L'élevage sauverait le climat ? Management holistique, ou comment l'élevage pourrait inverser le changement climatique
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L'élevage sauverait le climat ? Management holistique, ou comment l'élevage pourrait inverser le changement climatique
J’ai prouvé qu’il y avait trop d’éléphants dans la réserve […], c’était la plus triste et la plus grande erreur de ma vie.
Alors qu’il était jeune biologiste, Allan Savory a encouragé l’abattage de près de 40 000 éléphants dans le but de stopper la désertification d’une réserve naturelle africaine.
Malheureusement, après ce massacre la situation n’a fait qu’empirer.
Cela m’a rendu extrêmement déterminé à consacrer ma vie à la recherche de solutions [à la désertification].
Le fléau de la désertification
Si cet écologiste zimbabwéen en est venu à prendre une telle décision, c’est que le problème de la désertification des sols est non seulement rapide mais également incontrôlable.
On estime qu’environ 2/3 des terres immergées de notre planète sont des déserts ou en voie de désertification.
Au-delà de la mort de la végétation, ce phénomène conduit les sols à relâcher de grandes quantités de carbone dans l’atmosphère. C’est donc un enjeu global et extrêmement important dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Malgré de nombreuses études, les causes exactes menant à la transformation de zones fertiles en déserts n’ont jamais été clairement établies.
Clairement, nous n’avons jamais compris ce qui cause la désertification.
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Le Management Holistique
Il y a encore quelques centaines d’années, avant que les prairies ne soient clôturées, que les routes et les villes n’aient recouvert la surface du monde, on trouvait un peu partout dans le monde d’immenses troupeaux d’herbivores.
Si ces animaux se rassemblent naturellement en troupeaux, c’est avant tout pour se protéger des prédateurs. Cependant, ils sont alors contraints de se déplacer sans arrêt, pour trouver de l’herbe fraîche. Derrière eux, ils laissent un sol pâturé, piétiné et recouvert d’excréments riches en nutriments.
L’image n’est certes pas très reluisante, mais il s’agit là de la meilleure façon d’entretenir, de fertiliser et de faire prospérer un sol.
En repartant de ces chorégraphies migratoires, Allan Savory a développé un processus de régénération des sols basé sur l’utilisation du bétail.
Ce Management Holistique (Holistic Management) consiste à regrouper des milliers de bêtes afin de former d’immenses troupeaux et à les faire avancer sur un parcours prédéfini.
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Des résultats extraordinaires
En Afrique, au Mexique, aux État-Unis et en Patagonie, il a convaincu des dizaines d’éleveurs de réunir leurs troupeaux afin de sauver leurs terres d’une mort assurée.
À court et moyen terme, les résultats sont très encourageants, atteignant parfois 50% d’augmentation de production de la terre, dès la première année.
Après plusieurs années, les résultats sont absolument extraordinaires : les terrains arides et presque sans végétation deviennent des étendues fertiles et riches en biodiversité. Il faut parfois même marquer des points de repère tellement il est difficile de reconnaître le lieu.
Derrière ces images spectaculaires, ce sont des tonnes de CO2 qui ont été stockées dans les sols, des milliers de personnes qui ont recommencé à vivre dans ces zones et des écosystèmes très riches qui ont été recréés.
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De la viande négative en CO2 ?
On a tous au moins entendu parler de l’impact écologique dramatique de l’élevage. Il est non seulement extrêmement polluant (18% des émissions de CO2 de la planète), mais aussi la cause de la majorité de la déforestation dans le monde.
Cependant, Allan Savory nous présente une toute autre perspective : et si le bétail était une solution à la destruction des écosystèmes ?
Bobby Gill, le responsable du développement à l’Institut Savory, va même plus loin en affirmant que grâce à leur méthode d’élevage, il est possible de produire de la viande négative en CO2.
Oui, oui, vous avez bien lu : une viande dont l’impact écologique est positif !
Il prend pour exemple la ferme « White Oak » située dans l’Indiana et présente toutes les émissions qui ont été nécessaires à la production de viande ainsi que tout le carbone stocké grâce à son élevage.
Pour chaque kilo de viande produite, ce seraient donc 3,5 kilos de CO2 qui seraient retirés de l’atmosphère. « White Oak » pourraient donc être négative en émission de carbone.
Conclusion
Malheureusement, certaines données avancées par l’Institut Savory sont contestées et un monde où l’élevage est un outils de dé-carbonisation paraît très peu probable. Toutes les exploitations ne remplissent pas les critères pour appliquer la méthode holistique et de toute façon la consommation mondiale de viande est bien trop importante.
Une idée est cependant très importante à retenir : ce n’est pas l’élevage en lui même qui est mauvais mais plutôt la méthode utilisée.
Pour ce qui est de la protection et la régénération des sols en revanche, l’Institut Savory a bien l’intention d’avoir un impact global majeur dans les années à venir.
Nous sommes sur le point de provoquer un changement majeur […]. Notre stratégie vise à améliorer la gestion d’un milliard d’hectares d’ici 2025 par la création de 100 centres.
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