur mécontentement à l'idée qu'une étrangère puisse obliger leur précieuse marmaille à s'intéresser à ce qu'ils nommaient « une sous-culture ». Le plus désagréable était lorsqu'elle recevait ces missives au petit-déjeuner, dans la Grande Salle, devant l'air ravi d'Ombrage et des Serpentards. La jeune femme, refusant de rendre les armes, s'était mise en tête de tourner tout ceci en dérision. À chaque lettre publiquement exposée, elle tirait un carnet et un stylo moldus, et notait dans un tableau le nombre de fois où un parent employait des mots tels que « Inadmissible », « Scandale », et autres termes outrés. Mais si cela avait le don d'agacer prodigieusement la Sous-Secrétaire, et de faire passer Jane pour une flegmatique accomplie, l'enseignante ne pouvait se mentir à elle-même : cela la touchait plus qu'elle ne voulait l'admettre.

Elle ne goûtait que très moyennement à l'archaïsme de la pensée sorcière. Et plus elle pratiquait les mages, plus elle en venait à les mépriser. À son arrivée, Jane les avait pris en pitié, avec une certaine forme de condescendance, en se disant qu'ils n'étaient que de pauvres âmes manquant de connaissances. Mais deux semaines en compagnie d’Ombrage, deux semaines avec ses élèves, et deux jours à endurer les récriminations parentales avaient eu raison de sa patience. Une chose était certaine, cette guerre qu'elle ne comprenait pas était la conséquence d’une société raciste et autocentrée. Le Ministère, les adultes, les Mangemorts, Voldemort, tous étaient responsables de cette situation, et aucun ne se décidait réellement à regarder la réalité en face. Et au lieu de chercher à améliorer réellement la situation, les magiciens se tournaient béats vers un Messie d'à peine quinze ans.

À la pensée du jeune Potter, Jane grimaça de plus belle. Le garçon l'agaçait tout autant qu'il la touchait. Il était jeune, mal éduqué (l'était-il seulement ?), à fleur de peau en permanence, ne réfléchissait jamais, se complaisait dans sa souffrance… Mais ce garçon était le fragile espoir de Dumbledore, et il était incroyablement seul. Jane frissonna en revoyant la marque sur la main du Gryffondor, et une bouffée de colère lui coupa momentanément le souffle.

« Il faut faire quelque chose ! ne put-elle s'empêcher de cracher à voix haute.

— Ah ! Heureux de voir que tu ouvres enfin les yeux, parce qu'honnêtement, ma chérie... C'est réellement affligeant de...

— Oh, la ferme ! » Bougonna-t-elle en replaçant un drap sur son maudit reflet.

Jane tira sur sa manche droite pour défaire un pli disgracieux, et enfila ses bottines avec appréhension. Elle qui avait conseillé au garçon de tenir sa langue n'en était plus capable.

Séparateur A la Moldue fanfiction Harry Potter

Les cinquièmes années étaient surpris : une nouvelle fois, leur enseignante avait changé la configuration de la salle. Des tables et des chaises moldues avaient remplacé leurs vieux pupitres, et cette fois-ci, tout était disposé en cercle, le bureau de leur Professeur dans la boucle. Sur chaque chaise trônait une boîte en carton fermée, augurant une nouvelle initiation. Les élèves prirent place, légèrement désarçonnés devant le mélange manifeste des maisons, et Jane les regarda faire en tentant de dissimuler son sourire. Non seulement ses étudiants n'arrivaient pas à trouver le moyen de ne pas être à côté d'un camarade d'une autre maison, mais les tables voisines à son bureau restaient désespérément vides. Ses « petits oignons » comme elle aimait les surnommer mentalement, ne pouvaient plus se ranger en rang, et se battaient pour éviter d'être à côté de « la méchante Prof' ». Des ados parfaitement normaux, en somme.

Huit-heures cinq, affichait la pendule de la salle. Si les jeunes gens arrivaient désormais en avance pour éviter tout retrait de points inopiné, ils se retrouvaient toujours en retard au moment de l'entrée : Jane détestait l'idée qu'ils prennent des habitudes et s'imaginent qu'ils aient une place attitrée. À chaque cours, tous devaient recommencer le casse-tête dit du « On se met à côté ? ». À huit heures six, l'enseignante toussota pour leur signifier que s'ils ne se dépêchaient pas, elle les placerait elle-même. Aussitôt, ils s'assirent, trop heureux d'avoir encore le choix. À huit heures sept, le cours pouvait enfin commencer.

« Lundi, nous avons vu que les Moldus ont été capables de créer des outils pour se défendre, commença-t-elle. Nous avons rapidement évoqué la période de la Préhistoire, il est donc temps de passer à la grande avancée de l'Humanité. Est-ce que quelqu'un aurait une idée du sujet d'aujourd'hui ? »

Les élèves tournèrent tous leur regard sur Hermione Granger qui fronçait les sourcils en réfléchissant. La lionne finit par lever la main, et un soupir collectif emplit la salle :

« L'apparition de l'écriture, Professeur ?

— Exact. Cinq points pour Gryffondor ! Comme je vous le disais lundi, l'écriture signe la fin de la Préhistoire, puisque l'Histoire, avec un grand H, commence à partir du moment où l'Homme a été capable de fournir des textes sur lesquels se baser. On situe cette avancée aux alentours du quatrième millénaire avant Jésus-Christ. Ce qui signifie, pour que vous puissiez comprendre, que l'on parle d'une invention vieille de sept mille ans seulement. Est-ce que jusqu'ici, tout le monde me suit et se souvient de l'unité de temps des Moldus ? demanda-t-elle en plissant les yeux.

— Professeur, Jésus-Christ est bien le point « 0 » dans la ligne temporelle des Moldus, c'est ça ? tenta une Serdaigle brune. Avant, on compte en négatif, et après, en positif... ?

— Tout à fait Miss Patil, cinq points pour Serdaigle. Je sais que tous ne font pas Arithmancie, mais est-ce que la notion est claire jusqu'ici ? »

Les élèves opinèrent du chef, trop impatients de découvrir le contenu des boîtes.

« Bien, on va dire que vous suivez, pouffa Jane qui n'était pas dupe. Ainsi, comme vous vous en doutez, ce qui se trouve dans ces cartons a un rapport avec l'écriture. Vous pouvez les ouvrir, maintenant. »

Un léger brouhaha s'éleva, mêlant exclamations de surprise, amusement, et autres commentaires. Les élèves fouillèrent dans les boîtes, sans savoir quel objet allait avec quoi. Certains reconnurent les stylos-plumes et stylos-plumes, d'autres soulevèrent un sourcil interrogateur devant les plumes, et d'autres encore ne comprirent pas pourquoi leur Professeur leur avait donné un bloc d'argile.

« Aujourd'hui, nous explorerons ensemble, et dans l'ordre d'apparition, les différents outils utilisés pour écrire. Vous allez donc prendre... »

La porte de la salle grinça sinistrement, interrompant la jeune femme dans son explication. Les élèves étouffèrent un cri d'exclamation, et Jane ne put s'empêcher de froncer les narines. Dans l'encadrement, se dressait fièrement Dolorès Ombrage, vêtue d'un tailleur saumon, serrant un carnet et une plume comme s’il s’agissait d’armes. La bureaucrate souriait d'un air satisfait à sa collègue, apparemment ravie de la surprendre.

« Je ne vous dérange pas, j'espère, Professeur Smith ? minauda-t-elle en s'avançant comme une salamandre prête à bondir sur sa proie. En ma qualité de Grande Inquisitrice, ordonnée par notre Ministre en personne, je me dois d'évaluer l'enseignement à Poudlard. Nous allons donc passer un peu de temps ensemble. Mais, rassurez-vous, je serai discrète, tant qu'il n'y aura rien à redire. » Ajouta-t-elle d'un air entendu.

La Moldue se mordit l'intérieur de la joue, inspirant profondément. Depuis la nuit où elle avait surpris les méthodes pédagogiques de cette horrible femme, Jane peinait à rester cordiale avec elle. Devant le sourire hypocrite d'Ombrage, son esprit belliqueux reprit stupidement le dessus.

« Nullement, Dolorès, vous êtes la bienvenue, s'entendit-elle lui répondre. En revanche, je tiens à rassurer mes élèves : le cours du jeudi commence bien à huit heures tapantes, vous n'étiez donc pas en avance. » Ajouta-t-elle insolemment.

Ses étudiants ne purent s'empêcher de jeter un œil critique à la pendule qui affichait désormais un huit-heures dix-sept, et tous reportèrent automatiquement leur regard vers Ombrage dont les narines frémissaient de colère. La Sous-Secrétaire se fendit d'un autre sourire satisfait, et griffonna immédiatement sur son carnet, la main tremblante.

« Je disais donc que nous allons étudier dans l'ordre chronologique les outils utilisés pour écrire. Veuillez prendre dans les boîtes la plaque d'argile, et le stylet en bois. Reprit Jane en feignant d'ignorer l'envoyée du Ministère.

— Hum-Hum ! toussota cette dernière.

— Dolorès ?

— Pourquoi vos élèves doivent-ils jouer avec de la boue... ? intervint-elle en déclenchant une vague de rires chez les Serpentards.

— Car, comme je viens de l'expliquer, ils vont étudier les différents outils créés par les Humains pour écrire. Et, toujours comme je venais de le mentionner, les Hommes ont commencé à écrire sur des tablettes d'argile, argile qui – soit dit en passant – n'a rien de comparable avec de la boue, mais je doute que vous ayez les connaissances en Chimie nécessaires pour différencier les deux... Bien, maintenant, j'aimerais que vous tentiez d'écrire ce que vous souhaitez sur ces tablettes. »

Les élèves n'obéirent pas immédiatement, légèrement désarçonné par l’échange qui venait de se produire devant eux. Lorsque Jane se saisit elle-même de sa tablette pour inscrire un mot dessus, ils se décidèrent enfin à passer à l'exercice.

« C'est ridicule ! tonna Draco qui semblait, à l'instar de ses collègues, avoir du mal à écrire. Pourquoi les Moldus ont inventé quelque chose d'aussi peu pratique ?!

— Pas seulement les Moldus, Monsieur Malefoy, les Humains du Monde entier ! Sorciers et non-sorciers utilisaient ces tablettes.

— Mais, on ne comprend rien à ce que l'on écrit ! continua le blond dépité.

— C'est exact, à votre avis, pourquoi ? lui demanda-t-elle.

— Parce cette idée est stupide, ce qui ne devrait en rien nous étonner de leur part… se contenta de marmonner le Serpentard.

— Réfléchissez un instant, Monsieur Malefoy, qu'est-ce qui rend votre écriture illisible sur ces tablettes...

— Le fait que cela soit de la boue à peine séchée ? s'obstina-t-il.

— Vous ne m'avez pas écouté lorsque j'ai dit que ce n'était pas de la boue. Cinq points de moins pour Serpentard, et j'aimerais que vous soyez attentif à l'avenir. Cela étant, votre camarade a relevé la difficulté à écrire avec ces tablettes, une idée de comment les Hommes parvenaient à se comprendre tout de même... ? demanda-t-elle à sa classe.

— Professeur Smith, il me semble que c'est à vous de leur apprendre quelque chose, intervint une nouvelle fois Ombrage.

— Tout à fait, Dolorès, c'est même pour cette raison que je viens d'apprendre à Monsieur Malefoy deux choses : Que les blocs d'argile ne sont définitivement pas comparables à de la boue, et qu'il faut savoir écouter.

— Vous me comprenez mal, Professeur Smith, pouffa de rire la Sous-Secrétaire, aux anges. Pourquoi leur posez-vous des questions alors même que vous ne leur avez pas donné la réponse ? »

Jane serra les dents, la matinée risquait d'être très longue. Bien qu'ayant passé la trentaine, la jeune femme peinait à garder son calme face à cette catégorie de personnes. Tandis qu'elle entendit vaguement résonner dans sa tête la voix de Snape l'intimant « À ne pas agir comme un Gryffondor », elle répliqua, goguenarde :

— Parce que le rôle d'un Professeur, Dolorès, est notamment d'apprendre aux élèves à réfléchir par eux-mêmes.

— Vous croyez... ? Cela est peut-être vrai là d'où vous venez, mais en Angleterre, en accord avec le Ministère de la Magie, le rôle du Professeur est de préparer ses élèves à passer des examens. À répondre à des questions posées sur leur cursus, répliqua Ombrage en relevant son double-menton.

— Monsieur Malefoy ? hélas Jane en souriant. Quelle était ma question ?

— Heu... Pourquoi il n'est pas pratique d'écrire sur de l'argile... ? répondit le Serpentard qui ne comprenait manifestement pas ce qu'elle attendait de lui.

— Bien. Et pouvez-vous me rappeler la leçon d'aujourd'hui, Monsieur Malefoy ?

— L'apparition de l'écriture... ?

— Excellent, cinq points pour Serpentard. Vous voyez Dolorès, depuis tout à l'heure, comme le requiert le Ministère, je demande à mes élèves de répondre à des questions sur mon cours. Pouvons-nous continuer ? lui demanda-t-elle en souriant largement. »

Harry Potter redressa ses lunettes sur son nez dans un tic nerveux. Il n'aurait jamais imaginé que cette femme, si à cheval sur les questions de politesse, se permettre de tenir tête à un supérieur hiérarchique. Les autres élèves n'en pensaient pas moins. Chez les Serpentards, un étrange sentiment conflictuel couvait : les vert-et-argents hésitaient entre le dépit de voir leur détestable enseignante poursuivre dans son arrogance, et une certaine admiration. Leur Professeur ne s'inclinait pas et restait digne, allant même à user du sarcasme avec un certain panache. Draco Malefoy, encore surpris de se voir attribuer des points simplement pour une question de contradiction féminine, haussa les épaules, et décida, comme ses comparses, d'observer la suite avec intérêt.

« Ce que vous devez savoir, continua Jane qui n'attendit pas la réponse de la bureaucrate. C’est que l'écriture n'a pas toujours été telle que vous la connaissez. Aux balbutiements de la pratique, elle était « pictographique ». C'est-à-dire que les humains utilisaient des dessins, pour vulgariser, afin d'exprimer des idées. Vous vous en doutez, dessiner prend du temps. Rapidement, les formes ont été simplifiées à un tel point que cela en devint des traits, des coins, et autres symboles. À ce moment-là, on parle d'écriture cunéiforme. Je vous montre un exemple. »

Jane s'empara du calame, et commença à graver dans sa tablette. Une fois fait, elle fit passer de mains en mains son exemplaire.

« Comment faisaient-ils pour se comprendre ? demanda alors Ron

— Comment font les Russes pour se comprendre, Monsieur Weasley ?

— Ben... Ils se comprennent très bien, puisqu'ils parlent la même langue !

— Et donc, qu'en déduisez-vous ? Chut ! On ne souffle pas, s'il vous plaît, laissez-le répondre.

— … Oh ! Ils se comprenaient très bien avec leur cuniméfrome, puisque c'était normal ? s'exclama le rouquin.

— Cu-NÉ-I-forme. Mais c'est exact, cinq points pour Gryffondor. Bien, on ne va pas apprendre cette langue, mais j'aimerais que vous tentiez de reproduire rapidement ces symboles, vous comprendrez alors pourquoi cette typographie a été adoptée. »

Tandis que les élèves s'attelèrent à la tâche, en marmonnant pour la plupart des « Ah, ben là, oui, ça marche mieux ! » qui firent sourire la jeune femme, Ombrage glissa en direction de l'enseignante, et lui demanda d'une voix à peine voilée :

« Depuis combien de temps enseignez-vous, Miss ?

— Cinq ans, Dolorès, répliqua Jane en remarquant que les élèves les entendaient parfaitement.

— Cinq ans... Je vois. Ombrage inscrivit immédiatement cela sur son carnet. Vous êtes donc une jeune enseignante. Et vous avez quelles compétences pour enseigner cette matière ? Un diplôme ? Une accréditation ?

— Je suis née-moldue. Et, bien entendu, j'ai eu mon diplôme de fin d'études au Collège Bega, à Sydney.

— Pas d'études spécifiques, donc... récapitula Dolorès en continuant de le noter. Et pourtant, vous enseignez l'Étude des Moldus. Est-ce courant en Australie d'autoriser des Professeurs à dispenser des cours sans avoir eux-mêmes validé la spécialité ? »

Cette fois-ci, les élèves ne purent continuer de feindre leur désintérêt. Ils avaient tous arrêté d'écrire sur leur tablette, et regardaient avec passion la joute verbale dont ils étaient témoins. La main droite de Jane fut secouée d'un horrible tremblement. Dans son esprit, elle entendait déjà Snape lui hurler dessus, mais elle n'en tint pas compte, la moutarde lui montant au nez :

« Cette pratique ne devrait pas vous étonner, Madame la Sous-Secrétaire, après tout, le Ministère vous a chargé du poste de Défense Contre les Forces du Mal, sans même que vous n'ayez le diplôme. Et vous voilà aujourd'hui en train d'évaluer une matière qui n'existait même pas au temps lointain de votre scolarité... répliqua Jane d'une voix dangereusement basse.

— Comment osez-vous... ? s'étouffa de rage Ombrage.

— Dites-moi, Madame la Sous-Secrétaire-zé-Grande-Inquisitrice, quelle est la différence entre un stylo-plume, et un porte-plume ?

— Je n'ai pas...

Je vois. Et quelle est la différence entre un pistolet et une mitrailleuse... ?

— Je vous préviens, Smith...

— Ce n'est pas grave, on va tenter plus simple : Quelle est la différence entre le cinéma et le théâtre ?

— IL SUFFIT ! piailla Ombrage les joues rosies de colère. Vous... Je vous ferai part de mes conclusions très prochainement, Smith ! ajouta-t-elle en raturant son calepin si fort qu'elle en déchira la page.

— J'en trépigne d'impatience, Dolorès. » Répliqua sarcastiquement Jane, la voix tremblante de rage.

La bureaucrate ouvrit la bouche un instant, mais aucun son ne sortit, accentuant plus encore son aspect de crapaud hors de l'eau. Elle redressa machinalement sa ceinture et s'enfuit, raide, en direction de la porte. Elle la claqua, et un lourd silence hébété tomba sur la salle de cours. Jane posa ses deux mains à plat sur la table, et inspira longuement, parfaitement consciente du fait que ses élèves n'en perdaient pas une miette. Elle redressa la tête, et balaya sa classe d'un regard menaçant :

« Maintenant, j'apprécierai que l'on termine ce cours sans interruption. »

Séparateur A la Moldue fanfiction Harry Potter

« Hey, tu as entendu ce que les cinquièmes années racontent ?

— Non... Potter a encore fait des siennes ?

— Mieux ! Il paraîtrait que Smith aurait rembarré Ombrage ! Devant toute la classe en plus ! »

« Et là, elle lui claque à sa sale face enfarinée : « Parce que vous avez les compétences pour m'évaluer, peut-être ? »

— Noooon... ?! Elle a dit ça ?

— Ouaip, et même qu'elle lui aurait dit qu'elle n'était pas un vrai Prof de DCFM ! »

« Ombrage doit en avaler sa fraise en taffetas !

— Carrément ! Tu l'aurais vu trépigner dans la salle, c'était drôle !

— Mais, tu ne l'as pas vu, ça s'est passé chez les cinquièmes années !

— Ouaip, mais c'est Cho qui m'a dit qu'elle l'avait entendu dire de Padma, qui en parlait avec sa sœur Parvati ! »

« Tu sais de quoi Smith a traité Ombrage... ?

— Non... ?

— De « gros crapaud visqueux » !

— Sérieux ?! »

Séparateur A la Moldue fanfiction Harry Potter

Jane se saisit de la cruche de vin rouge, sous le regard courroucé de son sombre collègue. Elle leva les yeux au ciel. Depuis trois jours, l'homme ne décolérait pas à son encontre. Severus ne lui pardonnait pas ce qu'il avait qualifié de « Crise-d'adolescence-à-retardement-typiquement-Gryffondor ». Il avait fallu à la jeune femme pas moins d'une bonne vingtaine de minutes pour réussir à lui faire entendre que les rumeurs propagées depuis jeudi étaient largement exagérées. Mais le mal était fait, tout Poudlard ne parlait plus que de ça, amplifiant l'événement et le déformant. Devant le refus de comprendre de la part de son mentor, la Moldue avait campé sur ses positions en affirmant que contestation ne rimait pas avec immaturité.

Malheureusement, si Albus n'avait rien dit à ce sujet, Minerva, elle, s'inquiétait ouvertement des conséquences de cette inspection ratée. Tous redoutaient que cela ne confère que davantage de pouvoirs à la Grande Inquisitrice. Et la jeune femme avait beau tenter de leur faire comprendre que le danger ne venait pas de la répression, mais de la soumission, il régnait dans le corps enseignant une certaine appréhension. Jane n'avait plus recroisé Ombrage en dehors des heures de repas. Celle-ci feignait l'indifférence la plus totale lorsqu'elle voyait la demoiselle. Alors, lorsque la Moldue la vit ce soir-là prendre place à leurs côtés en arborant un large sourire, elle sut immédiatement que le Ministère avait pris une décision.

Les assiettes disparaissaient, et une douce torpeur, propre à la digestion, s'empara des habitants de Poudlard. Jane accompagna sa bouchée de fromage avec une lampée de vin, et soupira d'aise, prête à entendre la sentence. Les discussions allaient bon train à la table des professeurs, chacun parlant de la façon dont ils allaient profiter de leur dimanche. Tandis que Dumbledore s'apprêtait à souhaiter la bonne nuit à ses élèves, un toussotement retentit distinctement dans la Grande Salle. Les conversations moururent immédiatement, et jeunes et adultes fixaient à présent la Grande Inquisitrice tandis qu'elle se levait lentement.

Dolorès Ombrage tira de sa poche un parchemin qu'elle déroula théâtralement, et après une nouveau « Hum-Hum » aigu, entonna d'un ton monocorde :

« Conformément au décret d'éducation numéro vingt-trois, la Grande Inquisitrice de Poudlard, en la personne de Dolorès Jane Ombrage, a le pouvoir d'inspecter, de mettre à l'épreuve et de renvoyer tout enseignant qu'elle juge incapable de répondre aux critères exigés par le Ministère de la Magie. »

Elle fit une pause dramatique, savourant la tension qui régnait dans la salle, et jeta un regard condescendant à Jane avant de reprendre :

« Le jeudi onze septembre de l'an deux-mille-quinze, la Grande Inquisitrice de Poudlard a procédé à l'inspection de la classe d'Étude des Moldus tenue par le Professeur Jane Elisabeth Smith, de huit-heures à treize heures. Après examen du rapport proposé par la Grande Inquisitrice, moi, Cornélius Fudge, Premier Ministre de la Magie, approuve et ratifie l'ordre de révocation émit à l'encontre de Miss Jane Elisabeth Smith, et la déchois séance tenante de son poste de Professeur au Collège Poudlard. Sera entendu que le poste de Professeur d'Études des Moldus doit être rapidement pourvu par le Directeur Albus Dumbledore, en l'absence de quoi, la Grande Inquisitrice de Poudlard, soit Dolorès Jane Ombrage, se réserve le droit de fermer purement et simplement cette classe. »

Il eut une exclamation commune. Élèves et enseignants semblaient abasourdis. La Sous-Secrétaire termina la lecture du parchemin par les formules à rallonge de signature, puis tourna sa face lunaire en direction de l'incriminée. Elle souriait pleinement à Jane, savourant sa victoire incontestable.

« Je suppose que c'est le moment où je devrais fondre en larmes... ? s'autorisa la Moldue avec un rictus dédaigneux.

— Non, ma chère, mais c'est celui où vous devriez commencer à faire vos valises ! rétorqua Ombrage sans arriver à dissimuler son plaisir.

— Oh, je ne crois pas, Madame la Grande Inquisitrice, intervint Dumbledore d'une voix douce. S'il vous incombe la lourde tâche de gérer l'équipe pédagogique, le Directeur reste le seul référent concernant les personnes autorisées à résider à Poudlard. Et il se trouve que je souhaite que Miss Smith reste parmi nous, et que je suis ce même Directeur ! ajouta-t-il en souriant, bien que ses yeux bleus restèrent étonnamment froids.

— … Pour l'instant, Albus. Pour l'instant. »

lecture 183 letture
thumb commento
0
reazione

Commento (0)

Ti piacciono gli articoli su Panodyssey?
Sostieni gli autori indipendenti!

Proseguire l'esplorazione dell'universo Cultura
Mr Plankton
Mr Plankton

Des larmes, de la vie, encore des larmes, encore de la vie...Ce film est bouleversant.De l'origine de la vie à...

Adélice Bise
1 min

donate Puoi sostenere i tuoi scrittori preferiti

promo

Download the Panodyssey mobile app