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PARTIE 1 : les retrouvaillesCHAP 1 : l'atelier

PARTIE 1 : les retrouvaillesCHAP 1 : l'atelier

Pubblicato 20 giu 2025 Aggiornato 20 giu 2025 Biography
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PARTIE 1 : les retrouvaillesCHAP 1 : l'atelier

CHAPITRE 1 : l’atelier

« Les filles ! Dans la voiture, on arrive avec votre père ! » Ce doux mensonge prononcé une énième fois par ma mère fait monter en moi un énervement qui irradie tout mon être. Avec ma sœur, on n’est pas dupes, on y est pour une heure ou deux, dans la voiture ! Quand on était gamines, on pouvait passer l’heure à se pourrir la vie en se criant dessus ou en s’arrachant des poignées de cheveux. On était flippantes, voire hystériques. Heureusement, on arrivait toujours à s’arrêter avant que les parents n’arrivent.

Lorsque j’entends la voix de maman nous proclamer ce pieux mensonge, j’ai 13 ans, et ma frangine, à peine un an de plus. Alors, on va laisser nos tignasses tranquilles et plutôt se prendre la tête sur le choix de la musique qu’on veut passer dans le poste radio. Moi c’est le roi de la pop mon idole avec son album Dangerous. D’ailleurs, je me trimballe dans les allées du collège Louis Armand avec un tee-shirt de ma star préférée depuis le début de l’année… ! Fanny, elle, est plus branchée Madonna : elle écoute en boucle Like et Prayer comme un putain de mantra ! Tellement fan qu’elle acquière le saint Graal : le livre Collector Sex. Le bouquin est même numéroté ! Quand ma sœur le reçoit, on ouvre le paquet comme un objet d’une valeur inestimable : moment inoubliable !


Une fois que la musique sera choisie, on va sûrement discuter un peu des conneries faites par les collégiens les plus intrépides de notre bahut et clairement, ce n’est pas l’une de nous deux ! On est plutôt du genre gentilles filles sages qui ne fume pas, ne boit pas, et qui rapporte de bons bulletins à la maison. Pour être honnête, c’est ma sœur qui a d’excellents résultats depuis toujours à l’école : je l’admire tellement mais je ne lui ai jamais dit… Je suis bien trop fière pour ça !

On s’ennuie à mourir dans l’habitacle : il fait nuit depuis au moins 1h … Ça fait une éternité qu’on attend sur la banquette arrière de la Volkswagen Jetta, et on aimerait rentrer à l’appart’ pour assouvir nos besoins vitaux : manger et dormir ! Qui de nous deux va effectuer la sale besogne consistant à prévenir les parents qu’on n’en peut plus ? On le sait déjà : ça va être pour ma pomme… Je sors de la voiture, je me confronte à la porte d’entrée qui annonce ma présence avec une sonnette obsolète qui résonne encore en moi aujourd’hui.

Des odeurs de peintures, de solvants, de révélateurs, de fixateurs me montent aux narines et au cerveau. Parfois, je ferme les yeux et toutes ces odeurs me reviennent comme si je n’avais jamais quitté l’imprimerie des parents. Je suis une vraie relique des fragrances offset à moi toute seule. Ma mémoire olfactive est restée intacte…et ma mémoire sonore n’est pas en reste. D’ailleurs, l’absence des bruits habituels dans l’atelier me pousse à traverser le bureau pour arriver dans la deuxième pièce : celle des finitions. En face de moi, une très grande table sur laquelle les travaux d’assemblage attendent patiemment que des petites mains viennent s’occuper d’eux pour former un livret, une publicité ou encore un magazine. Juste derrière cet entassement de feuilles imprimées, l’agrafeuse que j’ai parfois le droit d’utiliser pour aider dans les moments de speed. A côté se trouve le massicot : cet outil m’est formellement interdit. Il est réservé à mon père car à en juger par les diverses expériences dans le métier, c’est du matériel trop dangereux. Pourtant, j’ai toujours rêvé de placer un gros tas de papier sur le plateau du massicot, de tasser les feuilles avec le taquoir en bois, pour enfin faire tomber la lame et que cette dernière coupe tout le papier en un seul mouvement lent et définitif.


Mais là, tout de suite, je n’ai pas le temps : j’ai une mission et rien ne doit m’en éloigner. Mon regard est attiré à gauche de la pièce vers la table lumineuse qui n’est pas éteinte : c’est mon objet préféré dans tout l’atelier. Je m’en approche et je ne peux pas résister à la tentation d’observer et de fouiner pour voir ce qui s’y trouve : j’aperçois la loupe, je m’en saisis et l’utilise pour regarder à travers la lumière les derniers travaux de mon père. Merde, c’est un faire-part de décès…Glauque ! Je me dirige vers le fond de l’imprimerie, dans la pièce que je n’ai pas encore explorée, à la recherche du binôme parental : c’est le lieu spécifique à la production. Ici, l’Heidelberg 1 couleur est à l’arrêt. D’habitude, c’est un bruit infernal qu’elle fait cette machine : entre les ventouses pour aspirer le papier feuille par feuille, les rouleaux et le cylindre-blanchet qui tournent sans cesse pour effectuer l’impression du papier, le réglage des encriers… le conducteur de « l’engin » pourrait être sponsorisé par le créateur des boules Quiès ! Mais à cet instant c’est le silence absolu qui règne en maître. Je n’en reviens pas !

Il ne reste que la chambre noire à explorer, mais je vois la lumière rouge qui est allumée au-dessus de la porte, ce qui signifie qu’il est strictement interdit d’entrer car papa est en train de développer des films. Malheureusement, ma curiosité effrontée l’emporte sur toutes les recommandations faites sur cette fameuse lumière : j’ose et j’ouvre la porte interdite…

« Annaële ! Ferme cette porte ! Tu vas saloper tout le développement des films là ! » crie mon père de sa grosse voix d’homme préhistorique. Vous ai-je dit que tout est impressionnant chez mon père : ses grosses paluches toujours recouvertes d’encre, sa carrure de rugbyman, son regard perçant, sa voix tonitruante. Pas besoin de nous en coller une à ma sœur et à moi pour qu’on file droit : hausser le ton est bien suffisant pour papa. Un seul « Les filles ! » avec une pointe de colère et on est calmées direct ! Je ne demande pas mon reste et cours jusqu’à la portière de la voiture restée ouverte. Je m’y engouffre et retrace mon épopée à Fanny.

« Ben bravo Nana ! On n’est pas prêt de décoller maintenant ! Si tout est foutu, papa va vouloir refaire tous ses films … Marre ! Fait chier cette imprimerie de m….

-Eh ! Oh ! C’est bon ! J’ai fait ce que j’ai pu !

-T’es vraiment débile ! Tout le monde sait que quand la lumière est rouge on ne peut pas entrer dans la chambre noire : c’est le principe j’te signale ! s’énerve ma frangine.

-Y’avait aucun bruit et personne à l’horizon : c’était flippant de ne pas entendre papa gueuler après sa machine ou lui filer des coups de pieds ! dis-je en espérant détendre l’atmosphère.

-T’es con ! répond Fanny, un sourire se dessinant sur les lèvres.

-Mais, attends… J’ai pas vu maman… Elle était nulle part !! J’ai fait le tour de tout l’atelier pourtant ! C’est pas possible ça ! J’aurais dû la croiser à la finition ou au bureau !

-T’es complètement à l’ouest toi aujourd’hui ! Les voilà tous les deux qui arrivent! T’as pt ’être pas fait une si grosse connerie que ça en ouvrant la porte de la chambre noire finalement ! On sera chez nous avant 20H 30 ! »

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