Chapitre 7
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Chapitre 7
Julia et Raoul avaient roulé jusqu'à Perros Guirec pendant trois heures. Ils arrivèrent au port et garèrent la voiture au parking de la douane. La vue sur la mer avec son vent de fraîcheur, la marée haute et le cri perçant des goélands sur la mer à guetter sur des proies innocentes. Les réverbères s'illuminèrent sur les protons, les bars et les restaurants étaient toujours en activité à cette heure tardive. Julia s'était endormie durant le trajet pendant la conduite de Raoul et là, c'était là que Raoul qui posait sa tête sur les genoux de Julia sur le banc. Le jour déclinait, Julia avait réservé une chambre d'hôtel au port. Ils avaient juste besoin de souffler, prendre l'air marin iodé. Julia caressa le visage de Raoul.
- Raoul, on devrait rejoindre notre hôtel.
-Tu as raison, vivement qu'on soit au lit !
Raoul bâilla en mettant la main sur sa bouche. Ils descendirent leurs bagages, ils remontèrent vers la capitainerie et traversèrent la route au passage piéton. Ils passèrent devant la boutique de souvenirs et longèrent le trottoir pour accéder à l'hôtel. Il était nécessaire de passer au bar pour obtenir la clé de la chambre. L'homme qui était au comptoir, avait un physique particulier barbu et un tatouage d'une encre marine sur la main.
- Bonsoir monsieur, je suis Julia Rossi, j'ai réservé une chambre pour plusieurs jours.
- Bonsoir, oui, c'est la chambre 17 au premier étage. Je vous laisse y aller. Vous prenez cet escalier, vous montez au premier et ce sera au fond du couloir.
L'homme attrapa une clé accrochée au tableau et lui la transmise. En montant, ils constatèrent la décoration de toiles de paysages. Lorsqu'ils pénétrèrent dans leur chambre, la décoration était succincte : une table de chevet de chaque côté du lit, une tapisserie de fleurs, un coin salle de bains avec le cabinet toilette, lavabo et douche. Ils déposèrent leurs bagages. Il était plus de vingt et une heures et ils n'avaient pas encore mangé.
- J'ai faim Raoul, on va au restaurant d'à côté ?
- Je ne sais pas s'il y a une table de libre, il y a du monde !
- On n'est pas bien gros, on se fera une petite place…
Julia précéda Raoul prête à lui payer son repas. Ils descendirent en se tenant la main. Julia était avec son Raoul et oublia ses soucis, ils étaient loin de tout cela. Cette petite escapade sera une source d'oxygène. Ils descendirent des escaliers en bois qui semblaient craquable au moindre pas. Le bar était rempli, les serveuses étaient en mouvement, Raoul et Julia passèrent entre elles et les tables et accédèrent à la salle restaurant qui appartenait à l'hôtel. Dans un coin, une table pour deux personnes contre le mur était libre. Ils s'installèrent. La carte des menus était présente sur la table avec la liste des plats. Raoul ne souhaitait pas choisir un menu trop onéreux. Les prix paraissait abordables avec une entrée, un plat du jour et un dessert. Ils choisirent des coques au basilic, du filet lieu noir à la noix de coco et une glace parfumée. Le total était de15 euros par personne. Cela leur convenait pour leurs bourses, ils patientaient à choper une serveuse. Raoul avait son air doux, il joignait sa main à celle de Julia. Ils n'avaient pas besoin de s'exprimer, leurs regards reflétaient leur amour. Raoul rêvait et Julia était prise dans ses pensées. Si elle était vraiment menacée, elle pourrait mettre Raoul en danger. Le fait de ne pas savoir la rongeait. Une serveuse vint vers eux pour leur commande.
- Bonsoir madame, monsieur, avez-vous choisi ?
Raoul lâcha la main de Julia, il la dévisagea, bouche bée, la bouche ouverte. Son visage ne lui était pas inconnu et elle eut la même réaction.
- Excusez-moi, mais vous me dites quelque chose, on ne se serait pas connu à Vannes ?
- C'est possible, en quelle année ?
- 1994
- Moi aussi !
La jeune femme observa Julia qui croisait les bras, ses yeux s'agrandirent, elle se sentait transparente devant eux quand ils commencèrent à s'exalter par se reconnaître avec les souvenirs qu'ils partageaient d'une ancienne amitié qui était aussi précieuse pour l'un et l'autre. Julia avait des doutes qu'ils n'avaient pas franchi l'étape supérieure, leurs enthousiasmes et la joie de se retrouver évoquaient un lien très fort entre eux. Julia se sentait de trop et même embarrassée de ses retrouvailles. La jeune femme qui s'appelait Maud ne posait pas de questions et laissait au contraire Raoul lui présenter Julia. Lorsque Maud apprit que Julia faisait partie de la vie de Raoul, elle eut un sourire un peu forcé. Elle ne pourra pas avoir de l'intimité avec Raoul et partager un moment seul avec lui. Après quelques minutes de divertissement, Raoul énonça sa commande. Maud et Raoul étaient tout émus de se revoir et perturbés. C'était un moment fort d'une année émotive par leurs liens forts. Maud repartit en cuisine, elle devait reprendre ses esprits, elle ne se concentrait plus sur son travail. Cela lui remontait à vingt-cinq ans en arrière, lorsqu'elle était encore adolescente et où elle avait vécu les meilleurs moments de sa vie. Avec Raoul, elle avait vécu des moments mémorables de rires, d'émotions et une amitié sincère. Ils s'étaient plus par leurs caractères, par leurs émotions qui les rapprochaient et se respectaient dans leurs écoutes. C'était avant de vivre sa relation avec Arnaud, tué par son demi-frère policier qui la défendait. Depuis, elle n'avait plus de nouvelles de lui et elle était amie avec son second Franck Bidier.
Maud aurait voulu s'incruster entre Julia et Raoul, elle ne ratait pas une occasion pour lui dire d'échanger leurs numéros de téléphone pour lui faire visiter le coin s'ils restaient longtemps. Julia ne voyait pas d'un œil cet intrus qui s'immisçait dans leurs vies, mais Julia prenait sur elle, sachant les nombreuses conquêtes. Ni l'un ni l'autre n'évoquèrent un quelconque sentiment amoureux, même s'il se dessinait sur leurs visages un sentiment profond. Raoul promit à Maud de se revoir avant qu'ils ne repartent. Maud connaissait ses promesses et elle eut un doute sur la réalisation de cette rencontre. Julia ne semblait pas trop d'accord, car elle n'affirmait pas et ne participait pas à leur conversation. Dès qu'ils étaient seuls, Julia changea et Raoul devina ce qu'elle endurait de voir Maud. Elle s'imaginait qu'ils étaient sortis ensemble ou qu' il avait une attache particulière pour cette femme.
- Mio amore, dis-moi tout sur elle.
Raoul leva la tête, il mangeait ses coques.
- C'est une longue histoire.
- Mais encore ?
- Tu n'es pas jalouse d'elle tout de même ! Tu n'as rien à craindre d'elle, elle ne se jettera pas sur moi pour te voler.
- Ah oui, vraiment ? Vous dévorez des yeux.
Raoul crut s'étouffer par une quinte de toux soudaine.
- Je suis fidèle à toi,Julia, quand j'ai une femme dans mon cœur…
- Hmm...L'homme est faible devant la chair féminine.
- Elle n'est pas comme ça, et ça ne me plaît pas que tu mettes en doute mes paroles.
Raoul fronça les sourcils, était contrarié. Si elle insistait, il se fâcherait et ce n'était pas le but de Julia. Elle voulut se rattraper.
- Pardon si je t'ai offensé, je te titillai !
Raoul se renchaîna sur son assiette et dédramatisa cet incident, il marivaudait sur Julia. Julia fut rassurée qu'elle avait de l'importance pour lui. Là, elle était sûre de sa sincérité et qu'il ne trichait pas avec ses mots d'amour.Lorsque Maud revenait, Julia avait un sourire pour elle, elle ne désirait pas donner une mauvaise impression à Raoul ni de le perdre. La douceur de Raoul et son écoute lui satisfaisaient. Elle devait passer au-delà de sa jalousie devant Maud qui n'avait rien pour la rivaliser. Elles avaient des points de ressemblance sauf que Julia avait des traits plus fins et des yeux en formes d'amandes, ce qui lui donnait une beauté attirante par le supplément de maquillage. Maud n'avait rien de cela, elle restait naturelle et elle s'assumait telle qu'elle était. Toutefois, Julia était sur ses gardes sur le comportement et les gestes de Maud. Elle ne prenait pas en compte les paroles de Raoul, car Maud planait ou vivait la crainte de commettre une gaffe devant Raoul : renverser un plat ou se tromper dans les choix de chacun était sa plus grande hantise. Les plats se distribuaient avec une pause d'une demi-heure entre chaque, les tables se vidaient, la salle fut moins bruyante. Maud terminait son service lorsque plus personne n'était dans la salle et le piétinement fatiguait ses jambes. Elle n'avait qu'une hâte : que Raoul termine son repas, il était dans les derniers. Maud avait pris ce travail saisonnier, elle galérait pour trouver un convenable. Le patron était correct, mais Maud ne renouvellera pas cette expérience. Au dessert, il fut vite avalé avec les deux boules de glace.
Ils sortirent de table aussitôt pour une promenade à la fraîche. La pleine lune était au rendez-vous sous un ciel étoilé, les bateaux se balançaient au rythme des vagues qui chantonnaient une berceuse. Il était vingt -trois heures, les paupières de Julia tombaient comme un rideau sur ses yeux. Raoul était encore sous le charme de Maud qui lui rappelait de bons souvenirs jusqu'au jour où ils se quittèrent sur le quai de la gare. Cette émotion était encore présente, c'était la seule avec qui il lui était aussi déchirant par cet adieu sans se revoir. Raoul s'inclinait en posant ses mains sur la rembarre. Il était troublé et silencieux, Maud lui remontait dans les prémices de sa vie d'adolescent où la vie lui paraissait plus simple. Le temps avait pansé avec ses anciennes plaies douloureuses où ils auraient pu aller plus loin ensemble, mais à l'époque, Maud fuyait l'amour comme la peste. Les années étaient son ennemie et les rendaient nostalgiques où il aurait pu être heureux avec elle. Ils rataient le coche. Il aurait presque voulu guetter Maud, mais elle paraissait épuisée et Julia était là près de lui.
- Et si on rentrait, j'ai envie d'un câlin, mio amore !...Je peux te donner ta journée si tu préfères d'être auprès d'elle. Tu n'arrêtes pas de penser à elle.
Raoul la regarda droit dans les yeux.
- Je t'aime, Julia, tu comptes plus que tout.
- Mais…
- Quoi, mais ?
- Ne me prends pas pour une idiote ! Tu désires la rejoindre ! Tu as eu une vie avant moi.
- Comme toi ! Tu ne fais pas une scène encore une fois !
Julia s'aperçut qu'elle coupait le charme entre eux et si elle ne reprenait pas, il n'aurait pas la patience.
- Je suis maladroite, mea culpa. Nous ne sommes pas mariés, mais notre lune de miel nous attend !
Julia élança Raoul lui offrit un baiser fougueux.