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Hasard de Voyage, Chapitre 3 : La déduction

Hasard de Voyage, Chapitre 3 : La déduction

Publicado el 12, ene, 2023 Actualizado 12, ene, 2023 Viajes
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Hasard de Voyage, Chapitre 3 : La déduction

Après quelques minutes de marathon acharné, Martin ressentit le besoin irrésistible de se poser quelques instants. Malgré sa carrure athlétique, il souffrait de problèmes cardiaques qui le contraignaient à éviter tout effort physique fatigant. Olivia rechigna à s’arrêter car elle redoutait les intentions de Camélia. Pour elle, chaque minute de moins passée à la retrouver était une minute qui les éloignerait davantage de leur amie. Celle qui projetait de partir en voyage pouvait très bien avoir choisi d’avancer son départ, compte-tenu de la réaction de ses fidèles amis. Cette réflexion fit monter les larmes aux yeux de nos deux fugitifs car ils se rendirent compte qu’ils pourraient ne jamais revoir leur amie. Si seulement ils n’avaient pas lâchement fui sans même essayer d’en savoir plus sur ses intentions...

Martin estima qu’il était trop tard pour éprouver des remords et prit les devants sur le chemin menant au domicile de Camélia. Visiblement, sa fatigue avait été annihilée par sa motivation. C’est effectivement sur cet endroit que s’était porté leur choix de destination car, pour pouvoir mettre les voiles, leur amie était obligée de regagner son domicile, ne serait-ce que pour préparer ses bagages ou du moins, si ce n’était déjà fait, les récupérer avant de s’en aller. Olivia eut l’impression d’être face à un nouveau Martin qui, à cet instant, sembla si sûr de lui qu’on eut peine à croire qu’il venait tout juste de perdre son emploi. Elle sentit que l’annonce de Camélia avait éveillé quelque chose en lui. Elle ignorait encore de quoi il s’agissait mais la détermination qui se dégageait de l’intense regard de son ami en disait long. Avait-il des sentiments pour Camélia ? Cela lui parut tout de même étrange et difficile à imaginer.

Ces trois amis, qui se connaissaient depuis plus d’un quart de siècle, éprouvaient un attachement mutuel significatif, certes, mais purement amical. Lors de leur scolarité, quand vint le passage de la 3ème à la Seconde et qu’ils comprirent, la veille des vacances d’été, qu’ils seraient séparés pour la prochaine rentrée, ce fut comme si le ciel s’était écroulé au-dessus de leurs petites têtes. Á ce moment-là, Olivia redoutait énormément l’avenir de leur amitié et pensait qu’elle serait vite oubliée du reste du groupe. Tandis que ses deux amis choisirent la filière générale, de son côté elle fut forcée de suivre une orientation professionnelle. Certes, ils demeurèrent tous trois dans la même ville, mais les emplois du temps des uns et des autres réduisirent drastiquement la fréquence de leurs retrouvailles.

Durant les trois années qui suivirent, Olivia dut subir, en plus de cet éloignement, les moqueries de ses camarades car elle refusait catégoriquement d’adresser la parole à quiconque osait l’approcher à la cour de récré. Elle manqua même d’être renvoyée lors de sa deuxième année pour avoir porté un coup sur les parties intimes d’un garçon un peu trop envahissant de son lycée. Ses parents ne surent plus quoi faire. Leur petite fille souriante et sociable était devenue en quelques mois une adolescente effrontée et solitaire. Néanmoins, ni l’un ni l’autre ne prit le temps de questionner leur « petite princesse », comme ils aimaient l’appeler tout au long de son enfance. Pour eux, cette situation devait cesser coûte que coûte et tout allait finir naturellement par rentrer dans l’ordre.

Un soir, profitant du fait que ses parents étaient absorbés par leur film affalés sur le canapé du salon, Olivia, qui se trouvait dans sa chambre à l’étage, prit son cartable, le vida de l’intégralité de ses affaires de cours pour le remplir de vêtements et de nécessaire pour la toilette, y inséra tout juste sa petite peluche d’ours rose qu’elle possédait depuis sa naissance, écrivit un mot à l’attention de ses parents qu’elle laissa sur son lit et sortit par la fenêtre. Ce fut la seule fois durant laquelle elle avait été capable de faire abstraction de sa peur du vide. Ses parents ne remarquèrent son absence que le lendemain soir… La fugueuse avait décidé de se rendre chez Camélia, dont elle connaissait l’adresse.

Lorsqu’elle arriva chez elle aux alentours de vingt-trois heures, transie de froid à cause des basses températures nocturnes, elle fut reçue par les parents de cette dernière qui lui expliquèrent que leur fille découchait ce soir-là. Déçue, Olivia décida de se rendre chez Martin en espérant le trouver chez lui, sans même laisser l’occasion aux parents de Camélia de l’interroger sur la raison de sa venue seule et à une heure si tardive. La dernière chose qu’elle souhaitait était d’être forcée à réintégrer son domicile. Alors qu’elle s’approchait de chez lui, l’épuisement la gagna et elle manqua de tomber de fatigue en plein milieu de la route.

Mais elle refusa de s’arrêter. Elle repensa à tout ce qui n’allait pas dans sa vie au point de s’enfuir de chez elle : ses péripéties au lycée, sa mésentente avec ses parents, le manque de ses deux meilleurs amis. Ce manque, qui l’empêchait de respirer, de vivre… Elle s’agenouilla, se mit à pleurer pendant une quinzaine de secondes le temps d’extérioriser toute la noirceur des sentiments qu’elle éprouvait depuis plusieurs semaines puis se redressa, regarda la demi-lune qui brillait dans le ciel étoilé et reprit sa route en souriant et en quatrième vitesse. C’est en se remémorant cette soirée qu’Olivia comprit d’où venait la motivation de Martin à continuer malgré son état. Parfois, la force dont on a besoin pour avancer ne peut qu’être trouvée au cœur de nos plus profondes émotions.

Au bout d’une demi-heure de marche sous un ciel finalement dégagé ayant cessé de pleurer, ce fut aux alentours de 13h30 que nos deux amis arrivèrent chez Camélia. Á peine se tenait-il au niveau de la porte d’entrée que Martin s’empressa de sonner. Il attendit quelques instants, sans réponse. Olivia prit alors les devants et tambourina à la porte en criant le nom de son amie. Remarquant que sa tentative n’aboutirait pas, elle décida de l’appeler sur son téléphone portable, tout en sachant pertinemment qu’elle ne décrocherait certainement pas étant donné que, depuis leur départ de la brasserie, le duo avait essayé à de nombreuses reprises de la contacter, en tombant chaque fois sur sa messagerie, qu’ils avaient d’ailleurs fini par haïr.

Tandis qu’elle écouta la sonnerie de retour, Martin, pensif, regarda autour de lui puis s’éclipsa à travers la végétation de la résidence. Surprise, Olivia raccrocha et le suivit. On pouvait en effet accéder à la terrasse située derrière la propriété en empruntant un petit chemin de terre dissimulé par quelques buissons et en ouvrant un petit portillon de jardin. Cet accès étant difficilement visible depuis la rue, peu de gens risquaient d’y pénétrer. Olivia elle-même en avait oublié l’existence sur le coup. Lorsque les deux amis arrivèrent sur la terrasse, Martin s’empressa de rappeler une nouvelle fois Camélia.

Son accompagnatrice, qui ne comprit pas ce geste, fut attirée vocalement par la baie vitrée coulissante. Elle se rapprocha et découvrit, sous une chaise, le téléphone de son amie. Elle se retourna immédiatement pour alerter Martin, mais ce dernier avait disparu. Prise de panique, son premier réflexe fut de ramasser le téléphone à terre, mais elle se cogna par la même occasion la tête contre la chaise. Lorsqu’elle reprit ses esprits après quelques instants et qu’elle s’apprêta à retourner devant la maison, en espérant y trouver son acolyte, un gros bruit se fit entendre, comme si une porte avait été enfoncée, suivi d’un cri.

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